Le Musée des manufactures de dentelles de Retournac fait l’objet d’un chantier-école d’étudiantes en conservation préventive de l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Une action dont on peut espérer qu’elle permettra aux décideurs de jouer à nouveau les bonnes fées pour ce trésor patrimonial.
Le Musée des manufactures de dentelles de Retournac fait partie des 1220 établissements estampillés « Musée de France ». C’est le signe de la qualité de ses collections, de la pertinence de sa muséographie, bref, c’est un label qui devrait être un gage pour sa pérennité.
Malheureusement, il n’en est rien. Ce label à lui seul ne garantit absolument pas que des financements suffisants soient mobilisés pour assurer la bonne conservation des trésors qu’ils renferment, pour les mettre en valeur, les promouvoir, et les enrichir au fil des ans.
Car de trésors, il en est bien question. A Retournac, l’espace muséal, mais aussi les conséquentes réserves réparties sur plusieurs sites, recèlent des pièces uniques, témoins de l’activité dentellière d’hier, sur le territoire, et bien au-delà.
Pour assurer la conservation dans de bonnes condions de ces collections, des moyens sont nécessaires.
Un chantier-école mené par des étudiants de la Sorbonne
Dans une première étape, sous l’impulsion de Brigitte Liabeuf de la DRAC Auvergne (Direction régionale des affaires culturelles), cette semaine, le Musée des manufactures de dentelles de Retournac fait l’objet d’un chantier-école mené par neuf étudiantes en conservation préventive de l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Elles interviennent sous la houlette de Bruno Perdu le professeur en charge du master qu’elles préparent.
A leur côté, on retrouve Patricia Dal-Prat, restauratrice spécialisée dans le textile du CRRMF (Centre de recherche et de restauration des musées de France) et Philippe Goergen, conservateur, directeur de la conservation préventive pour les Musées de France.
Pour faire simple, l’objectif de ce chantier-école est de réaliser un premier état des lieux des conditions de conservation des collections et de proposer une méthodologie pour en assurer la préservation à l’avenir.
Une internationale des dentellières à activer
Les spécialistes sont unanimes, ce musée et ses réserves sont exceptionnels. « On est bien là devant un musée riche de pièces uniques qui racontent une histoire dont il ne restera bientôt plus aucun témoin. Avec une communication adéquate, des moyens pour mettre en valeur les collections, on peut attirer des visiteurs du monde entier à Retournac. Car il y a une internationale des dentellières. »
Il reste à convaincre les politiques, les collectivités, de redonner du souffle à ce beau Musée de France en bord de Loire qui joue les belles au bois dormant depuis quelques années et attend son Prince charmant...