La CGT dénonce la dégradation du système de santé depuis maintenant de nombreuses années.

"Depuis plus de trois ans et après une crise sanitaire qui a mis en exergue l’état catastrophique de l’hôpital public et les difficultés de prise en charge dans les EHPAD, le gouvernement n’a pas su prendre ses responsabilités et pire encore, il poursuit ses politiques d’économie désastreuses qui sont responsables de cette situation."

Des agents épuisés pour pallier le manque de personnel

Conditions de travail catastrophiques, salaires insuffisants, fermetures de lits et de services…. La liste est longue. "Nous sommes au pied du mur! Les personnels n’en peuvent plus, les établissements peinent à recruter, l’accès aux soins pour la population est sans cesse remis en cause."

Sur le Centre Hospitalier Emile Roux, les personnels "sont épuisés par des années d’efforts pour faire face au manque de personnels. Leur quotidien, c’est des plannings intenables, souvent qui ne respectent pas la législation du travail. C’est des rappels incessants sur leurs jours de repos, des heures supplémentaires qui s’accumulent, des jours de congés qu’ils ne peuvent pas prendre."

Perte de sens dans l'exercice des métiers

"C’est la perte de sens dans l’exercice des métiers qui pèsent lourdement sur les épaules de chacun. Car malgré ce que l’on peut lire dans la presse, le CHER n’est malheureusement pas mieux loti que les autres centres hospitaliers en termes de personnel. La réalité est qu’une infirmière prend en charge plus de 10 patients quand l’effectif est au complet (hors services normés). Et qu’en cas d’absentéisme non remplacé, une infirmière peut être amenée à prendre en charge plus de 15 patients. Et cette triste réalité concerne malheureusement l’ensemble des corps de métiers."

"Il est urgent d’embaucher du personnel formé et qualifié, de titulariser tous les agents contractuels pour les fidéliser, d’améliorer les conditions de travail afin de garantir la santé et la sécurité des agents et regagner en attractivité."

La problématique des salaires pèse également sur les difficultés à trouver du personnel. "Suite aux dernières revalorisations du Smic, on constate un tassement des grilles de rémunération. De nombreux agents sont au SMIC et ne voient pas leur salaire augmenter lorsqu’ils changent d’échelon grâce à l’ancienneté. Pour les autres, malgré leur qualification les rémunérations se rapproche peu à peu du salaire minimum."

L’annonce d’une augmentation du point d’indice de 1.5 % alors que l’inflation est de 5.1 % attise la colère, d’autant plus que les années de gel de ce point ont généré une perte de pouvoir d’achat pour les agents.

Des lits fermés cet été ?

A Emile Roux, l’accès aux services des urgences a été restreint sur plusieurs week-end au mois de mai. "A la CGT, nous sommes particulièrement inquiets pour la période estival (juillet/aout). En effet, face au manque de personnels de nombreuses fermetures de lits ont été annoncées pour cet été lors du CSE du 15 juin. L’accès au public du service des urgences devrait être restreint tout l’été la nuit (probablement à partir de 17h) et ce jusqu’au mois de septembre. Le service Zone d’Hospitalisation de Courte Durée sera fermé. En chirurgie, ce sont 42 lits d’hospitalisation complète qui seront fermés (10 lits de traumato sur 3 semaines et 32 lits de digestifs sur 3 semaines)."

Les services de médecine pourraient ne pas être épargnés non plus par les fermetures : "46 lits vont être fermés plus ou moins longtemps au cours des 2 mois de vacances. Ce qui est une situation inédite sur l’établissement. L’été s’annonce extrêmement chaud et tendu et témoigne également du manque cruel de personnel."