mercredi, 08 février 2023 23:10

Les latinistes du collège public des Gorges de la Loire un peu plus près des étoiles

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Il est important de comprendre les liens qui se tissent entre l'antiquité et notre quotidien, entre le latin, le grec ancien et les sciences. Le ciel, les planètes, les étoiles en sont une criante illustration. Exemple avec le projet « Ad astra per aspera » déployé au collège public des Gorges de la Loire à Aurec-sur-Loire.

Ainsi, après avoir mené un travail sur « planètes et mythologie » en 5e, sur « constellations et mythologie » en 4ème et sur le mythe de la grande ourse en 3ème, sans oublier l'étude de l'étymologie en lien avec ce thème, les latinistes du collège public des Gorges de la Loire se sont rendus au Planétarium de Saint-Étienne pour parachever leurs découvertes avant de proposer leur exposition "Ad astra, un peu plus près des étoiles" à compter du 20 mai.

Planètes et mythologie

En véritables petits astronomes, nos planétologues et latinistes de 5ème se sont répartis les planètes de notre système solaire et ont mené des recherches sur leur identité, leurs caractéristiques, le rapport entre ces planètes et la mythologie gréco-romaine... Ils ont ainsi compris que Mercure est la planète la plus rapide à faire le tour du Soleil – comme le dieu du même nom considéré comme vif et élancé –, que si la planète rouge a pris le nom du dieu de la guerre et qu'on lui a donné pour satellites naturels Deimos et Phobos, ce n'est pas une coïncidence ; que si Jupiter compte parmi ses satellites naturels Io, Callisto, Europe ou encore Ganymède, ce n'est encore pas une coïncidence mais un clin d'œil aux infidélités du dieu volage. Et une petite référence Pandora, satellite de Saturne, a bien évidemment été faite... Les élèves ont également travaillé sur la présence de ces noms divins de planètes dans notre monde contemporain, par exemple le nom des jours, jour se disant dies en latin (d'une racine indoeuropéenne -di- renvoyant à l'idée de lumière : jeudi, diurne, midi, quotidien, divin, adios...) :  on retiendra le jour de la lune lunae dies ou celui du soleil sun day en passant par le jour de Mercure (mercurii dies), de Jupiter (Jovis dies) ou encore de Vénus (veneris dies).

L'exposition « ad astra » visible pendant un mois au collège

Pour ce qui est des constellations, elles n'ont plus de secret pour les latinistes de 4ème qui ont pris en charge, chaque semaine, la présentation d'une constellation ; puis ils ont approfondi les racines -stell-, -sider-, -ast-, -fin-... avant de préparer une exposition sur les légendes liées aux constellations, le Taureau, les Gémeaux, le bel Orion que l'on distingue bien ces mois-ci, pour ne citer qu'elles, sans oublier les constellations du zodiaque. L'occasion pour ces astronomes latinistes en herbe de se rendre compte que l'astronomie puise son vocabulaire dans les racines grecques et latines, et que les mythes antiques continuent de régir notre observation à l'œil nu du ciel. N'hésitez pas à venir découvrir leur travail à travers l'exposition « Ad astra » du 20 février au 20 mars 2023 à laquelle ont également contribué les latinistes de 5ème.

Les sciences au cœur du projet des latinistes de 3e

Quant aux latinistes de 3ème, c'est sur les sciences que s'est portée leur étude. Après avoir visité le site d'Épidaure dédié au dieu de la médecine Asclépios l'an dernier lors d'un voyage pédagogique et culturel en Grèce, ils ont poursuivi ce travail avec l'étude, cette année, de l'histoire antique de la médecine, ses origines mythologiques puis scientifiques, ont étudié un texte antique portant sur une opération de la cataracte – sans anesthésie – puis ont créé des quiz et jeux sur le vocabulaire de la médecine. C'est dans le prolongement de ce travail sur les sciences médicinales qu'ils ont abordé les sciences astronomiques à travers la légende de Callisto à l'origine de deux des constellations les plus connues des habitants de l'hémisphère nord : la Grande Ourse et la Petite Ourse.

Une mise en pratique au planétarium de Saint-Étienne

Il est apparu pertinent de parachever cette aventure mythologique, étymologique et scientifique par une observation du ciel. Si elle n'a pu avoir lieu in situ le 30 janvier dernier en raison des conditions météorologiques – gageons que ce ne soit que partie remise –, cela n'a pas empêché les élèves de se rendre au Planétarium de Saint-Étienne où M. Padilla, médiateur scientifique spécialisé en astronomie et technicien d'observatoire, leur a tout d'abord proposé une plongée dans le monde lunaire. Soucieux de mettre en application ce qui avait été étudié en cours, il les a ensuite fait voyager dans l'espace, à la découverte des planètes et de leurs satellites naturels, des constellations et des nébuleuses ; grâce à la coopération entre l'enseignant et le médiateur, ce dernier a su personnaliser la séance en égrenant les mots appréhendés en classe et leur étymologie, en leur permettant de réinvestir les découvertes faites au fil de leurs recherches et de leurs cours de latin, sans faire fi de leurs questions et de leur curiosité à la fois scientifique, étymologique et étymologique.

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