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Cet automne, le musée des manufactures de dentelles de Retournac accueille le travail du photographe Philippe Hervouet et de la céramiste Béatrice Naacke. Fascinés par le caractère léger et précieux des dentelles, les deux artistes ont créé des œuvres inspirées des collections du musée.

Les deux artistes ligériens présentent, sous le titre "Le dessin et l'ombre du fil", des œuvres nées de leur fascination pour des pièces découvertes à l'occasion de leur visite au musée, extraites des collections.


Poésie et fantaisie

Mêlant différentes techniques, elles mettent en valeur de manière originale le savoir-faire de la dentelle, avec poésie et fantaisie.

Philippe Hervouet a photographié des dentelles, des objets en lien avec ce savoir-faire, des espaces du musée, pour réaliser des cyanotypes, un procédé ancien de photographie. De son côté, Béatrice Naacke a eu recours à l’impression de dentelles sur la porcelaine, son medium favori.


Le bleu en majesté

Jouant avec la lumière et la matière, leurs œuvres ont pour point commun la couleur bleue, le bleu de Prusse pour les cyanotypes et le bleu de cobalt pour la porcelaine.

L'exposition est en place dans la salle d'exposition au rez-de-jardin, jusqu'au 15 décembre, date de fermeture annuelle du musée de Retournac.

Le cyanotype, quésako ?

Le cyanotype est un procédé ancien de photographie facilement reconnaissable par sa couleur bleue de Prusse. Mis au point par le scientifique britannique John Herschel en 1842, il consiste à obtenir un tirage négatif par contact direct d’un objet sur un support préalablement recouvert d’une solution de sels de fer. L’exposition à la lumière du soleil entraine un bleuissement du support tout en laissant blanc les endroits où il y a un contact direct avec l’objet.

D’abord utilisé pour la réalisation des herbiers, le cyanotype est ensuite exploité par de nombreux artistes pour obtenir des photographies d’une grande palette de nuances et de transparences.

Des ateliers d’initiation au cyanotype

Des ateliers d’initiation au cyanotype en présence de Philippe Hervouet et à destination des scolaires et du tout public, seront animés : le mercredi 25 octobre à 10 heures ; et le samedi 25 novembre à 10 heures.

Informations pratiques

Horaires :

Musée ouvert tous les jours de 14 heures à 18 heures

Tarifs :

- accès à l’exposition temporaire : 5 € plein tarif /3,5 € tarif réduit

- ateliers d’initiation au cyanotype : 8,5 €/personne, comprend l’entrée et la visite de l'exposition

Contact : musee@ville-retournac.fr ou 04.71.59.41.63

Publié dans Yssingeaux - Les Sucs

« Contes et conteurs au musée », c'est une attrayante plongée dans l’univers du conte à travers les collections du musée des Manufactures de dentelles de Retournac, via des ateliers et un spectacle. Le tout est gratuit.

Dans le cadre de la manifestation nationale L’Eté culturel, qui a pour objectif de soutenir les arts du spectacle vivant durant la période estivale, le musée de Retournac et Marie-Pierre Touron, de la Compagnie Poudre d’Esperluette, s’associent pour proposer plusieurs manifestations.


Trois ateliers

Marie-Pierre Touron interviendra sur trois ateliers pour faire découvrir l’univers du conte. D’une durée de deux heures, ils s’articuleront autour d’une initiation à la pratique du conte, suivie d’une courte visite des collections du musée. Cette visite sera le point de départ d’échanges entre Marie-Pierre Touron, les participants et l’équipe du musée sur la ville de Retournac et la manufacture de dentelles, le tout en lien avec le conte et l’oralité.


Pour seniors, enfants, tout public

Deux ateliers sont réservés en priorité à des publics spécifiques : le vendredi 29 juillet sera consacré aux enfants de 6 à 10 ans et le mardi 9 août aux seniors. La séance du mardi 2 août sera quant-à-elle tout public.

Cette manifestation est entièrement gratuite et ouverte sur réservations (au 04 71 59 41 63, ou à musee@ville-retournac.fr).


Les Passe-menteries le 29 juillet

Elle intervient en complément d’une représentation du conte « les Passe-menteries », qui se déroulera dans les salles du musée le vendredi 29 juillet à 20 heures. Le spectacle est gratuit et ouvert à tous !

Publié dans Loisirs Sorties

Karine Proriol, artiste plasticienne basée à Lyon, présente "Entrelacs", une exposition infiniment gracieuse au musée des Manufactures de dentelles de Retournac. Son matériau de prédilection : le cocon de soie. 

Dentelles et soieries, le mariage semble aller de soi. Dans "Entrelacs", merveilleuse aventure artistique née de l'imagination de Karine Proriol, c'est avant tout le cocon qui est roi. Jetez un oeil sur les photos pour découvrir comment Karine Proriol s'amuse avec ce matériau qui témoigne, une fois encore, du génie animal. Le cocon devient rideau de pluie, monticules faisant écho aux sucs, puits de lumière, statues sous verre...


L'esthétique intime du cocon

Magali Delorme du musée de Retournac raconte comment s'est nouée cette rencontre qui participe au réveil du musée endormi. "J’étais tombée sur le travail de Karine Proriol lors d’une exposition et avais trouvé que sa démarche et le fait d’utiliser ce matériau, le cocon, était très intéressant. Elle développe une démarche artistique s’inscrivant, à la fois, dans un besoin de révéler des aspects imprévus, cachés de l’espace, mais aussi, dans une exploration méticuleuse de la matière brute. L'esthétique intime du cocon la fascine."


Un élevage de vers à soie au musée

Pour rendre encore plus pédagogique l'expérience, notamment pour les jeunes générations, l'équipe du musée a décidé de faire un élevage de vers à soie, avec l'apport bénévole apprécié de personnes susceptibles de fournir des feuilles de mûriers. "Il sera présent tout au long de l’exposition, nous avons assisté ce jeudi matin aux premières éclosions (vidéo sur sur la page Facebook de la ville). Je posterai régulièrement des photos et vidéos sur leur croissance."


Une proposition idéale pour scolaires et centres de loisirs

"Nous espérons recevoir des scolaires ou des centres de loisirs à qui nous proposons des activités sur le thème du fil et de la soie." Pour cela, des réservations sont nécessaires en joignant le 04 71 59 41 63.

Pour documenter l’exposition, les visiteurs trouveront divers ouvrages sur le thème de la soie. "Nous recevrons d’ailleurs Yves Morel auteur de « l’Ardèche et ses fabriques à soie » qui donnera une conférence à l’occasion des Journées du patrimoine le samedi 18 septembre."


Du Laos à l'Auvergne

Après une enfance au Laos, en Côte d’Ivoire et en Auvergne, puis un parcours artistique universitaire entre Saint-Etienne et Paris, Karine Proriol travaille successivement dans les domaines de la décoration, de l’artisanat d’art et du patrimoine. Ses différentes expériences où la matière est au cœur des savoir-faire n’ont fait de renforcer son désir de créer.

Chanter la poésie du monde

Depuis son installation à Lyon, elle a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives, ainsi qu’à des résidences. Son travail de plasticienne s’est également développé dans des structures scolaires, des hôpitaux pour enfants, des centres sociaux, et des Ephad. Au fil de ses projets artistiques, de ses collaborations, son travail n’a cessé d’évoluer. Cependant il participe toujours du même désir de faire dialoguer la matière et l’espace, pour chanter la poésie du monde.


Infos pratiques

Le musée des Manufactures de dentelles de Retournac, 14 avenue de la Gare, est ouvert tous les jours de 14 à 18 heures (de 14 heures à 19 heures en juillet et en août).

L'exposition "Entrelacs" de Karine Proriol restera accrochée jusqu'au 3 octobre.

La vie des vers à soie du musée est à suivre sur la page Facebook de la ville de Retournac.

Tél. 04 71 59 41 53

Publié dans Yssingeaux - Les Sucs

Le Musée des manufactures de dentelles de Retournac (Musée de France) pimente sa saison estivale (et bien au-delà) d'une exposition qui réunit onze artistes, plasticiens, photographes, autour de Danielle Dehoux-Grafmeyer.

La dentelle, ce savoir-faire séculaire qui a durablement marqué la Haute-Loire rurale, à la fois artistique et technique tisse ici à nouveau des liens. Magali Delorme, dentellière, une des chevilles-ouvrières passionnées du musée de Retournac, relève que "nombre d'artistes et autres créateurs s'inspirent aujourd'hui encore des entrelacs, pleins et vides, des magnifiques motifs dont les dentelles sont faites."

L'exposition temporaire accrochée depuis samedi témoigne avec éclat d'un dialogue noué tout naturellement entre artistes, plasticiens, photographes contemporains et cette dentelle qui traverse les siècles.


Croiser la matière avec son absence

"Un dialogue très dentellier en ce qu'il croise minutieusement la matière avec son absence, allant du matériel à l'immatériel, de la diversité artistique à une autre, chacune avec sa façon d'organiser les pleins et les déliés", souligne Pierre Astor, l'ancien maire, qui avait accueilli favorablement le projet présenté par Danielle Dehoux-Grafmeyer, commissaire de "Dentelles d'artistes". La plasticienne à l'enthousiasme communicatif, forte de racines sur le territoire, a prestement fédéré onze artistes autour d'elle.

Et voilà comment, dans la grande salle du rez-de-jardin, dans l'escalier, le hall d'entrée du beau musée de Retournac, douze créateurs d'aujourd'hui déploient leurs ailes dans cette exposition foisonnante.


Des œuvres pétillantes de vie

La dentelle s'invite dans des matières singulières, se glisse sur des supports improbables, se conjugue à des expressions multiples. Comme de fulgurantes évidences, les œuvres ainsi nées sont porteuses d'une puissante dimension esthétique, pétillantes de vie, pas compassées pour un sou. Elles justifient que vos pas se portent vers Retournac pour redécouvrir son Musée de France au charme patent dont le rayonnement n'est pas, malheureusement, à la mesure des trésors qu'ils abritent.


Les artistes

Danielle Boisselier plasticienne

Claude-Laurence Casoli artiste plasticienne-textile

Bruno Clochard plasticien-photographe

Blandine Cousin plasticienne

DDG Danielle Dehoux-Grafmeyer artiste plasticienne

Sandrine Étienne artiste-peintre plasticienne

Cédric Mouche photographe, portraitiste

J.M.P Jean-Marc Pionchon auteur, photographe plasticien

Bernard Pourchet artiste numérique

TCHOUL Delphine Amoudjayan artiste-peintre

Jean-Michel Viaud photographe-créateur

Christophe Viaud photographe-créateur

Infos pratiques

Le musée de Retournac est ouvert en juillet/août de 14 heures à 19 heures. Puis de 14 heures à 18 heures jusqu'au 15 décembre.

Le vernissage de l'exposition "Dentelles d'artistes" est, pour l'heure, envisagé le samedi 19 septembre, lors des Journées du patrimoine.

Tarifs d'entrée : 5 €, réduit 3,50 € (13 à 18 ans, étudiants, chômeurs), gratuit pour les moins de 12 ans.

Publié dans Loisirs Sorties

L'art au service de la science. Un partenariat inédit entre un artiste et la SCOP Fontanille du Puy-en-Velay autour de la dentelle de Haute-Loire pourrait aboutir au sauvetage de la grande barrière de corail.

On est loin de l'artiste bohème, déconnecté de la société. Jérémy Gobé, artiste parisien, a noué un partenariat avec la SCOP Fontanille autour d'un projet artistique et scientifique, dénommé Corail/Artefact.

Invité à réaliser une œuvre pour le festival international de textile de Clermont-Ferrand, l’artiste Jérémy Gobé, découvre Fontanille.

L'incroyable similitude entre un point de dentelle et une cellule de corail

En visitant cette industrie le regard de l’artiste se pose sur un point traditionnel appelé Point d’esprit. En effet, Jérémy Gobé dont la pratique se développe autour des coraux qu’il prolonge, dessine et sculpte pour leur redonner vie, voit immédiatement le lien entre les coraux et cette dentelle, travaillée depuis plus de 400 ans. Le point d’esprit est un motif identique à la vue microscopique d’une cellule de corail.

La grande barrière de corail est le plus grand récif corallien du monde, comptant plus de 2 900 récifs et 900 îles s’étirant de Bundaberg à la pointe de la péninsule du cap York soit plus de 2 600 kilomètres sur une superficie de 344 400 km². Le récif se situe en mer de Corail au large du Queensland, en Australie.

La dentelle utilisée comme un tuteur à un arbre

Et si cette dentelle pouvait être utilisée pour sauver les coraux ?

Jérémy Gobé partage donc sa découverte avec la chercheuse en biologie marine Isabelle Domart-Coulon et ils mettent au point un protocole.

Il s’agit de prouver que la dentelle est l’interface idéal pour que de nouvelles boutures de corail se développent et s’implantent sur les récifs décimés.

Outre une similitude visuelle, la dentelle présente de nombreux avantages : transparences, rugosité, biodégradabilité,...

Jérémy Gobé initie ainsi l’idée d’utiliser la dentelle du Puy comme substrat pour la recolonisation de la barrière de corail.

La prochaine étape sera de réaliser des tests in situ. C'est programmé pour 2019.

En attendant, vous pouvez découvrir ce travail artistique, scientifique et industriel au Musée des manufactures de dentelles de Retournac où une exposition est en place.

Elle se combine avec une fort attrayante exposition du FITE sur les dentelles de Roumanie d'hier et d'aujourd'hui (lire l'article).

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A découvrir jusqu'au 28 septembre, au musée des Manufactures de dentelles de Retournac, « Des traditions textiles roumaines à l’art textile contemporain : métamorphose de la soie grège », une promenade artistique magique en Roumanie.

L’exposition estivale du Musée des manufactures de dentelles de Retournac est proprement merveilleuse. Elle lève le voile sur des pièces magnifiques tissées en soie grège il y a 150 ans en Roumanie. Et elle les entrelace avec des créations toutes aussi ravissantes, conçus dans la même matière, fine et élégante, de la plasticienne d’aujourd’hui Claudia Musat.

L’exposition s’articule donc en deux volets faisant un pont entre deux époques ou plutôt suscitant un dialogue entre les artisans d’hier et l’art textile contemporain.

Des costumes traditionnels roumains

Dans la salle d’exposition lumineuse en rez-de-jardin du musée, vous découvrirez une sélection d'éléments et de robes tissés en soie grège, matière très utilisée à la fin du XIXe et au début du XXe siècle en Roumanie.

Ces voiles couvre-chefs et costumes traditionnels richement ouvragés étaient souvent portés alors dans un contexte festif. Ces pièces uniques proviennent d’une petite région de la Roumanie, située entre l’intérieur de l’arc carpatique et l’aire subcarpatique. Elles sont prêtées par le Musée ethnographique de Brasov.

Des cocons en ribambelle

Vous croiserez ces merveilles avec celles nées des doigts de la plasticienne Claudia Musat. L’artiste roumaine livre ses propres « déviations contemporaines » à base de soie grège où le cocon tient une place de choix. Un cocon qu’elle triture, assemble, superpose, colore jusqu’à ce que l’œil oublie le matériau de base de chaque œuvre pour n'en saisir que l'harmonie d'ensemble.

Cette exceptionnelle exposition est organisée dans le cadre du Festival international des textiles extraordinaires (FITE) de Clermont-Ferrand qui a choisi pour cette édition le thème « Déviations ». Elle s’inscrit dans les saisons croisées France Roumanie 2018-2019.

C’est une sacrée chance pour le musée du pays des sucs de pouvoir l’accueillir sans bourse délier et de bénéficier de la communication propre au FITE.

Pour son vernissage mercredi à Retournac, au côté du maire Pierre Astor et de la conseillère départementale Blandine Proriol, on notait la présence de Anca-Elena Opris, la consul générale de Roumanie​ et de Isabelle Lavest adjointe chargée de la culture à Clermont-Ferrand.


Infos pratiques

« Des traditions textiles roumaines à l’art textile contemporain : métamorphose de la soie grège », exposition jusqu'au 28 septembre au Musée des manufactures de dentelles, 14, avenue de la Gare à Retournac.

Tarifs : de 3,5 à 5 euros. Gratuit pour les enfants jusqu’à 12 ans.

Ouvert tous les jours de 14 à 19 heures. Tél. 04.71.59.41.63.

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Le Musée des manufactures de dentelles de Retournac fait l’objet d’un chantier-école d’étudiantes en conservation préventive de l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Une action dont on peut espérer qu’elle permettra aux décideurs de jouer à nouveau les bonnes fées pour ce trésor patrimonial.

Le Musée des manufactures de dentelles de Retournac fait partie des 1220 établissements estampillés « Musée de France ». C’est le signe de la qualité de ses collections, de la pertinence de sa muséographie, bref, c’est un label qui devrait être un gage pour sa pérennité.

Malheureusement, il n’en est rien. Ce label à lui seul ne garantit absolument pas que des financements suffisants soient mobilisés pour assurer la bonne conservation des trésors qu’ils renferment, pour les mettre en valeur, les promouvoir, et les enrichir au fil des ans.

Car de trésors, il en est bien question. A Retournac, l’espace muséal, mais aussi les conséquentes réserves réparties sur plusieurs sites, recèlent des pièces uniques, témoins de l’activité dentellière d’hier, sur le territoire, et bien au-delà.

Pour assurer la conservation dans de bonnes condions de ces collections, des moyens sont nécessaires.

Un chantier-école mené par des étudiants de la Sorbonne

Dans une première étape, sous l’impulsion de Brigitte Liabeuf de la DRAC Auvergne (Direction régionale des affaires culturelles), cette semaine, le Musée des manufactures de dentelles de Retournac fait l’objet d’un chantier-école mené par neuf étudiantes en conservation préventive de l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Elles interviennent sous la houlette de Bruno Perdu le professeur en charge du master qu’elles préparent.

A leur côté, on retrouve Patricia Dal-Prat, restauratrice spécialisée dans le textile du CRRMF (Centre de recherche et de restauration des musées de France) et Philippe Goergen, conservateur, directeur de la conservation préventive pour les Musées de France.

Pour faire simple, l’objectif de ce chantier-école est de réaliser un premier état des lieux des conditions de conservation des collections et de proposer une méthodologie pour en assurer la préservation à l’avenir.

Une internationale des dentellières à activer

Les spécialistes sont unanimes, ce musée et ses réserves sont exceptionnels. « On est bien là devant un musée riche de pièces uniques qui racontent une histoire dont il ne restera bientôt plus aucun témoin. Avec une communication adéquate, des moyens pour mettre en valeur les collections, on peut attirer des visiteurs du monde entier à Retournac. Car il y a une internationale des dentellières. »

Il reste à convaincre les politiques, les collectivités, de redonner du souffle à ce beau Musée de France en bord de Loire qui joue les belles au bois dormant depuis quelques années et attend son Prince charmant...

Publié dans Yssingeaux - Les Sucs

Le programme riche et varié concocté pour les Journées du patrimoine à Retournac a séduit tout au long du week-end. A l'image de la proposition du Musée des manufactures de dentelles de Retournac accueillant samedi Raymond Vacheron.

Cette personnalité attachante, volontiers volubile, que l'enthousiasme rend un peu brouillon, a donné devant une assistance étoffée une conférence centrée sur l'histoire industrielle de la Haute-Loire.

Le prototype de l'usine-couvent à La Séauve-sur-Semène

Le sujet exploré était "Les usines-couvents et le travail des femmes en Haute-Loire". Ou comment l'église catholique, très fortement implantée en Haute-Loire, pour conserver la main sur ses ouailles rurales, leur éviter de tomber dans l'hérésie marxiste, susciter des vocations (et aussi faire rentrer des subsides dans ses caisses mises à mal par la Révolution), devient entrepreneur, créant des établissements à la fois religieux et industriels.

Raymond Vacheron a abordé notamment l'histoire de la fabrique de rubannerie Colcombet à La Séauve-sur-Semène, première usine-couvent de France, ainsi que celle de l'usine de soierie Descours et Genthon à Retournac.

Des conditions de travail éprouvantes

Dans ces usines du textile dirigées par des religieuses, en l'occurence ici la congrégation des soeurs de Saint-Joseph, étaient employées des ouvrières, souvent très jeunes, des enfants même puisqu'elles travaillaient dès l'âge de 12 ans. Elles vivaient en internat dans ces usines-couvents où les horaires n'avaient rien de... chrétiens !

Les conditions étaient simplement en phase avec la réglementation (ou l'absence de réglementation) de l'époque : 13 heures par jour, six jours sur sept. On se levait à 5 h 15 la semaine et 6 heures le dimanche... Les soeurs n'étaient pas plus douces avec leur main d'oeuvre que les patrons non religieux. Les conditions du contrat étaient draconiennes, ne laissant comme porte de sortie aux malheureuses que le mariage ou l'entrée en religion, sauf à ce que leurs parents puissent acquitter une contribution exorbitante.

Des existences marquées par la misère

Dans les immenses dortoirs (plutôt mieux tenus sur le plan de l'hygiène que les dortoirs non confessionnels), ces jeunes filles laissaient leur peine s'épancher après une journée harassante de labeur. Raymond Vacheron a cité des témoignages émouvants de ces ouvrières-enfants racontant comment elles pleuraient pelotonnées contre leur poupée le soir venu. L'occasion de souligner la grande misère qui était le lot de la majorité des familles : mortalité infantile importante, abandon des bébés fréquent aussi. Le nourrisson était souvent déposé avec un ruban en guise de marque personnalisée, avec l'espoir pour la mère de pouvoir le récupérer un jour...

2 emplois ouvriers sur 3 occupés par des femmes en 1900 en Haute-Loire

Il faut garder à l'esprit qu'en 1900, si deux emplois ouvriers sur trois sont masculins en France, la proportion est inversée en Haute-Loire où deux emplois ouvriers sur trois sont occupés par des femmes.

Les échanges ont permis d'entendre les témoignages d'anciennes ouvrières de l'usine Descours et Genthon (rachetée par Defour et Brun en en 1975), de découvrir le métier de "tordeuse", de "gareur"... et de mesurer le chemin parcouru.

Aujourd'hui, on peut apprécier la superbe architecture industrielle de ce site, "La Filature", qui abrite désormais divers équipements municipaux et naturellement il ne faut surtout pas se priver d'une visite au Musée des manufactures de dentelles de Retournac qui fait fort intelligemment écho à ce passé autour du textile sur le territoire.

Pratique

Le Musée des manufactures de dentelles de Retournac est ouvert tous les jours, jusqu'au 15 décembre, de 14 heures à 18 heures.

Tarifs individuels : 5 € plein tarif / 3,5 € tarif réduit / gratuit pour les enfants jusqu'à 12 ans.
Tarif groupes (+ de 10 personnes) : 3,5 € par personne + forfait visite guidée 30 €, sur réservation (matin ou après-midi)

Tél. 04 71 59 41 63

Et aussi...

On peut retrouver des contributions de Raymond Vacheron aux éditions du Roure. Pour en savoir plus, c'est ici

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Mercredi après-midi, c'était la rentrée des cours de dentelle pour les jeunes générations au Musée des manufactures de dentelle de Retournac.

C'est une activité originale qu'ont pratiqué avec un plaisir visible Amandine et Marjorie, mercredi après-midi, sous la houlette de Magali Delorme, dans la salle pédagogique du musée. Elles ont appris à croiser les fuseaux comme leurs aïeules (peut-être...) l'avaient fait il y a des lustres. Elles ont fait naître une frise réalisée à partir de fils de coton coloré.

Bien sûr, la dentelle au carreau véhicule une image qui renvoie au passé, voire au folklore. Pourtant, cette technique exige méthode, rigueur et concentration. Et elle se révèle un exercice plaisant lorsqu'elle est pratiquée sous forme de loisir.

Les trois mercredis du mois de septembre constituent une période d’essai gratuite pour les enfants et les adolescents qui souhaitent tester cette activité au musée de Retournac.

Ces ateliers sont conseillés à partir de 8 ans.

Les cours se déroulent tous les mercredis (pendant la période scolaire) de 14 heures à 16 heures et le coût de l’activité pour l’année est de 30 euros, matériel fourni.

Renseignements au 04.71.59.41.63

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C'est une des propositions originales de ces Journées du patrimoine en Haute-Loire. Sur le site remarquable du Musée des manufactures de dentelles (musée de France) de Retournac, samedi, à 17 h 30, Raymond Vacheron éclairera un pan méconnu de l'histoire ouvrière "les usines-couvents".

Le Musée des manufactures de dentelles de Retournac accueille samedi 16 septembre à 17 h 30, Raymond Vacheron pour une conférence centrée sur l'histoire industrielle de la Haute-Loire : "Les usines-couvents et le travail des femmes en Haute-Loire".

Dans ce département très majoritairement rural et agricole, la production industrielle a occupé pendant le 19e siècle une place importante. Et il faut savoir que 2 emplois industriels sur 3 étaient occupés par des femmes. Raymond Vacheron abordera notamment l'histoire de la fabrique Colcombet à La Séauve-sur-Semène, première usine-couvent, ainsi que celle de l'usine Descours à Retournac.

Avant la conférence, on ne peut que vous conseiller de visiter ce très beau musée et son exposition temporaire d'artistes contemporains spécialistes du textile, Catherine Parfait-Mazé, Pierre Varenne, Véronique Zimmermann.

A intervalle régulier, les métiers à dentelles aux fuseaux mécaniques seront remis en fonctionnement et les dentellières du couvige de Retournac feront virevolter leurs fuseaux.

L'entrée est libre, samedi 16 et dimanche 17 septembre de 14 heures à 18 heures.

Tél. 04 71 59 41 63

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