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Dans le cadre du chantier d'aménagement de la place du Marché couvert au Puy-en-Velay, des fouilles archéologiques sont menées jusqu'à fin avril. Le sondage du sol va permettre de mieux connaître l'histoire de la ville.

Une emprise de 470 m2 a été délimitée et les archéologues de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont débuté leur mission depuis une semaine.

La fouille se déroule sur deux secteurs de la place et doit permettre de documenter les différentes occupations de ce secteur proche de l'enceinte de la basse-ville construite au XIIIe siècle. Si aujourd'hui, cette place est spacieuse, cela n'a pas toujours été le cas. L'habitat était jadis très dense. Le premier théâtre du Puy se trouvait sur ce tènement à partir de 1760 et a été démoli avant la construction du marché couvert vers 1880.

L'îlot abritait principalement de l'habitat, des boutiques en rez-de-chaussée, des caves, des étables et quelque part dans l'emprise un ancien puits qui alimentait en eau tout le quartier.

Ces fouilles vont apporter des réponses chronologiques à ces différentes périodes.

Publié dans Puy et Agglo

Les résultats scientifiques des premières fouilles réalisées au Château-Vieux à Monistrol-sur-Loire ont confirmé l'existence de l'édifice. De nouveaux sondages vont débuter le 20 juillet pour trois semaines de travail dans les gorges du Bilhard.

Depuis lundi, une dizaine de bénévoles se trouvent sur le site du Château-Vieux, au confluent des ruisseaux Saint-Marcellin et Le Piat. La semaine est consacrée à la dévégétalisation du terrain, gagné par la terre, les herbes, les arbres. Ces dix bénévoles préparent le terrain en prévision de l'arrivée de 8 étudiants en archéologie, recrutés parmi 190 candidats pour ces nouvelles fouilles archéologiques sous la conduite du Monistrolien Esteban Teyssier. C'est lui qui a découvert le site et entrepris les démarches de fouilles.

Enseignant d'histoire, le jeune homme de 26 ans était en poste cette année en Isère et est nommé à Saint-Denis à la rentrée. Il prépare aussi sa thèse sur l'histoire de la seigneurie médiévale dans le Velay.

Des analyses scientifiques menées à Miami

Les observations et les découvertes sur le site ont été confirmées par des analyses scientifiques. "Un rempart en bois était construit pour surélever le site sur la partie de l'éperon."

Un laboratoire de Miami a étudié les objets et daté le château. "Il donne une tranche chronologique d'abandon entre 980 et 1020. On ne connaît toujours pas le début d'occupation du site. On doit pouvoir y arriver. On est sur un lieu défensif de manière certaine qui mesurait environ 2 hectares. Et on sait que le château a été démantelé volontairement pour construire le nouveau château que l'on connaît aujourd'hui. Le but de la destruction était de ne pas offrir un lieu de contre-pouvoir."

Des bois de cervidés taillés

En 2019, les fouilles avaient permis de découvrir beaucoup de céramique, des clous, des bois de cervidés taillés pour des objets d'apparats. "Cela démontre une certaine richesse pour produire."

Les nouvelles fouilles vont continuer de s'intéresser au fossé à l'entrée. "On va l'élargir pour trouver un mur de soutènement." Un second sondage sera mené sur la terrasse du côté des gorges.

Des tags retrouvés sur les rochers

Encore 4-5 années de fouilles seraient nécessaires pour tout savoir des secrets enfouis de ce château, dont l'existence est désormais scientifiquement démontrée. Se pose alors la question de sa protection et de sa valorisation alors que des rochers ont été récemment tagués. "Je pense que ceux qui ont fait ça ne savaient même pas qu'ils se trouvaient sur le Château-Vieux." Des agents municipaux ont gratté le rocher pour faire disparaître les tags.

Deux visites gratuites du chantier

Comme en 2019, des visites du chantier de fouilles seront proposées gratuitement. Deux dates sont fixées : le vendredi 31 juillet et le mardi 4 août. Les inscriptions se font auprès de l'Office de tourisme des Marches du Velay-Rochebaron.

 

Publié dans Monistrol et environs

Un nouveau chantier de fouilles archéologiques est en cours sur le site de "Saussac" à Yssingeaux. L'archéologue Pierre-Eric Poble, qui a découvert le site en 1999, et son équipe travaillent sur une grange découverte l'an dernier.

Depuis 1999, l'archéologue Pierre-Eric Poble travaille d'arrache-pied à redorer l'image de "Saussac", considéré par cet expert comme un trésor ancestral. Très peu de traces écrites évoquent cette ancienne ville. Mais les différentes fouilles archéologiques ont permis de remonter le temps et d'expliquer une part de son histoire.

Un village de l'Âge de Bronze

L'origine de "Saussac" remonte à l'âge du Bronze (- 3000 ans av. J.-C.). A cette époque, le site devient un sanctuaire d'importance. Autour du Ie siècle, le sanctuaire continue sous une forme romanisé avec des temples rustiques. Que pouvait-on y vénérer ? Pierre-Eric Poble penche pour Mercure. Quelques indices le laissent penser sans pour autant pouvoir être affirmatif.

Des références à la cathédrale du Puy et le rocher d'Aiguilhe

"Saussac est le site le plus ancien autour d'Yssingeaux avec une occupation continue jusqu'au XVIIe siècle. C'était un lieu cultuel de premier plan. Il y a beaucoup de similitudes avec la pierre des fièvres dans la cathédrale du Puy-en-Velay et les jeux polychromiques de la chapelle du rocher Saint-Michel à Aiguilhe", estime l'archéologue.

Entre 600 et 1 000 habitants

Au Xe siècle, un château est construit au sommet de ce rocher volcanique. Une bourgade se développe autour de l'église. "A la même époque, Yssingeaux n'existe pas encore. C'est au mieux un espace très rural."

Le XIe siècle est l'âge d'or de Saussac. Une muraille sera construite au XIIe siècle pour fortifier la ville. On compte entre 600 et 1000 habitants dans ce village très escarpé. L'activité commerçante y est dynamique avec un marché chaque mercredi.

La peste, un tremblement de terre et l'action des évêques

En un siècle, Saussac va disparaître. La peste noire de 1348 puis le tremblement de terre de 1428 semblent accélérer son déclin. A cela s'ajoute le développement d'Yssingeaux et la volonté de l'évêque de voir disparaître Saussac, concurrente d'Yssingeaux. Au début du XVIe siècle, il ne neste plus personne dans ce village. Les dernières populations ont sans doute migré vers Yssingeaux. "Les origines d'Yssingeaux, elles se trouvent là", assure Pierre-Eric Poble, qui veut réhabiliter le destin glorieux de Saussac et dénonce "le déni historique et politique".

Une grange découverte en 2016

Le sujet est encore sensible et le travail de recherche reste conséquent. "C'est le travail de plusieurs vies. J'espère que d'autres reprendront derrière." Entre juin et octobre, l'archéologue, appuyé par huit élèves de Master d'archéologie de Lyon 2 retournent le sol et étudient l'ancienne grange datant du XIIe siècle, découverte en 2016 dans le bourg fortifié.

"Elle a été construite en même temps que la muraille. Au début, on avait cru qu'il s'agissait d'une maison. On cherche à savoir s'il s'agit d'une grange seigneuriale ou municipale. On veut comprendre les activités qui pouvaient s'y dérouler et le statut de cet espace." Pour ce faire, la moindre graine carbonisé de céréale est prélevé, tout comme les clous, les os ou tout ce qui pourra ensuite être analysé en laboratoire. "Pour un mois de travail sur le terrain, c'est un an de travaux en labo."

Demeure aussi la question de la mise en valeur de ce site remarquable. "Je suis certain qu'il y aura un jour une mise en valeur."

Publié dans Yssingeaux - Les Sucs