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Ce samedi 23 avril, malgré une météo pluvieuse, la proposition des Amis de l'Auze de raconter l'histoire tragique de la journée ensoleillée et endeuillée du 22 avril 1944 a réuni une quarantaine de participants. L'émotion était palpable.


Au cours de cette journée du samedi 22 avril 1944, l’horreur est atteinte pour la première fois en Haute-Loire. Des Allemands (la Feldgendarmerie) accompagnés de Français, des miliciens, terrifient littéralement le secteur du Lizieux. Ils assassinent sauvagement cinq résistants FTP et quatre cultivateurs sur les communes d'Araules (Arnissac, Montbuzat, Chièze et Majal) et d'Yssingeaux (La Champ des Cayres), entre les massifs du Lizieux et du Meygal.
Trois fermes sont brûlées et cinq personnes prisonnières. C’est l’événement le plus sauvage de l’histoire de la Montagne pendant ces années dramatiques. Début juin 1944, contre ces "hordes", un tract demande "vengeance".

Dès la fin de la guerre, le lieu-dit de Chièze, où des habitants ont été abattus, est choisi par les comités locaux de libération d’Araules et d’Yssingeaux pour commémorer ce drame. Inaugurée exactement un an après l’événement, cette toute première stèle s’inscrit dans le contexte spécifique des années 1944-1945, quand dans la France entière la mémoire des disparus est portée dans l’espace public. Elle prend ici la forme d’un monument aux morts, où toutes les victimes sont assimilées à des résistants armés et des réfractaires.

Un temps d'échanges fournis autour de boissons chaudes dans l'ancienne école de Montbuzat a prolongé cette rencontre.

Ces faits dramatiques ont durablement marqué le territoire et chaque 8 mai, les écoliers viennent déposer des bouquets de jonquilles au pied du monument de Chièze où sont inscrits les noms des " résistants et réfractaires assassinés par la milice fasciste sous l'occupation allemande" : Charles Nouvet, Marcel Robert, André et Marc Valla, Joseph Chabanne, Salvador Janello, Joachim Gomez, Félix Zowoik, Marius Lisiack.

Publié dans Yssingeaux - Les Sucs
Du 23 avril au 18 juin, le Lieu de Mémoire au Chambon-sur-Lignon présente une exposition "La maternité suisse d'Elne, un berceau d'humanité au coeur de l'inhumain". Vernissage ce samedi 23 avril à 18 heures.


Cette exposition empruntée auprès de la Maternité suisse d’Elne (Pyrénées-Orientales) retrace l’histoire de cette institution, ouverte par le Secours Suisse aux enfants pour aider les mères et les jeunes enfants, principalement juifs et espagnols, internés dans le sud de la France.
En 1939, des centaines de milliers de réfugiés espagnols, qui fuient la répression des troupes franquistes, sont parqués sur les plages de Saint-Cyprien, d’Argelès et du Barcarès, puis à Rivesaltes, Gurs… Les conditions de détention sont horribles, le taux de mortalité, en particulier infantile, atteint des hauteurs insoutenables.

Dès 1939, Elisabeth Eidenbenz, collaboratrice du Secours suisse aux enfants, crée au château d’en Bardou à Elne (Pyrénées-Orientales), une maternité destinée à accueillir des mères internées dans ces camps, vivant dans la clandestinité ou subissant les dures restrictions de la guerre, mères juives, espagnoles, françaises, d’au moins 15 nationalités différentes. Ainsi, entre 1939 et 1944, près de 600 enfants ont vu le jour dans cet établissement courageusement dirigé par cette institutrice. Au-delà des nouveau-nés, des frères et sœurs purent bénéficier du régime salutaire de la Maternité et être, eux aussi, sauvés d’une mort possible. Un havre de paix au milieu d’un océan de souffrances, voilà ce qu’était la Maternité suisse d’Elne.

Cette exposition préfigure la programmation 2016 du Lieu de mémoire du Chambon-sur-Lignon autour de l’histoire des maisons d’enfants au Chambon et ailleurs.

Samedi 23 avril, vernissage à 18 heures, visite libre. Puis visite aux horaires et tarifs habituels du Lieu de mémoire.

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Publié dans Loisirs 2016