lundi, 13 décembre 2021 19:36

Braquage du tabac-presse de Solignac-sur-Loire : le tribunal condamne le prévenu à 5 ans de prison

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L'auteur présumé du braquage du tabac-presse de Solignac-sur-Loire, confondu par son ADN, était jugé lundi après-midi devant le tribunal du Puy-en-Velay. Il a été reconnu coupable et condamné à de la prison.

Dix mois après le braquage, les gendarmes sont parvenus à mettre la main sur l'auteur présumé du vol à main armée du tabac-presse de Solignac, tenu par une femme de 81 ans et son fils, en fauteuil roulant.

L'ADN parle grâce à une autre affaire

Le 20 janvier 2021, en fin de matinée, un individu tout de noir vêtu était entré dans le commerce, muni d'une bombe lacrymogène, pour en repartir avec 450 euros, sans avoir violenté les deux commerçants qui avaient résisté au braquage. Ils en étaient ressortis avec des ITT de 15 jours pour la mère et 6 jours pour le fils.

Alors que l'enquête n'avait pas encore permis de remonter jusqu'au braqueur, l'ADN de l'individu a parlé. Condamné dans une affaire d'escroquerie avec sa banque, un habitant de Cussac de 31 ans a été confondu.

Il reconnaît mais ne s'explique pas

A la barre comme lors des auditions, il reconnaît les faits sans pour autant les expliquer. Quelques jours après avoir vu son food truck partir en fumée dans un incendie accidentel, diagnostiqué dépressif depuis 2018, en proie à de fortes consommations médicamenteuses et de cannabis (entre 2 et 6 grammes chaque soir), le jeune homme s'est équipé d'une bombe lacrymogène pour aller braquer un commerce proche de chez lui, qu'il fréquentait comme client.

Perçu comme « border line » par un médecin psychiatre, le prévenu peine à expliquer ce vol à main armée avec violences sur deux personnes vulnérables. « Ce que j'ai fait, c'est déplorable. Je me rends compte aujourd'hui de la gravité. Je n'ai pas eu le courage de me dénoncer. »

Les victimes "attendent que justice soit rendue"

Me Aurélie Chambon, avocate des victimes, indique qu'elles attendent « que justice soit rendue. Elles en ont besoin pour se reconstruire. Le prévenu reconnaît les faits mais on fait face à une absence d'explications. Pourquoi ? Combien de billets faut-il pour deux vies ? »

La substitut du procureur, Marie Moschetti, rappelle que le parquet a décidé de correctionnaliser cette affaire qui aurait pu finir devant la cour d'assises. « Il encourt tout de même une peine de 10 ans ». Elle a demandé une peine « non aménageable » de 5 ans de prison dont un an avec sursis.

La défense demande "une peine mixte"

L'avocate de la défense, Me Soizic Gicquere-Sobieraj, estime qu'il est encore trop tôt pour avoir des explications de la part de son client. « Son acte n'était pas réfléchi, c'est tout sauf un professionnel. Il faut que la peine soit constructive, une peine mixte est indispensable avec un curseur orienté vers les soins. Mon client est renfermé sur lui-même, il bloque ses émotions. L'incendie qu'il a subi juste avant était la goutte d'eau. »

La décision du tribunal

Le tribunal a finalement condamné le trentenaire à « une peine mixte pour sanctionner les faits et permettre un suivi ». Il est condamné à 5 ans de prison dont trois ans ferme, une obligation de travail, de soins, d'indemniser les parties civiles, et interdiction de porter ou détenir une arme pendant 5 ans.

Dernière modification le lundi, 13 décembre 2021 20:28

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