Samedi soir, le public ne s'y était pas trompé et avait rallié en nombre le cinéma du Chambon-sur-Lignon pour une séance privilège du film événement de Cédric Kahn qui sortira en salle le 27 septembre.

C'était le coup de cœur d'Alain Déléage à Cannes, un film que le président de Ciné Fête avait vu en ouverture de la Quinzaine des cinéastes du festival. Il a réussi à l'insérer pour une séance unique dans cette 15e édition qui fourmille de pépites.

Une légende oubliée

"Le Procès Goldman" de Cédric Kahn livre un portrait cinglant et fascinant de Pierre Goldman un braqueur révolutionnaire (demi-frère aîné du populaire chanteur Jean-Jacques Goldman). L'occasion de découvrir (ou redécouvrir) une personnalité captivante, déroutante, brillante, un peu paranoïaque, une légende à l'époque, dans le contexte de son procès en appel de novembre 1975.

Condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes, il clame son innocence dans cette dernière affaire.

Le spectateur à la place des jurés

Cédric Kahn met le spectateur à la place des jurés au long de ce procès efficacement reconstitué d'un juif laïc d'extrême-gauche, qui fait incidemment écho au présent : les agissements de la police, le racisme, l’antisémitisme, la société du spectacle.... Il offre une plongée dans une période de l'histoire contemporaine, bouillonnante, qu'on peine à imaginer aujourd'hui. Dans le public venu soutenir l'accusé, on comptait la comédienne Simone Signoret et Régis Debray, ancien camarade de guérilla en Amérique du Sud de Pierre Goldman.

Un intervenant virtuose

La projection était suivie d’un débat animé par Alban Jamin, professeur "relais cinéma" à la délégation académique aux arts et à la culture, enseignant formateur cinéma lettres au lycée Lumière, à Lyon. Aussi virtuose que le réalisateur, Alban Jamin a décrypté avec minutie et gourmandise ce film, faisant preuve d'une connaissance fabuleuse des techniques propres au 7e Art, multipliant les références. Un spectateur lui demandera à la fin de son intervention s'il n'avait pas songé devenir lui-même réalisateur...

"Les Camisards" prolongé d'un débat

Le film patrimoine de cette édition de Ciné Fête, "Les Camisards" de René Allio, sorti en 1972, est proposé en partenariat avec Profil à l'occasion des 200 ans du temple. Il retrace la résistance et la révolte des protestants cévenols face aux impitoyables dragons du roi Louis XIV. Alain Arnoux, ancien pasteur du Chambon-sur-Lignon, interviendra autour du film. Une séance (sans débat) est prévue mardi à 17 heures. Durée 1h40. Avec Rufus, Jacques Debary, Jean Bouise.

Et toujours

"Vers un avenir radieux" de Nanni Moretti, dernière séance mardi 25 juillet à 21 heures, "Le Filles d'Olfa" dimanche, lundi, mardi à 21 heures, "El Boemo" dimanche à 21 heures, "Banel et Adama" lundi 24 à 17 heures, "Vers un avenir radieux" mardi à 21 heures, "La Petite sirène" dimanche et lundi à 17 heures, "Les Secrets de mon père" mardi à 17 heures.