La compagnie d'Yssingeaux vient de changer de direction. Le chef d'escadron Sabrina Mouëza a pris la tête de la compagnie de l'Est de la Haute-Loire avec 106 militaires. Elle est secondée par le capitaine Lionel Courtot.
Le nouveau binôme de la compagnie affiche sa complémentarité. Des expériences différentes qu'ils comptent associer aujourd'hui et pour les quatre prochaines années sur le territoire de l'Est de la Haute-Loire, soit les communautés de brigades d'Yssingeaux-Retournac, Tence-Montfaucon, Saint-Didier/Sainte-Sigolène, Bas-Monistrol-Aurec.
La prof de sport devenue gendarme
Sabrina Mouëza, 41 ans, a signé son premier contrat en 2005 après une première vie professionnelle de prof de sport en Guadeloupe, son île natale. Elle continuera à la brigade de Gien (Loiret) de 2005 à 2010 avant de passer le concours d'officier à Melun de 2010 à 2012 puis de rejoindre Guéret en 2012 dans le registre du maintien de l'ordre, rattachée au peloton d'intervention. En 2016, elle arrive en Ardèche, comme commandante d'escadron à Bourg-Saint-Andéol. Elle sera alors appelée à différentes missions, en Corse, à la Réunion, à Mayotte, en Nouvelle Calédonie et Guyane. "Je suis une rurale. Je suis entrée dans la gendarmerie par la petite porte et j'ai trouvé un métier qui me correspond parfaitement, où l'on évolue pour ses compétences."
Un spécialiste des transports aériens
Lionel Courtot, 49 ans, originaire des Vosges, revient à la gendarmerie de terrain. Il a débuté en brigade en Normandie puis au peloton d'intervention (PSIG) au Mont Saint-Michel avant de partir en section de recherche à Rennes et à Roissy où ce pilote d'avion privé s'est formé à la gendarmerie des transports aériens. Après six années à Roissy, il a rejoint l'aéroport de Bordeaux-Marignane. Parmi ses premières enquêtes, il a travaillé sur le vol Rio-Paris en 2009 où 228 personnes avaient perdu la vie dans un Airbus A330 qui s'est abîmé dans l'océan Atlantique.
Délinquance et stupéfiants très présents
Le chef d'escadron et le capitaine se disent surpris du niveau de délinquance sur la compagnie. "On est forcément influencés par la Loire et le Rhône. Et sur la RN88, ça circule énormément. On aurait une autoroute, ce serait pareil."
Côté stupéfiants, on trouve de tout sur le territoire. Le cannabis n'est pas la seule drogue disponible : speed, poppers, héroïne, cocaïne et même CBD.
Un taux d'élucidation très bon
"Ici le taux d'élucidation est très bien. On atteint 70 %", apprécient les deux officiers.
Ils entendent renouer le contact à tous les niveaux. "On manque de contact avec la population et les élus. Ça me chagrine", évoque Sabrina Mouëza.