Ginette Kolinka, née Cherbasky, a livré son témoignage au cours de trois conférences mercredi et jeudi à l'ensemble scolaire Notre-Dame-du-Château.
Cette histoire, son histoire, est d'autant plus forte en 2023 que Ginette Kolinka est l'un des derniers témoins directs de la fureur nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
Trois conférences en 18 heures
La Parisienne de 98 ans est une passeuse de mémoire acharnée de la Shoah. Après Roanne et avant Saint-Etienne, Ginette Kolinka a passé 18 heures à Monistrol où elle a enchaîné les conférences, au personnel et aux parents d'abord, aux 140 collégiens de 3e ensuite, aux 250 lycéens de terminale enfin.
Le 13 mars 1944, à 19 ans, Ginette Cherbasky a été arrêtée avec son père, Léon Cherkasky, son petit frère de 12 ans, Gilbert Cherkasky, et son neveu de 14 ans, par la Gestapo à la suite d'une dénonciation, alors que la famille avait rejoint la zone libre, à Avignon.
Les membres de cette famille ont été déportés par le convoi n°71 (le même que celui de Simone Veil) en direction du camp d'Auschwitz-Birkenau. Dès l'arrivée du train, son père ainsi que son frère ont été gazés. Ginette a été sélectionnée pour le travail et a rejoint le camp des femmes.
"Il voulait nous humilier"
D'octobre 1944 à avril 1945, elle est passée par les camps de Bergen-Belsen et de Theresienstadt où elle a travaillé dans une usine de pièces d'aviation. En mai 1945, elle devait changer de camp mais, à son arrivée, le camp a été libéré, et elle a donc été accueillie par les Alliés.
"Hitler haïssait les juifs. Il a pris son désir pour une réalité. Pour lui, on n'était pas normaux. Il voulait montrer qu'on était juifs, il voulait nous humilier, d'où cette étoile jaune."