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Le Tence Espace Culturel reçoit jusqu'au 3 décembre une exposition insérée dans le Mois pour les détenu.e.s, émaillée d'animations ainsi samedi après-midi avec deux projections prolongées d'échanges.

Ainsi, le temps d’un après-midi, les participants ont vu défiler les affiches de l’exposition "Tout près d’ici nos prisons" commentées par le graphiste Alain Baraquie, puis se sont laisser bercés par la poésie d’Andrée Chédid portée par Jean-François Manier.


Deux courts métrages tournés en prison

Ils ont ensuite assisté à la projection de deux courts métrages tournés en prison, successivement La décisive, documentaire de 27 minutes sur une création chorégraphique d’Anouck Rouquès au Centre de Détention de Bapaume (Pas-de-Calais), puis 3310, une fiction de 10 minutes de Pierre Simboiselle et Noël Faure, tournée dans et hors la Maison d’Arrêt de La Talaudière (Loire). Anouck Rouquès, Noël Faure et Pierre Simboiselle étaient présents pour répondre aux questions du public.

L'occasion de constater que de Bapaume à la Talaudière, des initiatives d’Anouck Rouquès à celles de Pierre Simboiselle et Noël Faure, les détenus ont eu, l’espace d’un instant, la possibilité de s’exprimer, s’écouter et oublier la détention.


Appréhender le regard des autres

"La danse et le cinéma leur ont permis d’appréhender les regards des uns et des unes pour s’ouvrir les uns aux autres sans distinction, ne faisant plus qu’un. L’acmé de ces interventions, c’est la confiance en eux-mêmes qu’ont pu acquérir les détenus et les bénéfices, aussi petits soient-ils, gravés dorénavant en eux. Ils prennent alors plaisir à lâcher prise pour s’autoriser ce que la détention ne permet pas, l’évasion voire la joie."


Le témoignage d'un ancien détenu

Au-delà de ce travail de reconstruction, une réalité est alors rappelée par un ancien détenu, acteur dans un des films et qui, libéré depuis lors, se présente face au public avec aisance. Un problème majeur en prison reste la surpopulation. "C’est un dysfonctionnement tel qu’il peut mener à une violence incommensurable, pouvant même aboutir à une conséquence dramatique : la mort."


Ouvrir les yeux

"Nous nous accordons alors pour reconnaître qu’il est de notre devoir d’ouvrir les yeux sur le déroulement de la peine de nos concitoyens", soulignent avec force Didier Gagnaire, secrétaire du TEC, et Elodie Couren, étudiante chercheuse écrivant une thèse sur les conditions de détention des femmes, à l'heure de relater cette rencontre.

Tout le programme du Mois pour les détenus est à retrouver ici

Publié dans Haut-Lignon

Du 15 septembre au 15 octobre, le TEC (Tence Espace Culturel) situé rue du Collège, accueille Gustav Schubotz et Ronie Kowicz, deux approches fulgurantes de l'art contemporain.

Une quarantaine d’années les sépare. Une puissance de création les relie, saisissante au premier coup d’œil lorsque le regard embrasse leur exposition en duo, dans la galerie associative de Tence, judicieusement décloisonnée pour cette nouvelle proposition.

Un dialogue entre deux plasticiens

Sous le titre fourre-tout « Ici et maintenant », deux univers singuliers dialoguent avec force. Les sculptures en bois, pierre, fer... béquilles, les toiles grand format, nus, portraits... de Gustav Schubotz entrent en résonnance naturelle avec les abstractions lyriques de Ronie Kowicz, éclatantes de couleurs, pas pédantes pour un sou, accessibles, même pour le visiteur rétif à l'art contemporain.


Des compilations extravagantes

Gustav Schubotz, artiste d’origine allemande, installé en France depuis 1977, vit à Riotord. Il est présent dans une dizaine de pays avec des réalisations pour l'espace public. Capable de créer avec toutes les matières, il nourrit une prédilection pour le recyclage créatif, pimentant le plus triste des ronds-points de compilations extravagantes.

En complément de cette exposition tençoise, pour apprécier le penchant de Gustav Schubotz pour le monumental, allez donc découvrir son parc de sculptures, Chemin des Genêts, à Riotord, la promenade est épatante.


Le berceau du graff

Ronie Kowicz de Lapte, venu du graff, joli levier d'expression en liberté, a peint la façade du TEC au côté de Clément, et avait participé à l'aventure artistique à la friche Faugier à Tence. Au printemps, on avait apprécié une nouvelle facette de son talent à la galerie de la Maison Chatiague pour l'exposition "Artefact".


Infos pratiques

TEC rue du Collège à Tence (à l'arrière de l'école publique)

Ouvert vendredi samedi et dimanche de 15 heures à 19 heures

Sur rendez-vous en appelant le 06 28 04 27 81 ou le 06 79 05 32 19

Vernissage en présence des artistes vendredi 22 septembre, à partir de 18 heures

Publié dans Loisirs Sorties

Prenez donc le temps de faire une étape prolongée dans la galerie du Tence Espace culturel où, jusqu'au 15 octobre, deux figures du monde artistique du territoire ont marié leurs belles énergies pour déployer leurs ailes. 

Voilà une exposition à conseiller aux grands comme aux petits. Sous le titre "Rien sans les oiseaux", dans une allègre scénographie, Olivier Ott de Raucoules et Caty Gagnaire du Mazet-Saint-Voy vous convient à une traversée de notre siècle, brutale, tendre, douloureuse et charmeuse à la fois. Ces deux artistes "panthéistes, soucieux des innocents, des oubliés", racontent avec pugnacité une humanité qui se mord la queue, haïssable et merveilleuse. L’un lui prend le pouls avec des boulons, des vis et du métal, l’autre nourrit son œuvre de peinture, fils, traces... qu'elle tisse, malaxe, entrelace, Sisyphe au féminin toujours prête à remonter la pente du désespoir.


La métamorphose comme une résurrection

Vingt-huit pièces figuratives, en ferrailles de récupération, assemblées par serrage (sans aucun point de soudure) par Olivier Ott sont réunies ici. "Plus qu’une attention portée à l’inventivité du moyen d’expression, Olivier Ott espère déplacer l’intérêt sur la grande loi de la nature qu’est la métamorphose. A la succession fatale vie-mort, il suggère inlassablement la succession inverse, la résurrection de formes vivantes à partir d’objets dénués de fonction et abandonnés au rebut", nous dit-on.


Dire sa révolte

"Axées sur la forme et le mouvement, ces figures ne cachent ni la dégradation des ferrailles diverses qui les composent, ni la modestie du travail qui les a articulées. Il ne s’agit pas de séduire mais de dire sa révolte contre un temps où la technologie prétend disputer la primauté à la nature et aux vivants."

Le propos du vénérable sculpteur rejoint assez naturellement celui de Caty Gagnaire, qui y instille de la couleur, une grâce infinie, et des écrits claquants en plus. Ses courts textes accrochés en écho à ses toiles se savourent par petites lampées et pourraient donner lieu, si un éditeur voulait s'en mêler, à un beau recueil.


Un refuge pour les troubadours...

"Le lieu d’accueil de cette exposition, le TEC (Tence Espace Culturel), est actuellement l’un des seuls, peut-être même le seul, sur le plateau Vivarais-Lignon, qui permette à des artistes de montrer leur travail. C’est considérable et précieux à l’heure où la culture vivante n’est presque plus subventionnée et où l’art n’est plus qu’un produit spéculatif. Le TEC est, ici et maintenant, un refuge pour les rêveurs et les troubadours, les poètes et les utopistes", saluent avec ferveur le duo d'artistes.


Infos pratiques

TEC 1 rue du Collège à Tence

Exposition "Rien sans les oiseaux" jusqu'au 15 octobre

Mercredi, samedi et dimanche de 14 heures à 19 heures

Et sur rendez-vous en appelant Caty 06 76 00 64 ou Olivier au 06 98 66 90 60

Publié dans Loisirs Sorties