Abel Russier de Fay-sur-Lignon commercialise depuis quelques semaines ses truites sous l'appellation "Truite du Mézenc" et veut développer le marché de la restauration en Haute-Loire, en complément des marchés dans la vallée du Rhône.
La truite n'a jamais disparu de Fay-sur-Lignon. Elle a évolué. Depuis la fermeture des Truites du Lignon en 2018, on aurait pu penser que la truite de pisciculture avait quitté le pays.
Un spécialiste des marchés
Abel Russier a repris le flambeau. Il ne l'a jamais abandonné. Voilà quarante ans que ce Faynois travaille la truite et produit également du miel. Pendant trente ans, de 1978 à 2007, il a été le salarié des Truites du Lignon, avec Daniel Masse son beau-frère puis Annie Mailfer.
De 2007 à 2018, il achetait ses truites à Fay et allait les vendre sur les marchés de la Loire et de la vallée du Rhône. Depuis l'arrêt de l'élevage d'Annie Mailfer, Abel Russier s'est mis en quête d'un nouveau partenaire. Il a trouvé dans la Drôme, à la pisciculture de Manthes, "un fournisseur de bonne qualité, comparable à la Truite du Lignon".
Une eau pure à 10 °C puisée à 60 m de profondeur
Abel Russier se définit comme un affineur. Il garde les truites de 15 jours à un mois dans ses bassins chez lui dans le bourg de Fay-sur-Lignon. Le poisson s'effile. Il a aménagé un laboratoire où ses deux salariés s'occupent de vider les truites, de les transformer en filet.
Depuis mai 2019, l'entrepreneur a reçu la validation du service des fraudes de pouvoir utiliser le terme de "Truite du Mézenc". Pourquoi ? Abel Russier a foré un puits de 58 mètres de profondeur pour aller chercher un filon d'eau. Cette eau qui, tôt ou tard, se jette dans le Lignon. "J'ai un débit constant de 7 m3 par jour et une eau à 10 °C."
A la carte de 11 restaurants
Cette appellation validée, il s'est mis à démarcher les restaurants. Onze établissements de Haute-Loire, Loire et Drôme ont été convaincus. C'est ainsi que vous pouvez déguster une truite du Mézenc au Chambon-sur-Lignon, Saint-Julien-Chapteuil, Fay-sur-Lignon, Les Estables, Tence ou encore Moudeyres. Un marché qu'Abel Russier compte développer encore. En 2019, il devrait atteindre les 12 tonnes de truites.