Un action collective nationale et locale est engagée "pour en finir avec le délit de solidarité". Le réseau Education sans frontières, collectif de soutien aux migrants et sans papiers argumente.
Le réseau Education éducation sans frontières dénonce le procès d'habitants de la vallée de la Roya "coupables" d'être venus en aide à des réfugiés, avec la menace de lourdes sanctions.
Quand la solidarité est assimilée à un délit
"Mesures d'intimidation, poursuites, et parfois condamnations, de personnes ayant agi en soutien de migrants ou de Roms, à Calais, à Paris, à Norrent-Fontes, à Boulogne, à Loos, à Perpignan, à Saint-Etienne, à Meaux... On assiste depuis plusieurs mois à la recrudescence de cas où la solidarité est tenue pour un délit."
Le collectif de soutien aux migrants constate : "il est clair que les autorités veulent faire plier les les citoyens et qu'elles n'hésitent pas pour cela à les assimiler à ceux qui profitent de la vulnérabilité des exilés et les exploitent, passeurs et trafiquants en tout genre."
Plus de 200 organisations associatives ou syndicales, nationales ou locales, publient un manifeste par lequel elles dénoncent ces procédés.
Le réseau Education sans frontières 43 est signataire de ce manifeste. En cela le réseau soutient ceux et celles qui, venant en aide aux migrants, pallient aux carences de l’Etat.
La Méditerrannée, tombeau de milliers d’êtres humains
RESF 43 développe : "la politique migratoire en France et en Europe, basée sur la fermeture des frontières, la restriction des libertés personnelles, la surenchère sécuritaire, provoque à chaque instant morts et souffrances, de ceux qui essayant de quitter leur pays pour chercher un lieu où vivre dignement, rencontrent barbelés, lieux d’enfermement, souvent dans les pires conditions d’entassement, de froid, de malnutrition... La Méditerrannée est le tombeau de milliers d’hommes, femmes et enfants. Les règles européennes de refoulement, de refus d’accueil, sont les causes de cette mortalité et de ces horreurs qui se déroulent à nos portes."
Et de pointer une politique migratoire inefficace et dangereuse qui viole les conventions internationales des droits de l’homme signées par la France. "Nous sommes responsables de milliers de morts et cela est insupportable. Nous appelons chacun à réagir et à repenser un projet politique d’ouverture et de fraternité ne ne laissant personne à la rue, migrants, précaires, jeunes, personnes fragiles…"
Bâtir un projet humaniste
"Notre monde ne se sortira pas des crises actuelles sans bâtir un projet humaniste visant au long terme le bien de tous, basé sur la solidarité, l’échange, la lutte contre la misère, la pauvreté, la guerre. Avant qu’il ne soit trop tard, avant que nous-mêmes un jour ne soyons touchés peut être par une migration climatique, repensons un partage des richesses qui propage la solidarité et la paix pour un meilleur Vivre ensemble, plutôt que la haine et la guerre."
Un appel du poète Patrick Chamoiseau
Le poète écrivain Patrick Chamoiseau vient de lancer l’appel "Frères migrants", en voici un extrait : « Les poètes déclarent que le racisme, la xénophobie, l’indifférence à l’Autre qui vient qui passe qui souffre et qui appelle sont des indécences qui dans l’histoire des hommes n’ont ouvert la voie qu’aux exterminations, et donc que ne pas accueillir, même pour de bonnes raisons, celui qui vient qui passe qui souffre et qui appelle est un acte criminel. »
