La rentrée cinématographique à Tence est bien partie avec un passionnant ciné-débat autour du documentaire d'Armel Hostiou, "Le Vrai du Faux", en présence du réalisateur.

Jeudi, à l'affiche "Le Vrai du Faux", un documentaire français d'Armel Hostiou sur l'usurpation d'identité sur les réseaux sociaux. Sujet qui titille naturellement la curiosité dans une période où la place des réseaux sociaux est monstrueuse dans nos existences, mais dont on aurait pu imaginer qu'il était abordé de façon ennuyeuse, ou que le thème était trop réducteur... Que nenni.

Un questionnement sur l'héritage colonial

Au-delà du sujet de l'usurpation d'identité, le film, débuté sur un ton léger, suscite par touches sensibles un questionnement sur l’héritage colonial qui imprègne notre regard et les modèles culturels valorisés dans la société congolaise d'aujourd'hui. Il est jalonné de belles rencontres, des tempéraments qui sautent au visage du spectateur.

Un thriller documentaire

Le point de départ de cette aventure rocambolesque, devenue un thriller documentaire mâtiné d'une comédie, est celui-ci : "Un jour, je découvre que j’ai un deuxième profil Facebook : un faux Armel Hostiou avec de vraies photos de moi et plein d’amies vivant toutes à Kinshasa. Il les invite aux castings de mon prochain film censé se dérouler en République Démocratique du Congo."

A la recherche de son double

Face à l’impossibilité de clôturer ce compte, Armel Hostiou le signale au géant du Web, qui lui répond que ce compte n’est pas faux, refuse de le fermer, lui suggérant de ne plus "être ami" avec son double... Il décide alors de partir à la recherche de cet usurpateur dans une ville gigantesque, un pays, qu'il ne connaît pas.

Une enquête déroutante

Caméra en main, Armel Hostiou mène l’enquête au Congo où s'organisent de faux castings. S'y pressent des jeunes femmes attirées par les paillettes du cinéma. Moyennant 5 ou 10 dollars encaissés pour l'inscription, le filon paraît rémunérateur. Qui se cache derrière l’escroc de Kinshasa ?

Le réalisateur (le vrai) était présent pour échanger avec le public à l'issue de la séance.

Aucune volonté vengeresse

Armel Hostiou a notamment raconté que le tournage s'était fait en deux temps, deux fois cinq semaines, à un an et demi d'écart, qu'il n'avait aucune volonté vengeresse en entamant cette quête, mais l'envie de faire de cette histoire incroyable un thriller, soignant la tension dramatique. Il signalait encore que la figure du double l'a toujours passionné, ainsi en littérature "Le Double" de Dostoïevski.

Les prochains rendez-vous

L'équipe de Ciné-Tence se mobilise pour pimenter la programmation. Voici deux prochains rendez-vous à noter.

Avant-première "Bernadette" : dimanche 24 septembre à 17 heures

Quand elle arrive à l’Elysée, Bernadette Chirac s’attend à obtenir enfin la place qu’elle mérite, elle qui a toujours œuvré dans l’ombre de son mari pour qu’il devienne président. Mise de côté car jugée trop ringarde, Bernadette décide alors de prendre sa revanche en devenant une figure médiatique incontournable. Une comédie de Léa Domenach avec Catherine Deneuve dans le rôle-titre.

Coup de cœur surprise AFCAE : lundi 2 octobre à 20 h 30 en avant-première

Laissez-vous surprendre par cette proposition de l'Association française des cinémas d'art et d'essai. Vous allez assister à la séance d'un film dont vous ne saurez rien avant que l'écran ne s'illumine. La séance sera suivie d'un pot offert afin d'échanger autour du film et de cette proposition atypique qui avait séduit le public en mai dernier.

Sans oublier le Festival du fauteuil rouge qui aura lieu du 3 au 8 octobre