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Chambon-sur-Lignon : pendant la fermeture de son restaurant, il fabrique des surblouses à l'usine
Suite à la fermeture de son restaurant La Table des 2L au Chambon-sur-Lignon, Yvan Rocher a trouvé de quoi s'occuper. Le chef apporte ses services à l'entreprise Sofrep de Rosières qui participe à la fabrication de surblouses pour les soignants confrontés au coronavirus.
Comme tous ses collègues, Yvan Rocher est à l'arrêt. Son restaurant, ouvert il y a bientôt trois ans, sur la place de la Fontaine au Chambon-sur-Lignon, est désert. Plus un seul client n'a franchi le pas de la porte depuis le samedi 14 mars à minuit. "Quand j'ai su que le Premier ministre allait parler, j'ai dit à ma femme qu'on allait fermer. Ça n'a pas loupé mais je ne pensais pas que ce serait si brutal."
Si des restaurateurs ont misé sur les plats à emporter pour tenter de sauver les meubles, le chef de la Table des 2L ne se voyait pas suivre le même chemin. "Il n'y a pas assez de passage pour que ce soit intéressant."
Mis en contact par son comptable
Et au détour d'une conversation avec son comptable, il a été mis en relation avec Christophe Charrier, le patron de la Sofrep, une usine de plasturgie à Rosières, qui a le même comptable. "On m'a dit qu'il recherchait du personnel pour fabriquer des surblouses. On fait 500 000 manches par jour. M. Charrier me donne l'opportunité de travailler, d'aider les hôpitaux et de subvenir à une partie de mes besoins", indique le restaurateur qui tire son chapeau "à ceux qui font ça toute leur vie. Pour moi, c'est une expérience. J'ai une soeur infirmière libérale à Lyon et une cousine au service réanimation à Saint-Etienne. Quand elles me racontent les difficultés pour être équipé, ça me permet de les aider."
Il tient grâce à la trésorerie de son affaire
Loin de se sentir dévalorisé avec ce travail à l'usine, Yvan Rocher, qui a pu bénéficier du fonds de solidarité de l'Etat, se sent surtout utile. "J'ai deux enfants de 4 et 12 ans à charge. Entre les 4 heures de devoirs chaque jour et le travail posté, les journées sont bien remplies en ce moment. Après une bonne année 2019, toute ma trésorerie est en train d'y passer. Hormis le remboursement des prêts reporté de six mois, je n'ai pas repoussé les autres factures. Car ce serait reculer pour mieux sauter."
