Vendredi, Ciné Tence organisait un ciné débat autour du film « This is my land » de Tamara Erde. Ce film s'inscrivait dans le cadre du festival Palestine en vue.

A l'issue de la projection Jean-Yves Béraud, membre du collectif 43 de soutien au peuple palestinien, a échangé avec le public (une trentaine de spectateurs) autour du film mais aussi plus largement sur le conflit entre Israël et La Palestine et sur les évènements récents.

Pour Nelson Mandela, « l’éducation était le seul moyen de changer le monde ». Et si l’éducation pouvait aussi représenter un frein pour l’avenir de notre société ? Telle est la question posée par la réalisatrice du documentaire.

Née à Tel-Aviv au début des années 1980, Tamara Erde reçoit « une éducation israélienne » comme elle le dit elle-même. Ce n’est qu’au cours de son service militaire, durant la deuxième intifada en 2002, qu'elle a pu voir de près les mesures opérationnelles adoptées par l’armée israélienne à l’encontre des Palestiniens. Elle a alors commencé à douter, à remettre en question ce qu'elle avait appris jusqu’alors. Bien des années plus tard, elle a compris à quel point l’enseignement de l’histoire de son pays était partial et sélectif.

Ayant la possibilité de se confronter à l’histoire de son pays et à celle de la Palestine, Tamara Erde décide de retourner en 2013 en Israël/Palestine afin de tourner un film sur la question de l’éducation et de l’enseignement de l’histoire. Le film est réalisé de son point de vue « d’expatriée » afin d’observer le parti pris des professeurs et leur influence sur les élèves.

Les raisons et objectifs qui entourent la réalisation du film, ainsi que les images et les discours recueillis, posent la question des usages et des enjeux politiques du passé et celle de l’écriture de l’histoire. La réflexion est menée de manière symétrique avec la question de la résolution ou de la non-résolution du conflit israélo-palestinien.

Le débat qui a suivi, a donc largement abordé l'actualité sur ce conflit israëlo-palestinien et sur l'éventuel changement de constitution d'Israël souhaité par Benyamin Netanyahou, et qui serait dicté par la loi biblique.

Jean-Yves Béraud a également parlé des actions menées par le collectif : tracts, manifestations, boycott (importations de produits des colonies israéliennes illégales, commerce d'armes avec l'Etat israélien), soutien aux prisonniers palestiniens, parrainage d'enfants...