dimanche, 11 octobre 2020 06:53

Chambon-sur-Lignon : les enfants tibétains avaient été accueillis à la ferme des Chatoux

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Cette semaine, nous relayions un appel lancé par Patrice Isnard qui souhaitaient entrer en contact avec ceux qui auraient croisé leur route. C'était à l'été 1965 et une vingtaine d'enfants tibétains, secrètement envoyés en France par le dalaï-lama, avaient été accueillis pendant quelques semaines au Chambon-sur-Lignon.

Pasang Memmishofer, "enfant" du groupe, aujourd'hui en Suisse alémanique, se remémore quelques images de « ce joli été » : « Je me souviens d'une ferme avec un grand réfectoire et des douches. Chaudes. Un monsieur barbu essentiellement avec une jolie dame s'occupaient de nous concernant la cuisine. Et la confiture aux myrtilles était délicieuse. Nous sommes allés nous baigner dans la rivière et c'est là que je me suis blessée au pouce droit avec une bouteille de vin qui se trouvait sous l'eau. »

Une propriété du Collège Cévenol en fermage

Cette ferme est celle des Chatoux, juste au-dessus de la Plage au Chambon-sur-Lignon. Cette ferme appartenait à cette époque au Collège Cévenol. Roland Leenhardt (1913-1966) était alors le pasteur de la communauté protestante de Tence et directeur du Collège Cévenol (1964-1966).

Cette ferme était tenue par Henri Mandon, père de quatre enfants. Daniel, l'un de ses fils aujourd'hui à Montfaucon, qui avait 20 ans en 1965, se souvient "d'enfants en tenues traditionnelles" et "d'un drapeau tibétain au centre de la cour".

Une participation à la fête du Cévenol

Dans les archives du Cévenol, une photo a été retrouvée avec les enfants devant la ferme des Chatoux. Des traces écrites évoquent ce groupe d'enfants âgés de 8 à 13 ans. "M. et Mme Norgay s'occupaient de l'instruction, ils étaient délégués par le dalaï-lama." Il est aussi évoqué la participation des enfants à la fin de l'année scolaire à la fête du camp Joubert. Ils avaient réalisé des danses traditionnelles de leur pays.

"Cet accueil correspond bien à l'état d'esprit du Plateau et pas seulement de réfugiés, de juifs, d'espagnols. C'est la continuité marquée de l'accueil favorable", estime Gérard Bollon, historien local.

Dernière modification le dimanche, 11 octobre 2020 09:41

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