vendredi, 17 septembre 2021 23:17

Stéphanie Coste première lauréate du Prix du premier roman du Chambon-sur-Lignon

Stéphanie Coste||Charles Juliet invité d'honneur des 24 Heures du livre, à retrouver samedi à 17 heures aux Bretchs|Stéphanie Coste et Denise Vallat|||Une partie du jury de ce Prix du premier roman du Chambon-sur-Lignon Crédit Michel Viallon|| Stéphanie Coste||Charles Juliet invité d'honneur des 24 Heures du livre, à retrouver samedi à 17 heures aux Bretchs|Stéphanie Coste et Denise Vallat|||Une partie du jury de ce Prix du premier roman du Chambon-sur-Lignon Crédit Michel Viallon|| ||||||||

Vendredi, l'ouverture des 24 Heures du livre du Chambon-sur-Lignon a été marquée par la remise du premier prix littéraire du village à Stéphanie Coste pour "Le Passeur" (Gallimard), qui incarne le drame des migrants avec une rare puissance.

En écho à la tradition littéraire du Plateau, terreau fertile en pays protestant où le rapport au livre résonne comme une forme de résistance, la commune du Chambon-sur-Lignon a choisi de créer un prix (doté de 1500 euros) récompensant un primo-romancier. Comme le soulignait l'amoureuse de littérature Denise Vallat, cheville ouvrière de la manifestation, le roman "Le Passeur" de Stéphanie Coste s'est "naturellement imposé" au jury coopté d'une trentaine de personnes, génération spontanée née du confinement, qui a fait son marché parmi 14 ouvrages.


Une tragédie contemporaine

Le premier roman de Stéphanie Coste, publié chez Gallimard, propulse le lecteur au cœur d'une tragédie insoutenable. L'auteure a vécu jusqu’à son adolescence entre le Sénégal et Djibouti. Elle réside aujourd'hui à Lisbonne. C'est à 48 ans qu'elle publie ce livre dont le sujet lui est apparu à la fois comme une évidence, mais dont l'écriture a été longue, éprouvante, à la manière d'un arrachement.

Voici le propos de ce texte dur croisant les destins de migrants et de leur bourreau, dont la lecture bouscule durablement et interroge nos certitudes.


Le business aux lois de l'inhumanité

Sur la côte libyenne, Seyoum Ephrem, 30 ans, fait passer chaque jour des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants sur la Méditerranée. Sur l'autre rive, les attend l'eldorado italien, promesse d'une vie vierge des souffrances de la guerre. Seyoum vend de l'espoir au prix fort. Et son odieux business marche aux lois de l'inhumanité. Ses « frères » sont devenus une masse sans visages, qu'il charge comme du bétail sur des embarcations chancelantes.


La mort à chaque traversée

La mort s'invite à chaque traversée. Complices malfaisants, gardes côte et passeurs comptent leurs gains, semant ou ramassant les cadavres nombreux que rejette la mer sur le sable. Pour survivre en enfer, Seyoum a renoncé à celui qu'il était, jusqu'à ce qu'il aperçoive dans la foule désespérée les yeux de Madiha, son amour d'enfance. Chaque page, saisissante par sa violence, conduit à un déferlement d'émotions.


Aux origines de la terreur

Stéphanie Coste prend le temps de remonter aux origines de la terreur. Elle dresse la fresque d'un continent meurtri, décrivant les événements qui ont fabriqué son impassible passeur : la dictature en Erythrée, les tortures des camps militaires et le chaos survenu après l'assassinat de Kadhafi.

Si vous souhaitez rencontrer Stéphanie Coste, rendez-vous samedi 18 septembre, à 20 h 30, aux Bretchs. Entrée libre.

Pour retrouver tout le programme des 24 Heures du livre, cliquez ici

Dernière modification le samedi, 18 septembre 2021 12:09

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