mercredi, 26 octobre 2022 18:32

Aurec-sur-Loire : les collégiens latinistes à la découverte des trésors archéologiques des Arvernes

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Tête de Méduse nous fixant de son regard paralysant, peigne zoomorphe ou encore miroirs et fibules, témoins simultanés des soins quotidiens et d'un artisanat élaboré, épées, pointes de flèches... C'est au cœur du territoire arverne, au musée départemental de Lezoux puis au musée archéologique de la bataille de Gergovie, que les latinistes du collège public des Gorges de la Loire se sont rendus pour appréhender les dernières découvertes archéologiques.

Au musée de la Céramique de Lezoux, les élèves n'ont pas été de simples consommateurs mais de véritables acteurs de leur savoir.  

Vingt-cinq élèves, munis d'un tableau à compléter, ont tout d'abord parcouru l'exposition temporaire « éclats arvernes » à la recherche des dernières découvertes archéologiques ; les voici donc à la recherches d'amphores, de vases à couleurs, d'étiquettes en plomb, de ce drôle de pigeon qui n'est autre qu'un hochet, d'un miroir, d'une fibule ancêtre de nos épingles à nourrice, d'une lunule – l'occasion de revoir que le suffixe -ule est un diminutif – sans oublier cette magnifique Vénus pudica utilisée comme... poignée de porte !  

« Je pouvais vous l'expliquer mais je préfère vous laisser le découvrir par vous-même. » 

Pendant ce temps, les vingt-cinq autres latinistes se voyaient proposé un jeu de piste à travers le musée. Les élèves de 3ème devaient parcourir le musée en binôme pour découvrir des métiers liés à l'archéologie, qui le céramologue, qui l'anthropologue, qui le conservteur, etc. Une façon originale de travailler leur « parcours avenir » en cette année de 3ème cruciale pour l'orientation ! Et les voici en train de situer un dépotoir antique, d'utiliser un pied à coulisse, un réglet, une truelle, de la rubalise, un peigne... pour étudier une tombe et ses ossements, de reconstituer une céramique sigillée et de découvrir la signature de l'artiste faite avec un poinçon-matrice...  

Quant aux latinistes de 5ème et de 4ème, par groupes de trois ou quatre élèves, avec en mains un coffret rempli de facsimilés (fac simile signifiant en latin « fait à l'identique » : ce sont des copies !) d'objets antiques à manipuler – miroirs, fibules, sigillées, hochets, pièces de monnaie... –, ils ont déambulé dans le musée à la recherche d'indices et d'informations pour résoudre le mystère entourant la profession de leur personnage : un potier, un responsable de cuisson de céramique, une commerçant, une nourrice, un cuisinier, un légionnaire... ; une façon ludique de découvrir le musée ! 

Sur les traces de Jules César à Gergovie 

Après avoir pris un pique-nique zéro déchet sorti du sac, direction Gergovie. Une petite heure de bus durant laquelle les élèves de 3ème ont pris le micro et partagé avec leurs pairs leurs recherches sur Jules César : son cursus honorum, sa rivalité avec Pompée, ses intentions en se lançant dans la guerre des Gaules, la bataille de Lutèce, sa défaite à Gergovie, sa victoire à Alésia, son franchissement du Rubicon « Alea iacta est ! », sans oublier sa conquête de l'Egypte et de sa reine charismatique, cultivée et polyglotte : Cléopâtre. Arrivés sur le plateau de Gergovie, les élèves ont été saisis par l'histoire qui leur a été servie « sur un plateau », battant en brèche les idées reçues (non, Jules César n'a jamais été empereur !) ; ils ont alors découvert le musée grâce à deux historiennes émérites qui les ont plongés dans la vie quotidienne des Gaulois (devant une meule, ils ont appris que l'orge, l'épeautre, le froment, les légumineuses... constituaient la base de leur alimentation !) mais aussi du légionnaire césarien, dans les camps, au combat, en déplacement, sans oublier l'affrontement entre VERCINGETORIX et CAIVS IVLIVS CAESAR, non seulement à travers la numismatique et l'armement, mais aussi et surtout ici, à Gergovie, au détour d'un film qui les a marqués. Ainsi, c'est à une approche vivante et actualisée de l'archéologie qu'ont été invités les élèves.

« Ad astra per aspera », un projet soutenu par la DAAC 

Un petit goûter pris sur le pouce, les latinistes reprenaient, en chansons, la route pour Aurec-sur-Loire, riches des découvertes archéologiques du jour. Cette journée s'inscrit dans un projet plus large soutenu par la DAAC, intitulé « Ad astra per aspera » (vers les étoiles par des sentiers ardus), une façon de rappeler que la connaissance se mérite pour peu que l'on fasse preuve de motivation et de curiosité. Avec un tel titre, rien de plus naturel que de poursuivre ce projet par un travail autour des LCA (Langues et Cultures de l'Antiquité) et de l'astronomie : début  2023, les latinistes étudieront le ciel, ses astres, ses constellations... à travers le prisme du latin et du grec, du lexique et des légendes mythologiques dans le cadre d'un partenariat avec le planétarium de Saint-Etienne... et, si les conditions météorologiques le permettent, une observation du ciel diurne et nocturne sera proposée aux élèves par un médiateur scientifique spécialisé en astronomie et technicien d'observatoire ! Quand on vous dit que le latin n'est pas une option de second plan, et que, si c'est la troisième langue étudiée au collège après l'anglais (obligatoire) et l'espagnol, c'est que c'est une langue dont l'enseignement est bien vivant, qui permet de remonter à la racine de la langue française et de découvrir l'origine de notre culture... 

Dernière modification le mercredi, 26 octobre 2022 18:39

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