Plusieurs professionnels de la petite enfance, venant de crèches et micro-crèches d'Yssingeaux, Monistrol, Bas-en-Basset et Beauzac, se sont retrouvés à Yssingeaux dans le cadre d'un mouvement de grève.
Dans un premier temps, ces professionnels ont échangé avec la députée Isabelle Valentin autour d'une réforme de la petite enfance. Puis une manifestation est partie de Chaussand où se trouve le pôle petite enfance pour rejoindre le centre-ville en passant devant la mairie et la sous-préfecture. Avec un slogan : "Pas de bébés à la consigne !"
Une réforme "en défaveur des enfants et du personnel"
"Suite à l'adoption le 21 octobre de la Loi d'accélération et de simplification de l'action publique, dite loi ASAP, l'article 36 permet au gouvernement de procéder par ordonnance à la simplification des normes d'accueil du jeune enfant. Nous estimons que cette réforme s'annonce en défaveur de la qualité d'accueil des enfants et des conditions de travail du personnel", justifient les professionnels de la crèche des Canailles à Yssingeaux.
Plusieurs crèches rassemblées à Yssingeaux
Parce que leurs revendications n'auraient pas été entendues, les professionnels d'Yssingeaux, rejoints par des salariés des crèches ou micro-crèches de Monistrol, Bas-en-Basset ou encore Beauzac, ont décidé de se mettre en grève.
Dans ce dossier, plusieurs points ne sont pas "rassurants" selon les professionnels de la petite enfance. Le ratio passerait à six enfants par adulte. "C'est une amélioration pour les enfants qui marchent puisque le ratio est actuellement de 8 par adulte. Mais c'est une dégradation pour les plus petits bébés puisque le ratio est lui actuellement de 5 par adulte."
La loi prévoit aussi "la diminution du nombre de professionnels diplômés, l'accueil en surnombre possible tous les jours, l'accueil de trois enfants par professionnel seul avant 8 heures et après 18 heures, la réduction de la surface d'accueil par enfant, de 7 m2 à 5,5 m2".
Les propositions faites
La contestation est aussi force de proposition. "Nous proposons 4 ou 5 enfants par adulte et un encadrement composé de 50 % de pros diplômés d'Etat et 50 % de personnels qualifiés (CAP petite enfance) au lieu du ratio actuel qui est 40-60 %."
"Nous sommes d'autant plus amères que la crise sanitaire avait fait naître un espoir dans la profession. Les métiers de la petite enfance avaient été reconnus comme essentiels pour faire tourner le pays. Les questions relatives à la jeunesse sont souvent mises en avant dans les discours, mais dans la réalité au quotidien, ce sont toujours les considérations économiques qui prennent le dessus malheureusement. Cette dégradation de l'accueil des enfants démontre la volonté d'imposer la rentabilité et la productivité. On ne veut plus seulement garder les enfants en toute sécurité, on veut faire de la pédagogie."