La proposition était alléchante et n'a pas déçu l'assistance (malheureusement resserrée) mardi soir au cinéma La Grenette d'Yssingeaux. A l'affiche "L'Ange bleu", classique du cinéma s'il en est.
L'association "Cinéma m'était conté" et le cinéma municipal poursuivaient leur cycle de ciné-club par "L'Ange bleu" (en VO) de Josef von Sternberg avec Marlene Dietrich en vedette qui signait là son premier grand rôle.
L'intrigue dramatique en diable plongeait le spectateur dans l'idylle improbable et destructrice nouée entre un rigoureux professeur de province et une pétillante et langoureuse chanteuse de cabaret.
Il s'agit là du premier film parlant tourné en Allemagne, il marque aussi le début de la collaboration entre Sternberg et Marlene Dietrich, que le réalisateur dirigera ensuite dans six autres films après leur départ à Hollywood. La comédienne avait déjà joué dans plusieurs films allemands mais c’est "L’Ange bleu", et le rôle de Lola-Lola, qui vont la transformer en vedette internationale.
Pour animer la soirée, on retrouvait des pointures en matière de 7e Art, Antoine Ravat de la cinémathèque de Saint-Étienne et Sylvain Damy, prompts à faire partager leur passion.
Sylvain Damy ainsi, en préambule, remettait l'opus dans le contexte du bouillonnement créatif de l'entre-deux guerres en Allemagne sous la République de Weimar, favorisé par le protectionnisme en vigueur.
Il soulignait comment L'Ange bleu raconte beaucoup sur l'époque en général et sur la femme en particulier. Il mettait en perspective les deux personnages féminins Lolo-Lola et Loulou (film de Georg Wilhelm dont l'héroïne était incarnée par Louise Brooks), pointant leurs différences, mettant en exergue la formidable force de vie de Lola-Lola, femme maîtresse de son destin.
Le prochain rendez-vous
Le ciné-club d'Yssingeaux donne rendez-vous le mardi 21 janvier à 19 h 30 pour "Rashomon", un drame japonais de Akira Kurosawa (1950).
Plusieurs fois primé dans les festivals majeurs du cinéma. Lion d’Or Mostra de Venise 1951, il a été la révélation à l’Occident de la richesse du cinéma japonais.
Un jeune moine et un vieux bûcheron sont terrifiés par le procès auquel ils viennent d’assister. Ils sont si troublés qu’ils vont obliger un voyageur à écouter le récit de ce procès : celui d’un célèbre bandit accusé d’avoir violé une jeune femme et tué son mari, un samouraï...