mercredi, 14 septembre 2016 13:20

Luc Ferry : "Au lieu de se mobiliser pour la 3e révolution industrielle, on focalise sur l'islam"

Luc Ferry a sorti son smartphone pour illustrer l'économie collaborative.|| Luc Ferry a sorti son smartphone pour illustrer l'économie collaborative.|| Photo La Commère 43||

Luc Ferry, le philosophe, l'ancien ministre de l'Education, a ouvert ce mercredi matin les travaux du comité d'expansion économique de Haute-Loire.

Dans les locaux de la Chambre de métiers, au Puy-en-Velay, avant sa conférence qui se jouait à guichets fermés, Luc Ferry a livré un certain nombre d'élèments de réflexion et fait part de ses convictions aux représentants de la presse. Des développements qui s'inscrivent dans le droit fil de son dernier livre "La Révolution transhumaniste".

10 000 emplois supprimés chaque jour, 9 000 créés

D'un côté, il met en exergue les progrès des techno-sciences de l'autre la montée en puissance de l’économie collaborative. Des évolutions fulgurantes qui dessinent un monde à venir à la fois enthousiasmant et effrayant. Ces nouvelles technologies ou modes de consommation sont plus destructeurs que créateurs d'emplois, pour une proportion de 10 000 emplois perdus/jour pour 9 000 créés/jour. 

Et ils génèrent des conflits d'intérêts. Et de citer les applications de partage de type Blablacar, Airbnb qui suscitent l'ire des loueurs de voitures et des hôteliers. "Chacun a raison en définitive."

Cette troisième révolution industrielle, Luc Ferry a le sentiment que la France, l'Europe plus globalement, n'en récoltent que les miettes alors que les Etats-Unis sont moteur, ainsi que la Chine, la Suisse ou encore Israël.

"Aujourd'hui, un président de la République court à poil dans un champ de râteaux, ça fait mal!"

Et de regretter une campagne électorale où l'on se trompe de combat : "On ne parle que de l'islam, on focalise sur Daech. Les vrais enjeux sont ailleurs. Ils sont économiques."

Luc Ferry plaide pour un gouvernement d'union nationale, signalant que dans un contexte où, en gros, les trois camps en présence (gauche, droite, extrême droite) représentent 1/3 des voix chacun, le prochain président de la République sera élu, au mieux, par 20 % des Français. "Aujourd'hui, un président de la République court à poil dans un champ de râteaux, ça fait mal!"

Dernière modification le samedi, 17 septembre 2016 14:24