vendredi, 27 janvier 2017 19:43

Un crématorium en Haute-Loire, « un besoin vital »

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Les crématistes de Haute-Loire font entendre leurs arguments face à ceux développés par des opposants à l’implantation d’un crématorium sur la commune de Saint-Hostien.

Ils se battent pour qu’un crématorium soit construit dans le département depuis 1980. Oui, vous avez bien lu : 1980. L’association, forte aujourd’hui d’une centaine d’adhérents, est née en juillet 1980. Depuis cette date, le projet est resté lettre morte.

De Sanssac à Saint-Hostien

Plusieurs sites ont été successivement envisagés, Sanssac-l’Eglise, Taulhac, Saint-Germain-Laprade, Espaly… A chaque fois, un os s’est présenté et le projet a capoté.

Lorsque la communauté d’agglomération du Puy-en-Velay a annoncé qu’un terrain était trouvé à Saint-Hostien et un délégataire prêt à s’engager, l’association des crématistes de Haute-Loire a cru que l’affaire était réglée. Enfin, cet équipement qui répond aux attentes d’une partie de plus en plus grande de la population, allait sortir de terre.

Dès l’annonce, un collectif d’opposants, dont il est difficile de mesurer l’importance, s’est élevé contre ce projet.

Une réunion publique le 15 décembre, des graffitis sur les panneaux d’entrée d’agglomération, des marques au sol sur la RN88, sur des grumes en bordure de route, signalent de façon régulière aux automobilistes ce désaccord à l'implantation d'un crématorium.

L'apocalypse sur Saint-Hostien

Aujourd’hui, les crématistes de Haute-Loire souhaitent « rétablir la vérité des faits » après que quatre d'entre eux aient assisté à la réunion du 15 décembre. « Nous sommes exaspérés par les affirmations mensongères du collectif des opposants. Ils ont décrit l'apocalypse sur Saint-Hostien, ce sera Tchernobyl.»

Lors d’une conférence de presse menée ce vendredi par la présidente Danielle Masseboeuf, entourée de son bureau, Jean-Pierre Charra, vice-président, Stéphane Gerey, secrétaire, René Goupil, trésorier, et de nombreux adhérents, les crématistes argumentent point par point.

La pollution 

« Toutes les nouvelles constructions de crématoriums seront obligatoirement aux normes dès février 2018.  Avec ces nouveaux filtres obligatoires l’an prochain, un crématorium polluera moins qu’une cheminée chez un particulier. Notre comité d’opposants est-il prêts à demander l’interdiction de toutes les cheminées de Saint-Hostien ? » Et encore : « Cette infime pollution sera sans commune mesure avec celle engendrée par la RN88 traversant le village. »

Les convois funéraires

« Ces convois traumatiseraient les enfants. Le mandataire espère 500 crémations par an, soit moins de 2 par jour ouvré. Que représentent ces deux convois de 5 à 10 voitures dans le flot des 12 000 véhicules/jour de la RN88 ? »

La décote des maisons

« Comment expliquer que pour la majorité des crématoriums de France, sans parler à l’étranger, des milliers de maisons soient construites à proximité immédiate et ceci postérieurement à leur implantation ? » Et de citer notamment, les cas de Capdenac dans l’Aveyron et Clermont-Ferrand.

Des délais incompatibles avec le travail de deuil

In fine, les crématistes rappellent le sens de leur combat. « Ce crématorium répond à un besoin vital. C’est une urgence absolue. La plupart des opposants se disent favorables à la crémation… mais pas chez eux ! Pensent-ils aux problèmes que cela pose aux familles endeuillées dans une Haute-Loire qui est un des derniers déserts crématistes de France ? Celles-ci sont contraintes à des déplacements de 80 ou 130 km et surtout à des délais incompatibles avec le travail de deuil, comme actuellement les 8 jours d’attente pour une incinération à Saint-Etienne. »

L’association a lancé une pétition à retrouver ici.

Dernière modification le vendredi, 27 janvier 2017 20:02