Samedi, au Mazet-Saint-Voy, Calibert en Scène accueillait la soirée d'ouverture de la manifestation consacrée à l'univers carcéral "Un mois pour les détenu.e.s".

La manifestation a l'ambition de créer l'espace d'une réflexion collective en donnant un coup de projecteur sur ceux qui se retrouvent derrière les barreaux. On explore notamment leurs conditions de détention, leurs droits (souvent bafoués), dans cet univers carcéral, à la fois proche et méconnu, et dont, avouons-le, il est commode au nom des conflits, des catastrophes qui frappent l'humanité en sinistre ribambelle, de s'en désintéresser.

De multiples portes d'entrée

Ce mois chemine jusqu'au 3 décembre entre Haute-Loire, Ardèche, Loire, combinant rencontres, expos, conférences, contes, projections... de façon à toucher un public élargi.

A Tence, on peut déjà y apprécier au TEC, une exposition "Tout près d'ici nos prisons". Au Chambon-sur-Lignon, ce dimanche 5 novembre, à l'Arbre vagabond, à 17 heures, laissez-vous embarquer dans "Parloir famille", une conférence "dérangée" avec Annette Foex, Christine et Louis Perego (libre participation).

"Demain, je sors. Et alors?"

Le lendemain, au même endroit, à 18 heures, on s'interrogera sur la réinsertion avec Adeline Lebouche, directrice adjointe du Service pénitentiaire d'insertion et de probation et Franck Baralon, directeur du chantier d'insertion de la fondation de l'Armée du salut au Chambon-sur-Lignon (entrée libre).

Tout le programme est à retrouver ici.

S'informer, s'émouvoir aussi

Au Calibert, samedi, une assistance étoffée a suivi avec intérêt la soirée d'ouverture conçue en trois temps (avec une pause gourmande propice à la discussion). Le collectif l'Envolée, porte-voix des prisonniers, a rendu compte des conditions de vie carcérales. Deux représentantes de "Prison Insider" et l'Observatoire International des Prisons (OIP) ont livré un rapide éclairage sur les politiques pénales et pénitentiaires, avec un focus sur la détention provisoire (un tiers des personnes emprisonnées quand même... en France, comme ailleurs).

Un sacré comédien

Le clou de la soirée était, par la Cie Macartan, un seul en scène sobre et efficace de Bernard Crombey, "Monsieur Motobécane", une adaptation du livre de Paul Savatier "Le Ravisseur" (Gallimard). Cet émouvant et drolatique récit, dans un langage qui peut déconcerter, bouscule durablement.