Afficher les éléments par tag : groupe Barbier

Ce mardi, à l'invitation d'Agnès Chavanon, sous-préfète de l'arrondissement d'Yssingeaux, les jeunes de la Mission locale du pays de la Jeune Loire et ses rivières, ont échangé autour de la question de la mixité professionnelle.

Des témoignages jalonnaient la rencontre. Objectif : lutter contre les stéréotypes professionnels qui ont la vie dure. Le leitmotiv était : "Osez. Levez les obstacles. Et ne vous mettez pas vous-même des barrières."

On entendait ainsi une jeune fille de Monistrol, devenue chauffeur de bus, grâce à l'accompagnement de la mission locale :"J'avais envie de faire ce métier, mais je n'étais pas sûre d'en être capable. Maintenant, je suis embauchée chez 3V et j'adore ce que je fais. Sans l'appui de ma famille, cela n'aurait pas été envisageable."

DSC 0012Mathilde Feydeau, ingénieur agronome
Embauchée en 2015, elle est (seulement) la deuxième femme cadre chez Barbier, un poids-lourd de la plasturgie. Elle est responsable de l'assistance technique dans les milieux agricoles. "Durant mes études d'ingénieur, je ne mesurais pas à quel point dans le monde agricole, il y a d'a priori. Nous étions à parité hommes et femmes dans mon cursus. En pratique aujourd'hui sur le terrain, quand j'arrive sur une exploitation, en France, comme dans tous les pays où je suis amenée à intervenir, la première remarque c'est : "Ah mince, ils nous ont envoyé la fille!". Puis, on vous teste, on vous fait monter sur un silo, sur des bottes d'enrubannage... Au bout de 5 minutes, ça va mieux. Mes compétences sont bien là. Et je dirais même qu'être une femme apaise les conflits. Alors qu'ils auraient crié sur un homme, ils sont moins agressifs parce je suis une femme."

Gendarmette

A la demande de l'intéressée, tout élément susceptible de pouvoir la reconnaître ont été enlevés. "Issue d'une famille de gendarmes, ce métier était une évidence pour moi. Dès le départ, on m'a annoncé la couleur : "Ici, il n'y a ni homme, ni femme, seulement des militaires." Dans la réalité, il faut bien admettre que dans le rapport physique, une femme, sauf si elle est adepte de sports de combat, n'aura généralement pas le dessus. J'ai la conviction que la présence d'une femme adouçit les choses. J'ai le souvenir d'avoir entendu, à mon arrivée dans une affectation,"Ah! Un peu de féminité dans ce monde de brutes." La seule frustration que j'ai ressenti dans l'exercice de ce métier qui me plaît, c'est lorsque j'étais enceinte. Très vite, vous ne rentrez plus dans votre uniforme. Il n'existe pas de modèle adapté dans la gendarmerie à une femme enceinte. Vous êtes cantonnée, pour des raisons légitimes de sécurité, à des tâches plus administratives, sans contact ou avec peu de contact avec le public."

DSC 0028Betty Pelissier, gérante de Aménagement Velay Habitat
"Etre une femme dans les métiers du bâtiment, ça ne va pas de soi. Dans les cinq premières minutes, vos interlocuteurs vous posent mille questions techniques qu'ils ne poseraient pas à un homme dont la compétence est présumée. On vous jauge. Puis, le courant passe, une fois les compétences reconnues. J'ai l'habitude de dire qu'il faut appliquer la règle des trois C : connaître, convaincre, conclure. Conclure, c'est-à-dire être en capacité de faire. J'ai intégré des responsabilités au sein de la Fédération du bâtiment, en devenant présidente du groupe femmes. Je suis élue au bureau de la Chambre de métiers de Haute-Loire et maintenant je suis trésorière de la Chambre de métiers de la grande région Auvergne-Rhöne-Alpes. Il est important que les femmes atteignent des postes de responsabilité dans toutes les instances professionnelles aussi."


Publié dans Yssingeaux - Les Sucs