vendredi, 15 décembre 2023 09:56

Du devoir de mémoire au travail de mémoire à Auschwitz-Birkenau pour les collégiens d'Aurec

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La journée du mardi 12 décembre restera longtemps gravée dans la mémoire des élèves de 3ème du collège public des Gorges de la Loire d'Aurec-sur-Loire : c'est le jour où ils ont visité les camps d'Auschwitz-Birkenau.

Une journée empreinte d'émotions.  Au programme, la visite d'Auschwitz, ses barbelés, ses miradors, son entrée avec sa cynique enseigne "Arbeit macht frei", ses baraquements dans lesquels s'entassaient jusqu'à 1000 personnes, ses accumulations de chaussures, de lunettes, de bagages... de cheveux... vestiges de l'entreprise de déshumanisation des Nazis, mais aussi son Block 20 dédié à la France et à ses déportés (parmi lesquels Charlotte Delbo dont les textes ont été étudiés en classe), sa chambre à gaz, ses fours crématoires... 

Puis les élèves ont parcouru l'immensité de Birkenau ; ils sont entrés dans des baraquements sommaires en briques, en bois, dans des latrines aussi, latrines dont on peine à imaginer l'odeur pestilentielle due notamment à la dysenterie, ont longé la voie ferrée jusqu'aux vestiges des fours crématoires et au monument mémoriel, lu et écouté des textes de déportés préparés en classe... un parcours hors du temps... saisissant. 

La parole aux élèves

Mais le mieux, c'est de laisser la parole aux élèves : extraits choisis de leur carnet de voyage, avec leur aimable autorisation.

"Cette matinée m'a aidé à mieux comprendre le cours d'histoire." (Joey Mayol-Bartolomeo)

"Affronter la vérité en face: cet endroit était donc bien réel. Les exécutions dans ces camps ont bel et bien eu lieu." (Luca Vauche-Forot)

"L'atmosphère était assez glauque." (Charline Boutte)

"Sensation bizarre d'être dans un lieu où un nombre incalculable de personnes ont été déportées, fusillées, assassinées." (Ambre Mounier)

"Je n'arrive pas à me projeter, à me dire que des personnes souffraient, mouraient là où on est en train de visiter." (Théo Lefèbvre)

"Faire croire aux déportés qu'ils vont se doucher alors qu'ils vont mourir." (Bastien)

"Y être en vrai m'a coupé le souffle. Comment faisaient-ils? Comment pouvaient-ils supporter ça? Être frappé, insulté, torturé, affamé, perpétuellement. Nous, les personnes du XXIème siècle, on essaie d'imaginer et on se dit : OK, c'était terrible. Mais nous n'avons pas à nous dire ça car NOUS N'ÉTIONS PAS LÀ, et nous ne pouvons pas nous imaginer vraiment." (Ewan J. Bresteaux)

"L'arche "le travail rend libre", pour les déportés cela se résume à : "mourez en travaillant ou soyez tués sans avoir travaillé. " (Lucas Foras)

"C'était touchant et choquant... Les cheveux des femmes mais aussi cette photo avec les filles tellement maigres qu'on voyait leurs os." (Neela R.)

"Cette journée était très émouvante. Le fait de voir les chaussures, les cheveux... m'a fait me rendre compte un peu plus des choses." (Alicia Lopez)

"C'était impressionnant et dur de voir dans quelles conditions ils vivaient. C'était horrible. Se dire qu'autant de personnes sont mortes... c'est horrible." (Justine Chartre)

"C'était compliqué d'être à un endroit où des millions de personnes ont été torturées, tuées." (Clara Comte)

"Cheveux. Ustensiles de cuisine. Peignes. Vêtements rayés bleus et blancs. Prothèses." (Eva Henrot-Eyraud & Louise Vaccaro)

"Le truc qui m'a choquée dans ce camp, c'est le peu d'espace qu'ils avaient. Et quand j'ai vu les cheveux, je me suis dit : "comment pouvait-on être aussi cruel, inhumain ?" (Héloïse Duchand)

"Des cheveux coupés, des tresses de femmes, rasées dès l'arrivée. Horrible. Mal au coeur." (Louise Vaccaro)

"Birkenau, ça nous a glacé le sang." (Sawan)

"Birkenau. Des cheminées. Des bâtiments en bois pas isolés. 135ha. Des baraquements ignobles. Des lignes de train sans fin." (Laura Payre)

"Dysenterie. Ceux qui étaient en haut, quand ils étaient malades, eh bien leurs excréments coulaient sur ceux en bas." (Ilena Navarro-Verdadeiro)

"Ne vous sauvez pas, la mort vous rattrapera." (Justine Payre)

"Se suicider plutôt que de rester à Auschwitz, en se jetant sur les barbelés." (Pacôme Dinis)

"Cela nous permet de nous rendre vraiment compte de l'horreur que ces personnes ont vécue. Nous pouvons dire que nous sommes très chanceux aujourd'hui." (Gabin Feugas)

"C'était révoltant, révoltant de savoir que des hommes peuvent faire ça à d'autres hommes." (Ambre Mounier)

Dernière modification le vendredi, 15 décembre 2023 10:09

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