samedi, 24 février 2018 10:54

Le Chambon-sur-Lignon : l'histoire des Mélèzes, un bistrot PMU pas comme les autres, continue

Paco et ses girls.|Pascale Blanc, la patronne, qui savait faire filer droit ses clients.|Solange Blanc, la maman de Paco.||Les arrière-grands-parents, Caroline et Jean-Paul Blanc.|Djamila, Nicole, Paco; Marie-Laure, Patricia.|||||| Paco et ses girls.|Pascale Blanc, la patronne, qui savait faire filer droit ses clients.|Solange Blanc, la maman de Paco.||Les arrière-grands-parents, Caroline et Jean-Paul Blanc.|Djamila, Nicole, Paco; Marie-Laure, Patricia.|||||| Photo La Commère 43|Photo La Commère 43||||||||||

Vendredi soir, Pascale Blanc fêtait avec ses clients, entre liesse et émotion, son départ du bar-restaurant-PMU Les Mélèzes au Chambon-sur-Lignon.

L'emblématique Paco, grande gueule et cœur sur la main, a vendu son affaire familiale à Olivia et Romain Poussart. Le jeune couple, épaulé par les parents d'Olivia, Philippe et Marie-France Buyck, sont prêts à écrire, à l'enseigne "Au bord du Lignon", une nouvelle page dans l'histoire de ce chouette lieu de convivialité, atypique à bien des égards.

Vous retrouverez en photos ci-dessus Les Mélèzes d'hier et d'aujourd'hui, et ci-dessous les grandes lignes de l'aventure narrée par Paco.


Un bistrot culturel

Paco raconte : « J’ouvre le 2 juillet 2008 et j’embauche mon amie d’enfance, ma collaboratrice, la seule personne qui arrive à me raisonner quand les idées fusionnent trop, Nicole Viallard. Dès l’ouverture nous proposerons notre 1ère soirée théâtre et, pendant 10 ans, suivront beaucoup d’autres, musique, conte, danse, défilé de mode, lecture, conférences…. Tout de suite, nous nous rendons compte que le bistrot ne suffit pas et nous travaillons à développer le snack. Ma salade préférée prend une place de choix « la pacote » (pas pour le régime...), les hamburgers que Nicole préparait pour Manu son fils, viennent agrandir la carte, la salade Max du nom de notre moniteur de tennis préféré et ainsi de suite.


Une bande de filles aux manettes

Djamila Lhote, elle aussi une amie, l’artiste du quatuor, la metteur en scène du bistrot, venait nous aider régulièrement et bénévolement pour les soirées et dès que cela a été possible je l’ai embauchée. Patricia est arrivée en 2014, pleine d’énergie, de jeunesse, d’efficacité, je lui ai proposée de travailler parce que son tempérament me plaisait (elle me faisait penser à moi quelques années en arrière...) et qu’elle était un bon complément à notre bande de filles.

Enfin est arrivée Marie-Laure, la douce Marie-Laure qui calme tout le monde et qui m’a heureusement remplacé quand je me suis cassée la jambe, notre  artiste potière, toujours accompagnée de notre chouchou le petit Paul.


Des clients, des copains...

Les Mélèzes, c’est aussi les fidèles clients, ceux de Solange qui sont revenus très vite au bistrot et les nouveaux. Beaucoup sont devenus plus que des clients, des copains. Tous nous ont donné des idées, de l’énergie, ont ri avec nous, nous ont soutenus dans les moments de découragements. Pour certains, ils ont supporté nos humeurs, mais ils étaient toujours là. Les Mélèzes, ce n’est pas qu’un bistrot c’est plus que ça, c’est une ambiance, une énergie qui se transmet, un sourire ou un coup de gueule, une émotion palpable.


Un melting-pot ouvert sur la vie

Les retraités qui font la revue de presse tous les matins, nos ramasseurs de champignons, pêcheurs à la truite, chasseurs, boulistes, turfistes, artistes, sportifs, profs, commerçants, directeurs, chômeurs, tout le village est représenté aux Mélèzes.

Pour les soirées, c’est la délocalisation de la culture par des lectures, du théâtre, des contes, de la danse, du tricot et tout cela dans un PMU au point de passer sur les ondes de France Culture pendant 1 demi-heure à une heure de bonne audience et 2 fois en 4 ans. »

Les grandes dates des Mélèzes

1880 La 1ère maison devait être une ferme, appartenant à Jean-Emile Valla

1932 Caroline et Jean-Paul Blanc, les arrière-grands-parents paternels "au caractère bien trempé" de Paco, ont acheté ce bien pour le transformer en pension de famille.

1960 Solange Pradier (maman de Paco), épouse de Serge Blanc, a racheté Les Mélèzes, aux grands-parents de son mari, avec son autorisation expresse car à cette époque pas si lointaine, en France, les femmes mariées n’avaient pas encore de droit de travailler à leur guise.  En tant que chef d’entreprise elle n'a eu la possibilité d’ouvrir un compte à son nom et de signer ses chèques qu’en 1965 !

Elle transforme la pension de famille en hôtel-bar-restaurant en rachetant une licence 4 à Théophile Fournier. Après avoir fait mesurer la distance entre le futur hôtel et le temple (un mètre de plus que la distance autorisée !) l’Etat lui accorde le transfert de la licence IV le 5 février 1962.

Après moult réparations et mises aux normes elle obtient 2 étoiles Logis de France, pour les 11 chambres et la qualité de la restauration simple et conviviale.

1973 le 14 juillet ouvre le PMU.

1976, c’est la création du Loto en France. Par un concours de circonstance, Solange donne à boire au petit chien d’une dame de passage et entame une discussion sympathique avec cette personne. Il se trouve que c’était la directrice du Loto, de passage au Chambon, qui finit par lui proposer la mise en place d’un bureau de loto dans le café.

1981, le bar est transféré dans le local actuel, qui vient d’être construit, avec sa terrasse magique surplombant le Lignon.

1982, c'est le début de l'actvité débit de tabac.

1989 Solange Blanc vend la partie bar à Pascal Héritier qui deviendra l’Escale. Solange se consacre au tabac et aux chambres qu’elle transforme en chambres meublées.

1998 vente du débit de tabac à Christian Neboit.

1996 Alain Maurin achète L’Escale qui devient Le Café.

2002 Alain Maurin le cède à Mme Galant.

2 juillet 2008, Pascale Blanc rachète l’affaire et la rebaptise « Les Mélèzes » (il reste deux mélèzes route du stade en face du tabac).

Gérante du Centre tout terrain de Rochepaule (Ecole de pilotage, moto trial, 4x4 et quad) avec Bertrand Tatu et Claude Coutard pendant 15 ans, Paco travaille 4 ans dans l’agence de Véronique Kouider, Cévenol Immobilier. C'est dans ce cadre, qu'après avoir fait visiter plusieurs fois le bar des Mélèzes, elle se décide à racheter le fonds de commerce.

Février 2018, quasiment dix ans après, Olivia et Romain Poussart, épaulés par les parents d'Olivia, Philippe et Marie-France Buyck, rachètent l'affaire qui se nomme désormais "Au bord du Lignon".

Dernière modification le samedi, 24 février 2018 11:57

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