jeudi, 13 décembre 2018 17:48

Incendie de la préfecture du Puy-en-Velay : ce que l'enquête révèle

Eric Cluzeau-Muller||| Eric Cluzeau-Muller||| |||

Jeudi soir, le procureur de la République du Puy-en-Velay a fait le point sur l'enquête entourant les violences et l'incendie de la préfecture, les samedis 1er et 8 décembre. Trois personnes, dont deux mineurs, ont été interpellées.

Depuis les incidents, 29 gardes à vue ont été réalisées et trois condamnations ont été proclamées par le tribunal correctionnel. Mais au cours des derniers jours, l'enquête s'est accélérée concernant l'incendie de la préfecture, qui avait défrayé la chronique, symbolisant les débordements entourant le mouvement des Gilets jaunes.

Six gardés à vue, trois poursuivis

Six personnes ont été placées en garde à vue depuis le début de semaine. Trois ont été libérées et trois sont poursuivies. Il s'agit d'un majeur de 21 ans et de deux mineurs de 15 et 16 ans. "On considère qu'ils se connaissent. On est davantage dans des violences en réunion qu'en bande organisée", indique Nicolas Rigot-Muller, le procureur de la République, entouré de Fabrice Finance, directeur de la police judiciaire de Clermont, et du commissaire Eric Cluzeau, le patron de la police du Puy.

Une piste criminelle au départ

Dans cette affaire, le choix initial a été de retenir une qualification criminelle de dégradations en bande organisée. "On avait des premières déclarations évoquant l'intervention de personnes extérieures à la Haute-Loire et on avait des revendications avec des motivations politiques", justifie le procureur.

Finalement, les investigations ont permis d'identifier "de jeunes gens locaux", sans qu'aucune organisation et préméditation ne puissent être caractérisées. L'enquête a également permis de leur imputer des violences volontaires avec arme, en l'occurrence du jet d'acide sur des policiers lors d'affrontements le 8 décembre.

"On a voulu écarter toutes les dégradations, comme les coups de masse ou les bris de vitre pour se focaliser sur les cocktails Molotov."

La chance des enquêteurs

Les enquêteurs ont aussi bénéficié d'un brin de chance. Lundi, le directeur de la maison d'arrêt du Puy a appelé la police en signalant qu'une personne cherchait à entrer en contact avec un prévenu. Les policiers sont venus cueillir le majeur de 21 ans, "qui a déjà été condamné et incarcéré par le passé".

Deux mineurs

Jeudi soir, l'adolescent de 15 ans devait passer devant le juge d'instruction pour savoir s'il était remis en liberté sous contrôle judiciaire ou s'il était placé dans un centre éducatif fermé. Le parquet a demandé le placement en détention pour le mineur de 16 ans et le majeur. Ils devaient passer devant le Juge des libertés et de la détention. "Le rôle de la justice est d'être juste et mesurée. Il ne s'agit pas de faire peser à ces trois la responsabilités de tous ceux qui étaient présents et qui ont participé aux affrontements", affirme le procureur.

L'enquête se poursuit

L'enquête n'est pas encore terminée. Les policiers doivent encore éplucher des photos, des vidéos, veiller sur les réseaux sociaux, exploiter d'autres témoignages.

"On a envie de comprendre ce qu'il s'est passé, savoir à qui on a eu à faire. Le 1er décembre, on était sonné. Les policiers n'étaient pas dans un esprit de vengeance mais de revanche. Aujourd'hui, on a un commencement d'explication", indique Eric Cluzeau, directeur départemental de la sécurité publique.

Dernière modification le jeudi, 13 décembre 2018 18:20

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