mercredi, 24 avril 2024 10:42

Zone de Bramard : les entreprises au soutien des élus, Loire Semène contre-attaque (vidéo)

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La communauté de communes Loire Semène a réuni les entreprises du territoire intéressées par la future zone d'activités de Bramard pour laquelle une décision de justice vient de stopper l'avancée. Les entreprises soutiennent les élus qui ont prévu de contre-attaquer. Frédéric Girodet a dévoilé le plan d'actions.

Loire Semène contre-attaque. Mardi, Frédéric Girodet, président de Loire Semène, a confirmé que la communauté de communes allait faire appel, elle dispose de deux mois pour le faire. La récente décision de justice du tribunal administratif est ressentie par les élus "comme le début du déclin annoncée du territoire, et des autres aussi, puisque cela peut faire jurisprudence".

40 emplois à l'hectare ?

Le président de Loire Semène, également maire de Saint-Just-Malmont, est revenu sur les deux arguments reprochés, à savoir l'intérêt public majeur et les créations d'emploi trop limités. "Les entreprises ne sont pas suffisamment nobles, sexy. Elles ne travaillent pas dans l'armement, dans l'économie verte. C'est un mépris fait à ces entreprises locales. Ce sont des boîtes familiales, pas des multinationales, qui font vivre des centaines de familles. Sur le nombre d'emplois, on a été honnête en évoquant 150 emplois créés et 400 consolidés, ce n'est pas une vue de l'esprit mais un business plan des entreprises sur 10 ans. On serait à 40 emplois à l'hectare alors que la moyenne départementale est de 15."

En prenant sur des terrains boisés et non des parcelles agricoles, les élus espéraient limiter l'impact. "Il faut réindustrialiser la pays mais comment faire avec une telle incohérence de la loi. On a recyclé 19 hectares de friches ces dernières années. On a peut-être trop bien travaillé. Et 40 % du territoire de la Haute-Loire est boisé. Les 11 hectares de bois de la zone, c'est peu sur un massif de 500 hectares."

Le plan d'actions dévoilé

Frédéric Girodet et son équipe d'élus ont imaginé un plan d'actions. Cela passera d'abord par un appel devant la cour de Lyon. "On va retravailler le dossier, peut-être revoir le nombre d'emplois. Peut-être signer des compromis de vente." La communauté de communes va envoyer trois courriers aux ministres concernés : le ministre de l'Economie (Bruno Le Maire), le ministre délégué de l'Industrie (Roland Lescure), et le ministre de la Transition écologique et la Cohésion des territoires (Christophe Béchu).

"On n'a pas envie de crever !"

Ils veulent aussi mobiliser les quatre parlementaires pour faire évoluer la loi sur la notion de "intérêt public majeur". Ils veulent solliciter les présidents de Département et Région, l'AMF nationale. "On n'a pas envie de crever !"

"L'Etat doit être à l'écoute des territoires et gagner en pragmatisme", estime Emmanuel Salgado, le maire de Saint-Didier-en-Velay. Claude Vial, maire d'Aurec, et président du Pays de la Jeune Loire, "ce projet n'est pas une lubie d'élus locaux. La préfecture a posé des actes positifs disant que c'est réalisable. Mais la justice dit que non." Claude Vial ajoute : "On est en flux constant car on est vertueux. On jouxte un territoire qui a artificialisé des centaines d'hectares. On a le droit de vivre sur nos territoires. En faisant Bramard, on fait plus de protection qu'en ne le faisant pas. Notre territoire, ce n'est pas que de la nature et de l'agriculture, c'est de l'industrie aussi !"

7-8 entreprises dans l'attente

Mardi, les élus étaient entourés d'entreprises qui les soutiennent, voire qui ont réservé des lots sur cette future zone. Ce sont les entreprises Marcoux, Rousson, Plast'Embal, Depeyre, A mi-bois, Seram. "Je suis à l'étroit à Saint-Didier, sur la zone de la Pépinière, avec des difficultés de voisinage, de parking. On est bloqué pour continuer à créer de l'emploi. On ne peut même pas mettre un transpalette électrique par manque de place", témoigne Guillaume Schreiner, d'A mi-bois. Pour Jérôme Marcoux, cette nouvelle zone peut permettre à son entreprise de gagner en place sans bouger via une opération à tiroir. "Si mes voisins s'agrandissent à Bramard, on pourrait trouver des solutions sur la zone actuelle pour trouver la place qui nous manque aujourd'hui."

Gérard Cheynet, de Plast'Embal, commente aussi : "On a des appels d'offres pour des marchés, je ne sais pas si je vais y répondre. On est bloqué." Joëlle Rousson, des Transports Rousson : "Notre fils a repris l'entreprise depuis un an. On laisse une patate chaude à nos enfants."

Frédéric Girodet craint "un possible départ d'entreprises qui ne pourraient pas attendre".

Dernière modification le mercredi, 24 avril 2024 11:33

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