Christophe Marcoux a relancé l'activité de Bonna Sabla à Bas-en-Basset, renommé Sitinao, en s'appuyant sur 25 anciens salariés de l'usine spécialisée dans le mobilier urbain, dalles bétons, trottoirs fabriqués à partir du granulat local. La relance de l'activité s'accompagne néanmoins d'un dossier compliqué autour de déchets pollués, stockés et isolés sur le site.
Le 26 novembre dernier, la production a repris sur l'usine installée sur la route d'Aurec, près du stade de la France. Les bâtiments portent encore le nom de Bonna Sabla. Mais il faut désormais s'habituer à appeler cette entreprise Sitinao, témoin d'un nouveau départ pour cette PME, rachetée par le Monistrolien Christophe Marcoux, par ailleurs à la tête de Trema, une société spécialisée elle dans les travaux publics et en pleine expansion.
46 salariés licenciés, 25 repris
Après avoir rencontré une grande partie des 46 anciens salariés, passés par un Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), le PDG a choisi 25 d'entre eux pour relancer la production. Il a aussi recruté deux cadres : Arnaud Chamard en tant que directeur d'usine, et Nathalie Petavy, comme comptable.
Première livraison effectuée
La semaine dernière, un transporteur routier est venu récupérer la première cargaison de produits finis. Direction Sorgues dans le Vaucluse. Christophe Marcoux ne cache pas ses ambitions et la volonté d'exploiter le potentiel de Sitinao, qui représente 20 % du marché national dans son secteur. Un potentiel qui pourrait entraîner de nouvelles embauches d'une petite vingtaine d'ouvriers d'ici un an. "Le produit fini ressemble à la pierre. On est les seuls à fabriquer des blocs de cette qualité."
L'idée était de repartir rapidement pour éviter de laisser les concurrents prendre la place de Sitinao, qui était le nom commercial des produits fabriqués par Bonna Sabla, et aux aménageurs de trouver d'autres solutions sur la durée.
Une fuite d'huile pendant plusieurs années
Tout en relançant l'activité, Christophe Marcoux doit s'occuper de déchets pollués, entreposés sur le site à l'extérieur. Pendant plusieurs années (on l'estime à 3-4 ans), une fuite d'huile hydraulique a pollué des bétons. Et les relevés réalisés avant la vente ont décelé cette anomalie. En rachetant l'usine, Christophe Marcoux reprenait à son compte ce souci alors que Bonna Sabla avait été mis en demeure par la préfecture de Haute-Loire de solutionner ce problème. "Je leur enlève une épine du pied à Bonna Sabla. Je prends la responsabilité de cette pollution."
Barbara Wetzel, sous-préfète, précise : "Ce n'est pas une activité industrielle polluante. Mais une pollution peut parfois arriver dans le processus industriel. Ce qui est arrivé ici."
10 000 tonnes à évacuer
Le sous-sol n'est pas atteint mais les déchets pollués représentent 6 500 m3, soit environ 10 000 tonnes tout de même. Le premier chiffrage de cette dépollution donnait une dépense de 1,3 million d'euros. La somme pourrait être revue à la baisse.