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Mardi, en début d'après-midi, les Gilets jaunes de Monistrol-sur-Loire ont reçu la visite de la sous-préfète de l'arrondissement d'Yssingeaux, Christine Hacques.

Entourée du colonel Jean-Pierre Rabasté, patron des gendarmes en Haute-Loire, du commandant Antoine Soubiran, responsable de la compagnie d'Yssingeaux, et du lieutenant Pierre Jover, chef de la communauté de brigades de Monistrol, elle est allée à la rencontre des manifestants.

Dans une atmosphère plutôt apaisée et dans un échange resté courtois, la représentante de l'Etat a demandé aux Gilets jaunes de retirer tout signe de campement sur le rond-point de la Chomette, occupé depuis le samedi 17 novembre.

Elle leur a signifié qu'ils pouvaient rester à la condition de ne pas faire de feu à même le sol, d'entreposer des palettes au bord des routes et de faire disparaître les abris de fortune fabriqués pour se protéger de la météo maussade. Elle a aussi demandé le retrait des écriteaux sur le rond-point et des pneus sur la route.

"Je ne remet pas en cause le droit de manifester. J'ai discuté avec deux groupes. Je leur ai rappelé l'impact sur l'économie locale. Certes, ils ne bloquent pas mais des automobilistes renoncent à passer. Leurs actions font que cela joue sur les achats sur internet et des commerces de Monistrol nous ont fait part de leur intention de demander du chômage partiel si cela continue. Et cela a un impact négatif sur des personnes qui ne sont pas des nantis", développe Christine Hacques qui a aussi prévu d'aller voir les Gilets jaunes à Saint-Just-Malmont.

Les manifestants devaient ensuite discuter de la suite à donner. Au cours de la journée, les Gilets jaunes s'étaient réunis autour des autoradios et des smartphones pour écouter l'intervention d'Emmanuel Macron. Un discours qui a fortement déçu. "Aucune mesure pour l'immédiateté, que du bla-bla", regrette un manifestant.

Mardi après-midi, on évoquait une manifestation au Puy-en-Velay samedi matin pour réunir tous les Gilets jaunes de Haute-Loire.

5 zones de ralentissement en Haute-Loire

La préfecture signalait 5 zones de ralentissement aux giratoires mardi à 16 heures :

- la Chomette RN88 (Monistrol-sur-Loire)

- les grangers RD500 (Saint-Just-Malmont)

- la ZA Les Bombes RN88 (Blavozy)

- des Fangeas RN88

- de Limagne RN102 (Cohade)

- de Lamothe RN102 (Brioude)

Après l'évacuation dimanche du rond-point de Lachamp sur la RN88, la menace de voir d'autres points de rassemblements évacués plane en Haute-Loire.

Info ou intox ? Lundi matin, les gendarmes se sont présentés aux Gilets jaunes installés au rond-point des Grangers à Saint-Just-Malmont. "On nous a demandés de tout enlever, que les Gilets jaunes, c'était fini. On nous donnait deux heures. On a trouvé cela injuste, on est 100 % pacifiste. On n'oblige pas les véhicules à s'arrêter. Des voitures et des poids lourds s'arrêtent d'eux-mêmes", assure un représentant des Gilets jaunes.

Les manifestants ont commencé à débarrasser leurs affaires, enlever les gilets. Du côté de la préfecture, on nous certifie qu'aucune directive n'a été donnée par la préfecture. Effectivement, les Gilets jaunes sont encore en place lundi à la mi-journée. Ils sont une dizaine. "C'était une mauvaise redescente de l'information visiblement", ajoute le porte-parole.

Depuis vendredi, ils proposent une pétition aux véhicules. "On a obtenu 3 000 signatures qu'on fera remonter en préfecture. On essaie de rallier les automobilistes à notre cause. On essaie d'être exemplaire, on a mis en place un règlement pour que tout se passe bien."

Sur les autres sites, aucune demande d'évacuation n'a été formulée.

L'information de l'intervention des gendarmes dimanche matin au rond-point de Lachamp pour déloger les Gilets jaunes a laissé libre court aux rumeurs en Haute-Loire. Certains n'hésitaient pas à affirmer que les militaires se dirigeaient vers Monistrol-sur-Loire et allaient également faire déguerpir les Gilets jaunes du rond-point de Chomette.

Il n'en fut rien. La seule mauvaise nouvelle est venue du ciel avec de la pluie. Les manifestants étaient encore nombreux à se retrouver sur ce giratoire, occupé pour le neuvième jour consécutif.

Sur le rond-point de Lachamp, des manifestants sont revenus dimanche en fin d'après-midi. Libéré en fin de matinée, le giratoire avait été entièrement rendu à la circulation par les forces de l'ordre. Les Gilets jaunes avaient été priés de reprendre leur matériel et de quitter les lieux.

Dimanche après-midi, cinq zones de ralentissement existaient encore, dont Saint-Just-Malmont et Blavozy.

Samedi, au cœur de la mobilisation des Gilets jaunes, on pouvait découvrir érigé ce panneau qui dénotait au milieu d'écriteaux plus sommairement réalisés qui ont fleuri sur les rond-points. Il s'agissait d'une création originale d'un artiste de Haute-Loire signée Mayo 2 (on peut trouver les œuvres de Mayo 2 sur le site "Art Majeur"), d'après une réalisation de Bansky.

Bansky est sans doute le plus grand artiste du street art et peut-être aussi le plus mystérieux. Cette réalisation en écho à la mobilisation des Gilets jaunes prend appui précisément sur « Love is in the Air (Flower Thrower) » créée par Banksy en 2003 dans les rues de Jérusalem.

Réalisée au pochoir, elle est typique de son univers aux relents ironiques, poétiques et politiques. L'artiste avait monté auparavant un projet intitulé « Santa's Ghetto » sur le mur de Bethléem et près du camp d'Aida pour soutenir les Palestiniens. Banksy a raconté dans son livre « Wall & Piece (Guerre et Spray sorti en 2005) », qu'alors qu'il peignait sur le mur de séparation israélien, un habitant lui aurait dit : « Vous embellissez le mur », ce à quoi il a répondu  : « Merci, c'est gentil ». L'homme lui a alors dit : « On ne veut pas que ce mur soit beau, on ne veut pas de ce mur, rentrez chez vous. »

En mai 2017, il revendique la paternité du grand "Brexit", une peinture ornant la façade aveugle d'une maison de Douvres. Elle illustre un ouvrier supprimant une étoile du drapeau européen, ce qui y provoque des lézardes.

Le 20 juin 2018, Journée mondiale des réfugiés, Bansky a commencé à réaliser une série d'œuvres à Paris énonçant la politique du gouvernement français sur la question des migrants, le capitalisme ou en encore en rendant hommage aux victimes du Bataclan.

Les forces de l'ordre ont procédé dimanche à l'évacuation du rond-point de Lachamp, occupé depuis le samedi 17 novembre.

Changement de couleur dimanche en fin de matinée. Le bleu remplace le jaune. En fin de matinée, une vingtaine de gendarmes se sont retrouvés au rond-point de Lachamp sur la RN88 à Saint-Pierre-Eynac. Les militaires ont intimé l'ordre aux Gilets jaunes de quitter les lieux et de nettoyer la zone. "Ça devenait pratiquement une ZAD (Zone à défendre)", affirme le colonel Jean-Pierre Rabasté, le patron des gendarmes de la Haute-Loire. Le préfet Yves Rousset était également sur place pour assister à l'opération.

Les pompiers sont également venus sur place pour éteindre un feu sur un terre-plein. Des agents de la DIR Massif Central participent au nettoyage au côté des Gilets jaunes, autorisés à récupérer tout leur matériel.

"Ils interviennent quand on est dix. Pourquoi ne sont-ils pas venus hier quand on était 300 ?", demande Michel. "Le préfet m'a dit "Rendez-vous au tribunal". On va voir ce qu'on fait, si on rejoint un autre point ou pas. Tout se passait bien ici, on était respectueux des automobilistes."

Après le Black Friday, la Haute-Loire a vécu son "Yellow Saturday". Depuis le matin, la mobilisation est allée crescendo. De nouveaux giratoires ont été occupés toute la journée dans la lignée de ce qui se pratique depuis une semaine, à savoir des barrages filtrants, des coups de klaxon, des marques de sympathie, des opérations escargots.

Au Puy, des manifestants ont convergé sur la place du Breuil devant la préfecture. Plusieurs actions ont été menées au gré des envies. Des manifestants se sont installés sur la route. D'autres Gilets jaunes se sont retrouvés devant le rond-point du Géant Casino. Des opérations qui sont restées pacifiques. La gêne était encore réelle en soirée, notamment sur la course à pied la Corrida au Puy dont le départ a été reporté.

Difficile de quantifier le nombre de Gilets jaunes mobilisés. Chacun se fera son avis.

10 zones de ralentissement étaient signalées aux giratoires par la préfecture :

- la Chomette RN 88 (Monistrol-sur-Loire)

- les Grangers RD 500 (Saint-Just-Malmont)

- la ZA Les Bombes RN 88 (Blavozy)

- Les Fangeas RN 88

- Cordes RD 906 et 589 (Bains)

- Coubladour RN 102 et RD 906 (Loudes)

- Villeneuve RN 88 et RD 103 (Yssingeaux)

- de Lachamp RN 88 (Saint-Pierre Eynac)

- de Limagne RN 102 (Cohade)

- de Lamothe RN 102 (Brioude)

Ce samedi matin, des Gilets jaunes ont investi la place du Breuil au Puy-en-Velay, devant la préfecture. Ils étaient plus de 300 en fin de matinée.

Les rangs grossissent au fil de la matinée. Un contingent de manifestants est venu de Monistrol-sur-Loire en bus. Alors que certains ont préféré continuer la lutte en occupant le rond-point de la Chomette, d'autres ont choisi de rejoindre le Puy pour un grand pique-nique sur la place qui fait face à la préfecture.

Installés devant les grilles, les manifestants ont accroché quelques banderoles.

Laurent Wauquiez se joint aux manifestants en gilet jaune

Ils ont reçu la visite surprise de Laurent Wauquiez, venu au théâtre voisin pour inaugurer une exposition sur les monuments en Lego de la Région. Le président des Républicains, qui se présente en opposition à Emmanuel Macron, s'est présenté avec son traditionnel manteau rouge et un gilet jaune. Samedi dernier, il s'était aussi montré, en costume, sur la place du Breuil, entouré de sympathisants.

Neuf barrages ou zones de ralentissement samedi matin en Haute-Loire

Ailleurs en Haute-Loire, la préfecture signalait 6 zones de ralentissement aux giratoires : la Chomette RN88 (Monistrol-sur-Loire), les Grangers RD500 (Saint-Just-Malmont), la ZA Les Bombes RN88 (Blavozy), Lamothe RN102 (Brioude), Les Fangeas RN88 (Solignac-sur-Loire) et Cordes RD906 et 589 (Bains). Il faut également ajouter "Villeneuve" à Yssingeaux.

Deux zones de barrage filtrants étaient également en place : Lachamp RN88 (Saint-Pierre-Eynac) et Flageac RN102 (Cohade). Sur ce dernier giratoire, les points-lourds sont bloqués.

Une cinquantaine de manifestants occupent le rond-point de "Villeneuve" à Yssingeaux depuis 9 heures samedi.

Ces Gilets jaunes sont de retour sur un giratoire qu'ils avaient déjà occupé samedi dernier.

Comme ailleurs, ces Gilets jaunes filtrent la circulation sans la bloquer. Quelques minutes d'attente sont nécessaires avant de pouvoir circuler.

Quelques pancartes ont été réalisées pour mettre l'accent sur tel ou tel aspect des revendications.

Et un utilitaire porte même un autocollant avec un message qui mise sur l'humour, sans vulgarité : "On dit merci qui ? MANU & BRIGITTE". Une voiture très applaudie faisait des tours entre les ronds-points avec à l'arrière un drap revêtu de l'inscription "Macron tête de 2 cornichon".

Le préfet de la Haute-Loire a reçu vendredi une délégation de quatre représentants des commerçants du centre-ville du Puy-en-Velay et des grandes surfaces qui l’entourent. Les professionnels lui ont fait part de leurs craintes quant à une prolongation du mouvement des « gilets jaunes » et de son impact sur l’activité économique.

Selon les commerçants, le samedi 17 novembre s’est ainsi traduit par des pertes de chiffre d’affaire comprises entre 50 et 80 % par rapport à un samedi ordinaire. A cinq semaines des fêtes de fin d’année, le week-end du « black friday » semble également s’orienter vers des recettes atones.

Leurs inquiétudes redoublent alors que le mouvement annonce une mobilisation ce samedi avec une convergence des différents manifestants vers la cité ponote.

De même, des tensions avec leurs clients se feraint chaque jour plus nombreuses.

"J'ai attiré leur attention sur le fait que certains de leurs collègues alimentent le mouvement de contestation par la fourniture de produits ou de prestations, y compris de matériel inflammable", indique Yves Rousset, le préfet. "Je partage cependant leurs inquiétudes quant aux répercussions du mouvement sur la vie économique et je n’accepterai aucune violence, menace ou dégradation à leur encontre."

Depuis le début des manifestations, la préfecture est restée en contact direct avec les dirigeants de grandes surfaces afin de parer avec les forces de l’ordre aux tentatives d’incursions dans leurs magasins.

"J'invite les commerçants à porter plainte pour tout constat de débordement."

Il en ira de même pour ce samedi 24 novembre où les principaux lieux de chalandise feront l’objet "d’une vigilance redoublée", indique la préfecture.

"Si la liberté de manifestation est un droit fondamental protégé par la loi, il doit cependant être concilié avec d’autres libertés essentielles comme la liberté de circulation, le respect de l’ordre public et n’exonère pas les participants de leurs responsabilités notamment civiles en cas de dommages causés."

La préfecture a décidé de mettre en place une déviation à « Fay-la-Triouleyre » et au Pertuis vendredi en début d’après-midi. La RN88 a été rouverte après 18 heures.

Officiellement, la raison invoquée est le blocage des camions par les Gilets jaunes. Tous les véhicules étaient invités à prendre la Départementale 15 via Saint-Julien-Chapteuil.

Mais les manifestants se défendent de toute gêne amplifiée à la circulation. Pas plus pas moins que d’habitude. « On a eu trois fois moins de véhicules. Mais les gens nous soutiennent », affirme une manifestante alors qu’une dizaine de personnes étaient encore en place à la nuit tombée.

Samedi, les Gilets jaunes ont prévu pour certains de revenir au rond-point de Lachamp. D’autres se rendront au rassemblement au Puy-en-Velay. « Cela risque d’être une journée décisive », estime cette même manifestante.

Quant à la déviation, la RN88 a été rouverte vers 18 h 15.