Christophe Marcoux, dirigeant de l'entreprise de travaux publics Trema, rachète le site de Bonna Sabla, fermé depuis plusieurs mois à Bas-en-Basset. Il a repris 28 salariés qui avaient été licenciés. L'activité reprend le 16 novembre sous le nom Sitinao.
Nous avions laissé les salariés de Bonna Sabla en octobre 2019. A l'époque, ils s'étaient mis en grève et bloquaient l'accès au site, craignant la fermeture de l'usine spécialisée dans la fabrication de dalles préfabriquées et qui avait été rachetée par un fonds de pension américain.
Leurs craintes se sont confirmées et les 46 salariés ont été licenciés à tour de rôle à partir de mars 2020.
L'actif, le brevet et la marque rachetés
Un repreneur s'est manifesté... par hasard. Christophe Marcoux, dirigeant de Trema, était sur le site dans le cadre d'un chantier de concassage quand il a appris l'arrêt programmé du site. Une fermeture qui se faisait dans le plus grand des silences. Avec deux centrales à béton, des machines en place, des équipes formées et un foncier prometteur, Christophe Marcoux a été mis en contact avec Bonna Sabla à Paris. Sa proposition a été retenue. "Je rachète l'actif, le brevet et la marque."
Des travaux de désamiantage seront nécessaires pour une enveloppe de 500 000 €. Et le parc machine doit profiter d'un petit rafraîchissement dans la maintenance.
28 salariés licenciés... puis repris
Concernant les anciens salariés, il s'est entretenu avec eux. "Ils avaient tous envie de revenir." Il a choisi 28 salariés pour repartir. "Avant, ils tournaient en deux équipes de 7 heures. Là, je repars avec une équipe en 8 heures. Et si ça fonctionne, il n'est pas exclu de recruter et de revenir à deux postes." Un directeur de site a été recruté.
Bonna Sabla deviendra Sitinao
La vente définitive doit intervenir entre le 9 et le 15 novembre. Après s'être appelé jadis Sobépré, Bonna Sabla deviendra Sitinao, du nom de la marque commerciale du mobilier urbain, dalles bétons, trottoirs fabriqués à partir du granulat local. Un béton pressé essoré qui se veut plus homogène que la pierre.
Un enfant de la crise
"Cette reprise est un beau challenge que je fais avec des gens qui ont envie de faire. Une entreprise appartient toujours à ses salariés. Quand il y a quelque chose à faire avec l'humain, c'est facile", assure Christophe Marcoux, qui se présente comme "un enfant de la crise". L'homme de 44 ans emploie aujourd'hui 80 salariés à la Trema. Poussé dans les travaux publics par son cercle familial, ce Monistrolien d'origine a travaillé à TPCF, une filiale de Colas, de 1996 à 2004, puis comme conducteur de travaux chez Moulin TP pendant quatre ans et une année chez Faurie à Saint-Agrève. Il s'est mis à son compte en 2009 pour créer Trema (Terrassement réseaux Marcoux) à Bas-en-Basset. L'entreprise a pris possession en 2018 des anciennes papeteries du Crouzet et dispose d'une carrière à Boën-sur-Lignon.