samedi, 03 août 2019 14:06

Chambon-sur-Lignon : les pastels de Sophie Malzieu sont un cri d'alarme sur les forêts dévastées

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Le public peut découvrir, en mairie du Chambon-sur-Lignon, les puissants pastels secs de Sophie Malzieu jusqu’au 29 août.

Cette exposition fait écho à son engagement de paysagiste. La peinture, la couleur sont autant de moyens de transmettre son message, son cri d'alarme autour de la « terre stérile à guérir ». De retour dans son ermitage d'altitude (originaire du Puy-en-Velay, elle vit à Saint-Julien-Molhesabate), c'est la forêt qui inspire à Sophie Malzieu ses plus fortes émotions.

Elle porte son regard sur cet équilibre menacé : des formes végétales abandonnées (pin de boulange, frêne têtard...), forêt jardinée délaissée au profit des cultures d'arbres (coupes à blanc, troncs qui saignent). Là aussi, le message est clairement alarmiste.

Son parcours

Après une présence assidue à l'école municipale des Beaux-Arts du Puy-en-Velay, elle se forme comme paysagiste DPLG à l'Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles puis travaille dans l'atelier de Jacques Dominioni en Vendée et suit une formation continue à l'école des Arts et de la Communication de Pau.


La nature nourrit sa démarche artistique

Elle se nourrit de la nature qu'elle décompose et recompose tant dans ses projets de paysagiste que dans ses peintures. Sa peinture naît d'une émotion. Sa démarche artistique s'enracine dans le paysage, c'est l'espace qui l'anime.

Elle expose pour la première fois à l'abbaye de Saint-Marc-Lalande, en Deux-Sèvres, en 1990, et retrace alors l'histoire des jardins de ce département. 25 années avant l'engouement pour les parcs, elle explore les liens que l'homme tisse avec la nature et qu'il exprime au fil des temps dans ses jardins.

Trois pages pour trois discours

Cet enracinement dans l'histoire est la nourriture de ses projets de paysagiste. Par cette première exposition, elle rêve de retricoter un fil ténu : terre luxuriante à défricher, nature hostile à dompter, nature maîtrisée à ordonner, nature extraordinaire à collectionner, nature pour émouvoir.

La première page est une vision du noir, des gris, des bruns et des cendres... pour que la lumière, le blanc, la neige se révèlent. Le paysage se lit, structuré, estompé, entre figuratif et abstraction. Cette palette de six peintures associées se répondent pour ne faire qu'un et annonce la lumière par-delà les forêts.


La nature entre en danse

La deuxième est une vision du mouvement. L'homme tord et retord la forme primaire, la majestueuse verticalité de l'arbre, appel vers la lumière. La nature s'adapte et entre en danse.

La troisième est un cri d'alarme pour la forêt dévastée. Le rouge est la sève qui pleure.... le sang du massacre.

Dernière modification le samedi, 03 août 2019 15:17

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