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Huit ans après la fermeture des sites d'Yssingeaux et Aurec-sur-Loire, 36 anciens salariés se partagent 830 000 euros. Un tribunal a estimé que leur licenciement prononcé par leur ancien employeur était abusif.

C'est une petite victoire pour la moitié des anciens salariés de LST Electronique, une entreprise qui a fermé ses portes en 2009 à Yssingeaux (le site de production, aujourd'hui occupé par Gamm Vert) et Aurec-sur-Loire (la maison mère). La société fabriquait des cartes électroniques pour le secteur médical.

Des indemnités payées par un fonds de garantie

La moitié des 80 salariés avait poursuivi leur ancien employeur, dénonçant un licenciement qu'ils estimaient abusif. Un tribunal leur a donné raison. Ces 830 000 euros que les salariés se partagent provient d'un fonds de garantie. Ce n'est pas LST qui paie directement (la société n'existe plus) mais les employeurs français au travers d'une cotisation au Régime de garantie des salaires.

Des chèques de 9 000 à 38 000 euros

Lundi après-midi, les ex-ouvriers de LST sont venus récupérer leur chèque à la permanence de la CGT à Sainte-Sigolène. En fonction de l'ancienneté, du salaire de l'époque et de la capacité de retour à l'emploi, les chèques vont de 9 000 à 38 000 euros. S'ils ont mis autant de temps avant de pouvoir obtenir une réponse, c'est en raison d'une procédure pénale à l'encontre des anciens dirigeants qui bloquait la procédure sociale. En 2012, l'ancien PDG a été relaxé. La directrice a été condamnée. Les salariés avaient alors sollicité les Prud'hommes.

"La vraie bataille reste celle de l'emploi"

Pour les représentants de la CGT qui ont mené le combat avec l'avocat Me Xavier Medeau, c'est une belle victoire. "On dit souvent que le syndicalisme pousse à la fermeture des entreprises. Là, on voit bien que c'est l'entreprise qui a délibérément supprimé des emplois", estime le secrétaire départemental de la CGT, Pierre Marsein. "La vraie bataille, c'est bien celle de l'emploi. Mais une fois que la direction est allée au bout de sa démarche de fermeture, avec Raymond Vacheron, on a engagé une procédure juridique", rappelle Mourad Rabhi, secrétaire général de la Fédération du textile habillement cuir à la CGT, la branche professionnelle à laquelle appartenait LST. "On a prouvé que les licenciements économiques étaient abusifs."

Sept autres salariés protégés en attente d'une décision similaire

Sept autres salariés, considérés comme protégés en raison de leur statut de représentants du personnel, attendent une décision similaire en leur faveur pour récupérer des indemnités. Pour les autres, la prescription les empêche de pouvoir réclamer le moindre centime.

Publié dans Actualités 2017