A l'invitation de la médiathèque d'Yssingeaux, Martin de Framond a livré une passionnante conférence mardi en fin de journée sur le thème pointu des compoix et cadastres.
Le directeur des archives départementales de Haute-Loire, paléographe, répondait à une sollicitation particulière. La médiathèque la Grenette s'attache au fil de la saison à traiter d'un aspect du patrimoine. Ici, il s'agissait de s'intéresser très précisément aux "compoix".
Surpris de cette demande, Martin de Framond s'est enquis de son origine. Sandrine, l'une des animatrices du lieu, avait vu son père remettre aux archives départementales un compoix d'Yssingeaux remontant au XVIe siècle. Manquant d'informations sur la teneur de ce type de document, c'est à sa curiosité que l'on doit cette thématique qui a séduit un public averti, féru d'histoire locale et de généalogie notamment.
Le conférencier a donc expliqué ce qu'était ce que l'on peut considérer comme l'ancêtre du cadastre. Pour cela, il a remonté le fil des siècles pour revenir aux début de l'impôt dans les Etats du Languedoc dont dépendait le territoire alors. On a ainsi parlé ban (et ses déclinaisons four banal, bannière, bannissement..), taille, mandement... avec jubilation.
Le compoix était entre le XIVe et le XVIIIe siècle, une sorte de cadastre rudimentaire, avec description, arpentage et estimation de toutes les parcelles, dans les régions françaises de langue occitane.
Ce document servait d'assiette pour une juste répartition de l'impôt jusqu'à la Révolution française. Ce document relève des archives privées. "C'était un document établi collectivement qui se révèle formidable pour comprendre la vie d'une société."
Plus tard, le cadastre, document public, viendra remplacer le compoix, avec le support précieux d'une carte.