Jeudi matin, au moment où le maire du Puy-en-Velay décidait de suspendre le marché du samedi à cause du coronavirus, une trentaine de forains prenaient place en centre-ville d'Yssingeaux, dans une ammbiance calme et respectueuse.
Trente stands en centre-ville d'Yssingeaux, cela représente très peu de professionnels de l'alimentaire, en comparaison des fréquentations habituelles. La plupart des consommateurs réduisent leur temps de présence, on se contente du strict nécessaire, on évite les longues conversations, la plupart sont seuls pour faire leurs courses.
Des règles de distances imposées par les commerçants
Chez Chalendar, les vendeurs attendent le client. Ils ont installé un sens de circulation pour éviter de se croiser et font respecter les distances entre chaque personne. "La fréquentation était la même à Retournac mercredi, c'est moitié moins qu'à l'habitude. On est commerçant, on veut que le marché persiste. On regrette que certains ne respectent pas toutes les consignes, viennent en couple comme si c'était les vacances. Sans les marchés, on risque de devoir faire appel au chômage technique."
Mardi, Jean-Régis Charreyre était à Tence pour vendre les produits laitiers de ses brebis. "Les gens sont venus très tôt. A 11 heures, il n'y avait plus personne sur le marché."
"Pourquoi interdire les marchés et pas les grandes surfaces ?"
Juste à côté, Marine Margerit de la Ferme de Treslemont d'Yssingeaux fulmine. "C'est inadmissible de fermer les marchés mais pas les grandes surfaces. Ici, on a plus d'espace, les gens ne sont pas les uns sur les autres. On fonctionne uniquement en vente directe, on a besoin d'écouler nos produits. Si les gens veulent éviter de croiser trop de monde, ils peuvent aussi venir en fin de journée à la ferme. On espère que les laiteries vont tenir bon."
Sur la place Carnot, un boulanger a bien vendu son pain bio malgré la baisse des passages. "Moins de clients mais davantage de vente. Les gens stockent pour sortir le moins possible."
"A Yssingeaux, le marché est bien organisé"
Avec son voisin Stéphane Gory qui vend ses fromages de Saint-Jean-Lachalm, la discussion tourne autour de l'annulation du marché du Puy. "On le comprend aisément, l'espace est plus réduit au Puy qu'à Yssingeaux. Ici, c'est bien organisé, bien espacé. Quand on voit comme c'était la guerre dans les grandes surfaces, ici, c'est respectueux."