Un an après avoir fusionné deux anciennes communautés de communes, les Marches du Velay-Rochebaron progressse difficilement.
Le sentiment de tourner en rond, voire de déraper. Le conseil communautaire des Marches du Velay-Rochebaron a confirmé l'impression laissée au précédent : des crispations, des visions différentes sur les choix à mener. Si la réunion publique a donné lieu à de vifs échanges, certains élus avancent que l'ambiance est encore plus animée dans les commissions, à l'abri des journalistes et du public. "L'image qu'on donne est ridicule", lâchait un conseiller mardi soir, alors que le conseil avait débuté depuis trois heures.
Des débats crispés, parfois tendus
Le débat est ouvert dans cette grande communauté de communes née le 1er janvier 2017, la parole semble libérée. Tant mieux. Mais la com-com se cherche un cap, une politique commune avec des arbitrages à faire dans un contexte économique et financier fragile.
Le choix du stade d'athlétisme est toujours contesté par des conseillers à l'image de David Montagne ("J'interdis quiconque de nous empêcher de parler de tel ou tel sujet"). Tous les investissements envisagés ne pourront être engagés sans avoir recours à l'emprunt. A moins de reporter certains projets. Mais là encore, toutes les communes ne sont pas sur la même longueur d'onde en terme de priorités. "Financièrement, on n'est pas hors course, mais on est limite. Notre collectivité est saine mais on ne dispose pas d'une grande marge de manoeuvre", analyse Luc Jamon, vice-président en charge des finances.
Un pacte financier et fiscal à trouver
L'éventualité de récupérer la compétence culture n'est pas intégrée au débat, ce que regrette Luc Jamon qui s'évertue à tirer la sonnette d'alarme sur des capacités financières fragiles et incertaines. "On ne doit pas mettre la charrue avant les boeufs. On doit réaliser le Pacte financier et fiscal de solidarité avant de se lancer dans un projet de territoire. On y va peut-être un peu fort", estime Luc Jamon.
"Je ne sens pas la volonté des 14 maires d'aller vers ce pacte", avance Jean-Paul Lyonnet, maire de Monistrol. "Chacun a envie d'y aller mais avec des vues différentes. C'est justement pour ça qu'il faut y aller, pour aboutir à quelque chose de cohérent", répond Dominique Freyssenet, maire de Sainte-Sigolène. "Il va falloir des trouver des compromis, cela ne se fera pas en deux ans", convient François Berger, maire de La Chapelle-d'Aurec.
"On patine, formule de son côté Jean Proriol. On ne glisse pas, on recule."