Le dernier conseil municipal d'Yssingeaux a évoqué les projets qui figureront prochainement sur le budget 2024. L'opposition a ouvertement critiqué les dépenses d'investissement et reproché le maintien des poteaux dans la salle de la Coupe du monde, laquelle va être entièrement rénovée.
La question des poteaux agite Yssingeaux. On ne parle pas ici des poteaux, ronds ou carrés, qui marqueront à vie les fans de l'ASSE mais de ces poteaux de la salle de la Coupe du monde. Ils sont les témoins de l'ancienne vie de ce bâtiment industriel du temps où il accueillait des ouvriers du textile. Désormais salle polyvalente, il fait l'objet d'un projet de rénovation en profondeur. Une rénovation plutôt qu'une démolition et reconstruction.
18 poteaux intérieurs
Cette salle événementielle de 1000 m2 compte très exactement 18 poteaux intérieurs d'un diamètre de 15 cm, suivant une trame de 6 x 6m. "On est loin de l'encombrement de ceux qui empoisonnaient le Kop Nord !", s'amuse à rappeler Louis Chaudier, l'adjoint en charge du dossier.
L'opposition municipale a ouvertement critiqué ces travaux de 3 millions d'euros, par la voix de Patrick Petre : "Le coût est déraisonnable. Le projet est ni fait ni à faire, surtout en gardant ces poteaux. Nous sommes pour une salle de spectacle mais dépenser 3 millions d'euros pour faire un truc bancal, on dit non." Thierry Bonnefoy, autre élu de l'opposition, aurait aimé, lui, "gagner de la hauteur". "Tu n'accueilleras pas un concert de Sucs en Scènes dans cette salle."
Cachez moi ces poteaux que je ne saurais voir
Dans le projet, deux poteaux se trouvant devant la scène seront retirés et compensés par des renforts. Mais la majorité des poteaux va rester. Louis Chaudier s'en explique. "C'est impossible à supprimer sans dénaturer totalement la structure avec des renforts monstrueux. Et d'autre part, ils sont un élément essentiel du rythme de cet espace, de son esthétique et de son esprit."
Une dépense et des économies
Le coût est important mais la majorité affirme avoir trouvé des économies : "En économisant les coûts de déconstruction, triage et évacuation des matériaux, et surtout en pouvant conserver la structure du bâtiment, on arrive à une économie de budget d'au moins 30%, ce qui est considérable. Démolir pour reconstruire ensuite à peu près la même chose – et parfois même en plus moche – n'a aujourd'hui plus beaucoup de sens. A partir du moment où un bâtiment, qui par sa configuration est apte à répondre aux besoins de son usage, sa réhabilitation prend tout son sens."