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Ce jeudi 5 décembre, une convention partenariale entre les SDIS de la Haute-Loire et de l'Ardèche acte une expérimentation sur une année d'une permanence d'infirmiers sapeurs-pompiers formés aux protocoles de soins d'urgence.

C'est une première en la matière. Ce partenariat a pour objectif d'améliorer la prise en charge des soins urgents sur le Plateau Vivarais-Lignon, entre Ardèche et Haute-Loire, sur 18 communes correspondant aux secteurs couverts par les casernes de Tence, Le Chambon-sur-Lignon, Saint-Agrève.

Pour faire court, il s'agit ainsi de pallier le manque de médecins généralistes, médecins correspondants du SAMU (MCS), sur ce territoire où les habitants se trouvent à plus de trente minutes d'un service mobile d'urgence et réanimation (SMUR).

Une collaboration interdépartementale

Pour combler ce manque, une organisation basée sur la collaboration interdépartementale des équipes des SAMU et des sapeurs-pompiers a été imaginée. Le dispositif va être expérimenté durant une année.

En pratique, des infirmiers sapeurs-pompiers volontaires formés aux protocoles infirmiers de soins d'urgence et disposant de l'équipement ad hoc pourront être mobilisés pour prodiguer les premiers soins d'urgence, sans pour autant se substituer à la réponse médicale.

Ce pourra être le cas pour des arrêts cardiaques, des hémorragies sévères, des hypoglycémies, des convulsions, brûlures graves, détresses respiratoires, douleurs aiguës, thoraciques... et cela sur demande des SAMU 07 et 43.

Conjuguer ses forces pour la continuité des soins

Dans cette convention de partenariat signée jeudi en mairie du Chambon-sur-Lignon, on acte la mise à disposition par les SDIS des moyens humains et matériel, tandis que l'Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes apporte une aide forfaitaire annuelle de 50 000 euros.

Lors de cette signature, les maires des trois communes représentées Brigitte Renaud, Eliane Wauquiez-Motte et Maurice Weiss ont salué la mise en oeuvre de ce partenariat.

Christine Hacques, sous-préfète d'Yssingeaux, signalait "qu'à l'heure où l'on manifeste pour réclamer davantage de services publics, on constate ici que c'est le service public qui vient à la rescousse du secteur privé défaillant."

 

Dans un département comme la Haute-Loire où les pompiers volontaires sont ultra majoritaires, leur disponibilité est un gage de réussite pour les interventions. D'où des partenariats signés avec leurs employeurs pour leur permettre de se former et de partir avec les pompiers pendant leur temps de travail.

Jeudi soir, le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de la Haute-Loire organisait une cérémonie en l'honneur des employeurs partenaires des pompiers du département. A cette occasion, 230 établissements publics et privés, et 150 pompiers exerçant une profession libérale ont reçu un label. Il s'agissait de la troisième édition, après 2011 et 2015.

Quand des élus et des pompiers jouent les comédiens

Au cours de la soirée, une pièce de théâtre mettant en avant la relation "gagnant-gagnant", imaginée par le Théâtre de l'Alauda, a été jouée par des pompiers volontaires... et des élus. A l'image d'Yves Braye, médecin dans la vie, blessé récalcitrant dans une saynète ; et surtout Marie-Agnès Petit, diablement convaincante et savoureuse dans le rôle d'une DRH rigide.

100 pompiers pros... 1 650 volontaires

En Haute-Loire, 100 pompiers sont professionnels et 1 650 sont volontaires, soit 94 % des effectifs opérationnels. En 2018, le SDIS a réalisé 14 554 interventions.

Difficile parfois pour un volontaire de concilier son travail au quotidien avec sa mission au sein de la maison rouge. D'où le développement des conventions entre le SDIS et l'entreprise. Soit pour permettre au pompier de se former durant son temps de travail (et lui éviter de le faire en prenant des congés), soit pour l'autoriser à partir en urgence pendant le travail pour aller porter secours.

511 pompiers et 237 employeurs

Marc Bolea, le président du SDIS, avait fait le rêve fou d'atteindre la barre des 500 conventions. Il avait ainsi missionné le capitaine François Cabanes pour entreprendre toutes les démarches et solliciter les employeurs.

La barre des 500 conventions vient d'être dépassée. 511 pompiers sont conventionnés pour 237 employeurs, qu'il s'agisse d'une entreprise privée ou d'une collectivité.