La Transcévenole est le nom de cette ligne de chemin de fer qui devait relier Le Puy-en-Velay à Lalevade-d'Ardèche. Problème : la ligne n'a jamais été achevée. Le tronçon nord de Brives-Charensac au Monastier-sur-Gazeille, seul réalisé, a été transformé en itinéraire touristique. Des projets d'aménagement sont envisagés pour améliorer son attractivité.
Une histoire inachevée
Au milieu du XIXe siècle, afin de relier Paris à Nîmes par Clermont-Ferrand, le tracé direct a été choisi par les gorges de l'Allier. La solution alternative proposait de contourner les Cévennes à travers le Velay et le plateau ardéchois pour rejoindre à Alès la ligne établie dans le bassin minier cévenol.
En 1906, une loi déclare d'utilité publique la « ligne du Puy à Nieigles-Prades », aujourd'hui Lalevade-d'Ardèche. Les travaux commencent en 1911, sont suspendus dès 1914, et reprennent après la guerre du côté nord, où Laurent Eynac, conseiller général, député puis sénateur et plusieurs fois ministre, pèse de tout son poids pour l'aboutissement du projet. En 1939, la plateforme de la ligne, les gares et toutes les installations sont prêtes jusqu'à la limite des deux départements. Mais entre-temps les grands travaux ferroviaires ont été arrêtés, et la SNCF, créée en 1937, ne souhaite pas poursuivre ce chantier. La ligne est déclassée depuis 1941.
Deux randonnées chaque année
Aujourd'hui, ce tracé fait le bonheur des randonneurs et une association s'évertue à faire vivre cet itinéraire, notamment par deux randonnées chaque année. A l'occasion de sa dernière assemblée générale, plusieurs projets ont été abordés.
Une voie verte Brives-Gerbier-de-Jonc
La Région envisage la création d’une voie verte de Brives-Charensac au Gerbier de Jonc, empruntant pour partie la Transcévenole. Une étude a été commanditée et devrait être présentée localement au printemps. Le franchissement de la Loire à Coubon et la sécurisation des ouvrages (viaduc de Chabannes par exemple) restent un problème.
Un second souffle pour la gare de Lantriac
La Communauté de Communes Mézenc-Loire-Meygal souhaite donner un second souffle à la gare de Lantriac en modifiant considérablement les objectifs du site : augmenter sa visibilité de toutes parts, le rendre plus accessible, notamment en recréant le lien physique entre la voie et la gare), et surtout augmenter son attractivité par la création de nouvelles prestations, en extérieur aussi bien qu’à l’intérieur des bâtiments existants. Jean-Marc Fargier, président de la comunauté de communes a évoqué la création de jeux divers (trottinettes et vélos électriques), la réalisation d’un coin restauration, une aire de pique-nique…
Des panneaux d'information
L’association de la Transcévenole veut accompagner ces efforts communautaires en faisant réaliser quatre panneaux informatifs, à l’image de l’existant (à modifier) de Peyrard, à la gare de Lantriac, aux quatre chemins de La Collange et au viaduc de la Recoumène.
Sécuriser le viaduc de la Recoumène
Michel Arcis, le maire du Monastier-sur-Gazeille, a évoqué la future mise en place de barrières de sécurité robustes et élégantes sur le viaduc de la Recoumène pour éviter les chutes. Il sera demandé ultérieurement de créer des garde-corps également sur tous les viaducs. Un espace aménagé sera réservé pour le saut à l’élastique ainsi que probablement à une future tyrolienne. Un panneau (souhait de la famille d'une victime) évoquant le drame des suicides, à but mémoriel mais aussi préventif, sera placé près du viaduc.
La réfection, difficile, des murs en retour du viaduc de la Recoumène est envisagée avec les pierres d’origine malgré la disparition de certaines. La mairie envisage la réhabilitation des carrières liées à la Transcévenole dont celle de la Rousselle.
Une liaison piétonne au bourg à Lantriac
Pierre Bresselle, le maire de Lantriac, a le projet d’assurer la continuité de la ligne. Un projet de liaison piétonnière de la gare au centre-bourg de Lantriac est envisagé. De plus, une association de sculpteurs pourrait mettre en exposition leurs œuvres le long du parcours.
Une dimension culturelle
Avec l’ethnologue Anne Dubos, des pistes de valorisation et de promotion de la Transcévenole par des moyens nouveaux ont été esquissées et devront faire l’objet de travaux complémentaires. C’est ainsi que plusieurs textes ont été écrits pour servir notamment en vue de créer des QR codes, porteurs d’informations, de témoignages sur le passé et la destinée ferroviaire de la voie.
De plus, il y a lieu de donner une dimension culturelle sur la voie avec l’aide, par exemple, de spécialistes en botanique, architecture d’ouvrages d’art, en géologie, mais aussi d’artistes tels des musiciens… Ceci pouvant être réalisé pendant les marches organisées deux fois par an par l’association, ou en dehors.