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Alors que le chantier est encore loin d'être abouti, la Semcoda (Société d'économie mixte de construction du Département de l'Ain), propriétaire des lieux, a organisé une visite de la future résidence seniors avec 54 logements en plein centre-ville d'Yssingeaux. Nous nous sommes glissés au coeur des travaux. Petite visite guidée.

De l'extérieur, la résidence seniors prend une tournure. La construction nouvelle, adossée au bâtiment ancien qui faisait office d'établissement scolaire catholique, est terminée dans sa partie gros oeuvre. Les terrasses métalliques ont été rajoutées.

A l'intérieur, c'est encore en plein travaux. Quelques appartements témoins sont terminés. A l'exception de quelques T2, tous les appartements disposent d'une terrasse extérieure avec vue, ici, sur l'église et la mairie, ici sur la place de la Grenette, ici encore sur l'ancienne Caisse d'Epargne et son toit en lauzes épatant.

54 appartements du T2 au T4

Des artisans continuent d'occuper les couloirs, les escaliers et les logements. La sobriété a été privilégiée avec du blanc du sol au plafond, du parquet flottant dans les chambres. Dans le grand hall d'entrée, les 54 boîtes aux lettres sont fixées. Elles correspondent aux 54 appartements, du T2 au T4.

Ceux qui attendent de connaître les tarifs pour se positionner vont être déçus. Michel Badoux, directeur du service des résidences seniors de la Semcoda, refuse d'en donner. "Les prix ne sont pas finalisés car le loyer et les charges dépendront du coût du chantier et de son évolution éventuelle en cas de retard ou de dépenses supplémentaires."

Livraison fin 2020 ?

Quant à l'entrée des premiers locataires dans cette résidence seniors, là aussi, c'est encore difficile à dire. Ce sera certainement au 4e trimestre 2020. "On préfère attendre que tout soit réellement fini pour faire entrer les locataires." Et il ne devrait pas y avoir de visite avant la réception du chantier non plus. "Une visite de logement témoin se fait quand il y a de la vente. Ici, on est dans la location."

Le chantier a pris déjà beaucoup de retard. Initialement prévu pour 20-24 mois, il en est aujourd'hui à 26 mois. Il faudra finalement trois ans au lieu de deux pour ce projet d'envergure.

Finalement pas de concierge ou de maîtresse de maison

Le concept a semble-t-il évolué. Aucun concierge ne sera recruté pour s'occuper de la résidence. La Semcoda entend se rapprocher d'une association ou d'un prestataire privé pour l'entretien des parties communes.

Des patients yssingelais ont décidé de créer une association pour inciter des professionnels à proposer la balnéothérapie dans la future maison médicale à Chaussand.

Un groupe de patients d'Yssingeaux et ses environs ont décidé de faire entendre leur voix pour permettre à la future maison médicale d'Yssingeaux, à Chaussand, de bénéficier de la balnéothérapie.

Actuellement, trois kinésithérapeutes installés dans la rue des Alliés disposent d'une baignoire pour pratiquer cette médecine douce. Si les trois professionnels devraient intégrer la future structure médicale en location, cette option ne fait pas partie des plans. Les kinés avaient étudié cette hypothèse. "La baignoire ne permet pas de tout faire. On s'est renseigné pour acheter les locaux mais cela conduisait à dépasser notre budget. On a demandé un chiffrage à la Semcoda pour savoir ce que nous coûterait la disposition de cette piscine en plus de la location chaque mois. Mais après plusieurs relances, nous n'avons reçu aucune réponse. Sans chiffrage, on ne peut pas s'engager. On est partant pour rejoindre la maison médicale mais sans proposer de balnéothérapie", indique l'un des trois kinés concernés.

"Je n'ai pas eu de contacts avec ces professionnels, peut-être ont-ils été en contact avec le service commercial de la Semcoda. Mais le gros oeuvre du bâtiment n'ayant pas débuté, l'intégration reste possible. Je ne connais pas leur demande précise mais la piscine ne peut pas se situer ailleurs qu'au rez-de-chaussée en raison du poids de cet équipement", répond Frédéric Dey, chargé de l'opération.

Création de l'association le 13 janvier

Pour les patients, l'absence de balnéothérapie à Yssingeaux serait préjudiciable. "On veut essayer d'aider la Semcoda à trouver des professionnels intéressés pour gérer la balnéothérapie", fait savoir Maurice Tardy d'Yssingeaux, l'un des porte-paroles de l'association. "Il y a un vrai besoin de cette médecine douce. Cela me permet de réduire le nombre de cachets et de vivre à peu près normalement."

L'association (Les Malades, accidentés, handicapés de la vie et futurs patients devant être soignés en balnéothérapie du 43200) sera officiellement créée le samedi 13 janvier. Une assemblée générale constitutive est programmée ce jour-là à 10 heures à la Maison des sports et des loisirs, avenue du 8-Mai, à Yssingeaux.

"Toutes les personnes intéressées et concernées sont invitées à y assister afin de défendre cette cause."

A Yssingeaux, les deux plus gros projets immobiliers actuels sont portés par une entreprise de l'Ain. D'autres constructions ou rénovations sont à l'étude, à Yssingeaux ou ailleurs en Haute-Loire.

Bernard Gallot, le maire d'Yssingeaux, est le premier ravi de ce partenariat public-privé qui prend du volume à Yssingeaux. Coup sur coup, les chantiers de la résidence seniors dans l'ancien lycée du Sacré-Coeur et de la future maison de santé à Chaussand ont démarré. A chaque fois, on retrouve la Semcoda.

Cette Société d'économie mixte de construction du Département de l'Ain, c'est son nom, a depuis longtemps dépassé les limites départementales de l'Ain. Son patrimoine immobilier est devenu conséquent avec aujourd'hui plus de 30 000 logements, principalement dans l'Ain, le Jura, le Rhône, l'Isère, la Savoie, la Haute-Savoie et la Loire.

Constructeur et gestionnaire, la Semcoda qui compte 700 salariés fait aujourd'hui une entrée fracassante en Haute-Loire avec deux projets d'envergure à Yssingeaux. La société compte déjà une dizaine de résidences seniors en Auvergne-Rhône-Alpes.

Une réhabilitation des AMV ?

Et ce n'est peut-être pas fini. La commune et le bailleur sont en discussion autour d'une réhabilitation de l'ancienne entreprise des AMV (Ateliers mécaniques du Velay) pour aménager des logements. Le but est de fournir des habitations adaptées et proches pour les étudiants de l'Ecole nationale supérieure de la pâtisserie. Bernard Gallot a aussi déjà émis le souhait d'installer la future école de maroquinierie de luxe dans l'ancienne usine AMV.

La Semcoda pourrait développer des programmes immobiliers ailleurs en Haute-Loire. Si les discussions n'ont pas abouti à Lapte pour la maison de santé, on peut facilement imaginer la Semcoda entreprendre de nouvelles constructions ailleurs en Haute-Loire. C'est en tout cas le souhait de cette structure dynamique.