A 28 ans, Louis Chapat vient de se lancer dans la production d'ail blanc, rose et violet sous le nom des Terres de Marcellin. En complément, il propose des légumes pour les professionnels.
A Saint-Julien-du-Pinet, Louis Chapat profite de parcelles de son grand-oncle, jardinées pendant des années par son grand-père, pour faire pousser ses premiers rangs d'ail. Cette plante de la famille Liliaceae est courante mais peu cultivée en Haute-Loire. Le climat et le sol argileux ne sont pas ses meilleurs amis. Et pourtant, le changement climatique fait évoluer cette tendance. "L'ail préfère le terrain léger, peu argileux. Ici, ma chance est d'avoir des pierres de basalte et ça compense pas mal", raconte le jeune maraîcher, également formateur au CFPPA d'Yssingeaux.
L'ail est demandé et parfois difficile à trouver
Après un CAP horticulture à Saint-Etienne et un bac pro paysagiste à Yssingeaux, il a poursuivi par un BTS technico-commercial et une licence environnement où il a intégré un magasin Biocoop en Lozère. "C'est là où je me suis rendu compte qu'il était parfois difficile de se fournir en ail."
De retour d'un an en tant que jardinier d'un hôtel 5 étoiles en Corse, il s'est installé. L'ail est devenu une passion et après plusieurs années d'essais, en butte ou non, il s'est lancé de façon professionnelle sur un terrain de 3000 m2 avec l'objectif d'atteindre 1 tonne cette année, puis 2 tonnes en 2024 en doublant la surface.
Sur le marché du Puy et des magasins de producteurs
Il a commencé à commercialiser l'ail d'automne, l'ail blanc ou violet. L'ail rose, aussi appelé ail de printemps, arrive timidement mais son adaptation à la Haute-Loire est plus capricieuse. "L'ail violet est plus fort en goût, le blanc est moins fort, le rose est encore moins fort mais plus sucré."
Aillet, ail nouveau, ail frais et bientôt ail sec sont proposés le samedi matin en vente directe sur le marché du Puy-en-Velay. On retrouve aussi l'ail julipinois, qui a poussé au pied du suc d'Eyme à 850 m d'altitude, dans différents magasins de producteurs comme à Yssingeaux (Saveurs des Fermes d'Yssi), Vorey, Le Pertuis, Brives-Charensac (Ferme Ponote).
Le label bio espéré en 2024
Entré en démarche de conversion, Louis Chapat espère décrocher le label bio en 2024.
La production d'ail, si réussie soit-elle, demande une rotation importante des terres. "On produit une fois tous les cinq ans sur le même terrain. Il faut donc tourner pour éviter les maladies et avoir des gousses de bonne taille."
Des légumes aussi pour les pros
Sur cette rotation, le jeune maraîcher intègre ainsi d'autres cultures, comme les pommes de terre, salades, courges, carottes, choux, selon la demande des professionnels à qui il vend sa production. C'est ainsi le cas du Julipinois, le restaurant voisin de son potager.
Des gressins à l'ail pour l'apéro
Et pour valoriser tout le produit, Louis s'est mis à fabriquer des gressins à l'ail. Il utilise les tiges vertes de l'ail, coupées et souvent habituellement jetées au compost, pour concocter ces bâtonnets salés à déguster à l'apéro.
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