Dimanche soir, la manifestation qui célèbre la littérature contemporaine Les 24 Heures du livre du Chambon-sur-Lignon s'est refermée joyeusement salle de la Gare autour de l'auteur altiligérien Pierre Présumey.

Pierre Présumey, c'est une plume certes, mais c'est aussi une bête de scène. Avec une gouaille à la Galabru, comme le soulignait un participant, il sait comme personne donner corps à ses textes, cabotin, malicieux, prompt à susciter les rires mais aussi à faire sourdre l'émotion.

Tout est inventé, même ce qui est vrai

Ici, c'est  "L'Écossais" son dernier ouvrage paru à la maison d'édition de Luc Olivier, Hauteur d'homme, qui était sous les feux de la rampe. L'écrivain voyageur Robert-Louis Stevenson et Le Monastier-sur-Gazeille sont au cœur de ce récit sensible où "tout est inventé, même ce qui est vrai", prévient-il en avertissement.

La richesse des patois

Avec conviction, tout en constatant l'universalité du langage, Pierre Présumey plaide pour la diversité des langues, pointant toutefois avec agacement la place envahissante de l'anglais dans notre quotidien. Au gré de sa lecture, il fait sonner avec amour cet occitan, ce patois volontiers savoureux qui jalonne son livre. Il décortique certaines expressions, pour en faire apprécier la richesse, la subtilité, telles ces "chabranelles", autrement dit petites chèvres, qui donnaient leur nom aux sauterelles dans la bouche de Fonsine, sa charmante et si attachante héroïne.

Une invitation à la flânerie

Il invite à la promenade à la manière de Rousseau, à la flânerie contemplative romantique, plutôt qu'à la marche cadencée de rigueur aujourd'hui du randonneur dûment étrillé par des applications mesurant ses enjambées, son rythme cardiaque... Il ne reste plus qu'à emboîter le pas de Pierre Présumey autour du Monastier-sur-Gazeille, du Chambon-sur-Lignon ou d'ailleurs en réfléchissant aux effets de la condition passante.

Dimanche, après le buffet partagé, les spectateurs des 24 Heures du livre ont poursuivi la soirée au Cinéma Scoop qui programmait en prolongement judicieux à cette rencontre le film "Antoinette dans les Cévennes", narrant les péripéties d'une jeune femme embarquée sur le chemin de Stevenson.