mercredi, 14 juin 2023 17:00

Aurec-sur-Loire : les langues anciennes et contemporaines traduites en projet au collège public

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Langues et cultures de l'antiquité (LCA), langues et cultures européennes (LCE), des enseignements qui font la part belle aux projets au collège public des Gorges de la Loire d'Aurec-sur-Loire.

Ces derniers jours, les élèves étudiant les LCE et le latin n'ont ménagé ni leur temps ni leurs efforts pour mener à leur terme les projets dans lesquels leurs enseignant·e·s les ont invités : balade botanique et étymologique pour les élèves de 5ème, observation du soleil pour les élèves de 4ème, représentation de Médée de Sénèque pour les élèves de 3ème... autant de projets grâce auxquels les élèves développent leurs connaissances et leurs compétences.

Armés de leurs feuilles blanches et de leur crayon à papier, les élèves de 5ème LCE et LCA écoutent les règles de cueillette, dans le respect de la flore et de la règlementation. Puis les voici en route pour une balade d'une heure et demie : on ouvre ses sens, on observe la végétation, on hume son suave parfum, on s'appuie sur les documents conçus conjointement par les enseignants pour repérer le Coyrlus avellana (hazel), la Malva sylvestris (mallow), le Fraxinus excelsior (ash tree), le Sambucus nigra (elder), l'Hedera helix (ivy), le Quercus pubescens (oak), le Geranium molle (geranium), mais aussi le Pteridium aquilinum (fern), la Rosa canina (dog rose, wild rose), la Plantago lanceolata (ribwort), ou encore le Prunus avium (wild cherry).

On prélève quelques échantillons qui serviront à composer des planches botaniques, à élaborer des fiches-types latino-anglaises dans lesquelles les élèves botanistes noteront la famille, le genre, l'espèce de la plante mais aussi l'origine de leur nom. Ils seront peut-être ainsi surpris de découvrir qu'elles trouvent leur dénomination dans leur biotope (avellana renvoyant à la ville campanienne Avella réputée pour ses noisettes, sylvestris renvoyant à la forêt), leur taille (excelsior vantant la hauteur du frêne), leur couleur (saurez-vous reconnaître le sureau noir ?), leur stature (le lierre ne s'enroule-t-il pas comme une hélice ?), leur rugosité ou leur douceur (inutile de traduire la douce pilosité du duvet du chêne pubescens  ou la souplesse du geranium molle) ou encore leur forme (la feuille de la fougère n'a-t-elle pas l'aspect aquilin d'un bec d'aigle ? le rosier des haies, autrement connu sous le nom d'églantier des chiens, n'est-il par recouvert d'épines acérées comme les dents d'un chien ? et le plantin n'est-il pas aussi allongé qu'une lance ?), sans oublier le cerisier des oiseaux... Autant de découvertes exploitées ensuite durant les séances de latin et de langues et cultures européennes... jusqu'à ce lundi 12 juin avec la création de fiches-types latino-anglaises constitutives d'une exposition autour de l'anglais et du latin de nos campagnes.

Ad astra : après la botanique, l'astronomie

Comme vous avez pu le lire dans nos précédentes éditions, https://www.lacommere43.fr/loire-semene/item/53879-les-latinistes-du-college-public-des-gorges-de-la-loire-un-peu-plus-pres-des-etoiles.html et https://www.lacommere43.fr/loire-semene/item/55081-les-latinistes-du-college-public-d-aurec-sur-loire-la-tete-dans-les-etoiles.html, cette année, les latinistes avaient la tête dans les étoiles. Dans le cadre d'un partenariat avec Rémi Padilla du planétarium de Saint-Étienne, soutenu par la Délégation Académique aux Arts et à la Culture et le conseil départemental de Haute-Loire, ils ont travaillé sur les liens qui unissent le ciel et le latin, que ce soit dans l'étymologie des termes scientifiques ou dans les mythes du ciel. Après une observation du ciel nocturne en janvier, le projet s'est conclu ce mardi 6 juin avec une  observation du ciel diurne : les latinistes ont découvert ainsi que ce quartier que l'on distingue actuellement dans le ciel n'est pas la lune mais... Vénus, et ont eu la joie d'observer les filaments et protubérances solaires qui n'ont pas manqué de se manifester ! Durant la pause méridienne, d'autres élèves de l'établissement n'ont pas manqué de venir profiter du spectacle. Ainsi s'est conclu, ce mardi 6 juin un travail de longue haleine, qui fait sens, mêlant sciences et latin, et c'est d'ailleurs avec une carte du ciel élaboré par leurs soins qu'ils sont repartis afin de pouvoir observer nuitamment les étoiles dans le ciel étoilé de l'été.

De l'obscurité céleste à la ténébreuse Médée

Quant aux élèves de 3ème latinistes, c'est une représentation de larges extraits de la Médée de Sénèque qu'ils ont jouée mardi soir devant les parents, élèves et membres de l'équipe éducative. Et l'ambition n'était pas des moindres pour monter cette pièce au texte exigeant et à l'intrigue sombre : c'est brillamment, et non sans trac, qu'ils ont incarné leur personnage, Anna, Candice, Juliette, Laurette et Lina dans le rôle de Médée, Gabin et Kelyan dans le rôle de la nourrice, Kevan et Nolan dans le rôle de Créon et Jason, sans oublier Isabel dans le rôle du messager ni Maélie et Lilie-Rose dans le rôle du chœur. Ainsi, mis en lumière par Matteo, un ancien élève du collège, revêtus de costumes et de toges tragiques confectionnés par les parents d'élèves couturièr·e·s, ils ont proposé une interprétation antique et dynamique de la pièce, ne passant sous silence ni le dolor ni le furor de la ténébreuse Médée, ni la froideur de son mari qui l'éconduit et la conduit au crime irréparable, ni les conseils avisés de la nourrice qui tente tout pour l'en dissuader, ni même l'effroi du messager qui a assisté au double infanticide. Un projet singulier dans lequel l'élève est acteur de ses apprentissages et travaille ainsi les compétences orales tout en traitant le programme de latin de 3ème ! Nul doute que chacun gardera un souvenir mortel de cette expérience... et aura semé les graines du projet de représentation réservé à leurs pairs l'an prochain... le non moins terrible Thyeste de Sénèque !

Ainsi, rien de tel qu'un enseignement vivant et concret, ailleurs que derrière un cahier ou un écran, pour développer les compétences et connaissances dans l'esprit des collégiens. C'est notamment ce travail que permet l'étude des langues et cultures européennes et langues et cultures de l'antiquité. Place aux projets de l'an prochain autour de la faune, de la flore et du théâtre !

En attendant, ce vendredi 16 juin, à 18h30 et à 20h30, c'est l'atelier théâtre du collège public des Gorges de la Loire qui proposera, dans ses murs, la représentation finale de son spectacle original « Kaléilovescope », invitant ses spectateurs à une réflexion sur l'amour, sa diversité, sa révélation, son acceptation.

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