Pour la deuxième campagne de fouilles archéologiques, une équipe poursuit l'étude du site du Château-Vieux, dans les gorges du Bilhard à Monistrol-sur-Loire, sous la direction du découvreur, Esteban Teyssier. Et au fil des jours, les spécialistes multiplient les découvertes.
A chaque jour son lot de découvertes et d'excitation. Depuis dix jours, Esteban Teyssier et huit étudiants en archéologie, recrutés parmi 190 candidats, grattent le sol sur deux sondages.
La base d'un mur de rempart mise à jour
Le premier se situe à l'entrée Est. Dans la continuité de la fouille de 2019 où une passerelle avait été mise en évidence, les archéologues creusent en perpendiculaire sur 25 m2. L'objectif est de retrouver le mur d'origine, ce qui semble être le cas depuis mercredi. D'imposants blocs rocheux, lourds de plusieurs tonnes et parfaitement alignés, confortent le découvreur. "Ce rempart de pierre était surélevé d'un rempart en bois. La structure a complètement brûlé, c'est une destruction plutôt militaire. On a retrouvé des trous de poteau de 50 cm, cela correspond à une palissade."
Extraction de pierres et pâturage à l'époque moderne
Si le site a été relativement préservé, le château vieux a servi à l'époque moderne pour de l'extraction de pierre de taille et du pâturage. "Je pense que la pierre a été utilisée par des personnes qui ne savaient même pas où elles se trouvaient."
De la chaux retrouvée
Le deuxième sondage, au-dessus des gorges du Bilhard, est plus long. "On était au début sur la couche moderne. On est arrivé à la couche médiévale, à 40-50 cm de profondeur. On descend strate par strate pour remonter le temps." De la chaux a été retrouvée, elle était souvent utilisée pour isoler la construction bois.
Une datation à 20 ans près
Une quinzaine de charbons ont été récupérés. Esteban Teyssier espère pouvoir en envoyer six dans un laboratoire de Miami, le même qui avait permis en 2019 de donner une tranche chronologique d'abandon entre 980 et 1020. Chaque test au carbone 14 coûte environ 500 € pour des résultats rapides. "On a au final une marge d'erreur de 20 à 30 ans. C'est largement suffisant quand on veut redresser une chronologie comme nous."