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La Haute-Loire compte 600 fermes engagées en agriculture biologique. Cette filière tente de tenir le coup malgré la perte des aides de soutien de l'ancienne Politique Agricole Commune (PAC).

Hervé Fayet, éleveur à Yssingeaux, est le président de cette association de producteurs, Haute-Loire Biologique qui compte 200 adhérents sur les 600 fermes "bio" de Haute-Loire. La problématique des prix est au coeur des préoccupations. "Nos produits sont au même prix que le conventionnel mais on a des charges en plus. En grande surface, les prix sont plus élevés, pourtant on ne touche pas plus nous les producteurs. Les marges sont plus importantes en bio qu'en conventionnel, jusqu'à 40-50 %."

La Haute-Loire compte toujours une trentaine d'installations en bio par an, et une poignée de conversions du conventionnel vers le bio. Le lait reste dominant, devant la viande bovine puis ovine. Le maraîchage a énormément augmenté, mais donne l'impression d'une saturation quand 90 % des installés se mettent en bio. Ils doivent souvent sortir des limites du département pour aller écouler leurs marchandises, sur les marchés ou dans les épiceries.

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Une centaine de nouveaux agriculteurs sont engagés dans une démarche biologique. Une croissance à prendre en compte pour Haute-Loire Biologique qui doit par ailleurs faire face à une baisse drastique de la subvention de la Région.

Haute-Loire Biologique vient de recruter un troisième salarié en fin d'année afin de gérer une hausse conséquente d'agriculteurs. Une centaine de fermes ont ainsi rejoint le camp de l'agriculture biologique. Le département compte 420 exploitations répondant aux règles de l'agriculture biologique. Sur les cent nouveaux, une majorité (60 exploitations) se situe dans un élevage de vaches laitières.

Poussés par les coopératives laitières

Le choix est avant tout pragmatique car des débouchés sont promis. La coopérative Sodiaal, par exemple, encourage ses adhérents à se convertir dans le bio pour répondre à un marché exponentiel de lait infantile à destination de la Chine. "Cet engouement historique nous fait un peu peur car des gens ne sont pas forcément prêts dans leurs têtes. Notre but est d'être en symbiose avec les attentes des consommateurs. Nous sommes là pour maintenir le cap, éviter les dérives et nous veillerons à faire respecter le cahier des charges", développe Jean-Louis Cottier, président de Haute-Loire Biologique.

La subvention de la Région s'effondre

Tout cela s'inscrit dans un contexte national avec une croissance continue de 10 % de produits bio par an.

La Haute-Loire se distingue par sa surface en bio. La moyenne nationale est de 3,5 % de surface utile en bio. En Haute-Loire, on se situe à environ 6 %.

Malgré ces points positifs, la situation reste incertaine pour Haute-Loire Biologique qui a vu la Région lui sucrer la majeure partie de sa subvention, passant de 27 000 euros... à 4 000 euros. "On nous a coupés l'herbe sous le pied. La Région privilégie les chambres d'agriculture. On avait heureusement d'autres partenaires, comme l'Agence de l'eau", indique le président qui cultive l'optimisme et reste ferme sur ses convictions. "C'est une tendance qui risque d'être lourde mais on y croit. Il faut savoir ce que l'on veut."

Publié dans Actualités 2017