lundi, 26 février 2024 19:42

Nouvelle zone de revitalisation rurale : la très grosse colère des élus des Sucs

||Jean-Pierre Vigier|Jean-Pierre Vigier|Pierre Liogier (Yssingeaux), Daniel Favier (Beaux) et Alain Fournier (Saint-Maurice-de-Lignon)|Pierre Liogier|Eric Dubouchet (Bessamorel)|Nadine Defour (Araules)|Christian Gibert (Saint-Julien-du-Pinet)|Daniel Favier (Beaux)|Alain Fournier (Saint-Maurice-de-Lignon)|Patricia Goudard (Retournac)|Huguette Liogier (Lapte)|| ||Jean-Pierre Vigier|Jean-Pierre Vigier|Pierre Liogier (Yssingeaux), Daniel Favier (Beaux) et Alain Fournier (Saint-Maurice-de-Lignon)|Pierre Liogier|Eric Dubouchet (Bessamorel)|Nadine Defour (Araules)|Christian Gibert (Saint-Julien-du-Pinet)|Daniel Favier (Beaux)|Alain Fournier (Saint-Maurice-de-Lignon)|Patricia Goudard (Retournac)|Huguette Liogier (Lapte)|| ||||||||||||||

La nouvelle carte 2024 de revitalisation des zones rurales sera quasiment la même en Haute-Loire, à l'exception des communes des Sucs qui en sont exclues, ce qui peut avoir une incidence économique magistrale pour attirer des médecins, entreprises et commerces. Les élus des communes sont vent debout.

Les maires des Sucs ont trouvé un sujet de cohésion : la nouvelle carte des zones de revitalisation rurale. A partir du 1er juillet, les communes des Sucs en seraient exclues, à l'exception de Retournac.

La ZRR attire médecins et entreprises

Pour les maires des huit autres communes, sortir de ce zonage est ressenti comme une catastrophe annoncée. Concernées par la ZRR qui court depuis 2017, les villages des Sucs sortiraient de ce dispositif, qui joue à la fois sur les aides versées aux communes via une majoration de la dotation de solidarité rurale, mais aussi sur l'attractivité économique avec des exonérations fiscales et sociales pour les professionnels de santé, entreprises, commerçants et artisans qui s'installent sur ces territoires.

Les Sucs plombés par leur densité

Pour effectuer le nouveau zonage, différents critères ont été pris en compte : la densité, le revenu disponible et la prise en compte de la spécificité des territoires de montagne. Ce zonage se décompose en deux temps : le zonage « de base » a concerné les EPCI (commmunautés de communes) à partir de critères de richesse (seuil à 21 570 € de revenu disponible par habitant) et de densité (seuil à 63,57 hab/km²). Les Sucs sont "bons" pour le critère de fiscalité mais mis hors-jeu simplement à cause de sa densité de population, qui est de 65 habitants par kilomètre carré au lieu de 64. Cette décision est vécue comme injuste par les maires qui ont décidé de se battre. "Comment justifier que les communes d’Araules et de Saint Julien du Pinet soient considérées comme plus urbaines que les villes de Vals-Près le Puy ou Blavozy ? Comment croire que l’agglomération du Puy est plus rurale que la Communauté de communes des Sucs ?", questionne Arthur Liogier, conseiller départemental, dans un courrier qu'il a envoyé au préfet.

Lundi prochain, les maires ont tous rendez-vous avec le préfet pour évoquer le sujet. Ils vont mettre en avant ce que les aides ZRR ont apporté : la maison de santé de Chaussand à Yssingeaux, celles de Lapte et Grazac aussi. Le dentiste de Saint-Maurice aurait reconnu auprès du maire que ce classement a contribué à son installation.

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De futurs projets impactés ?

Les maires vont aussi évoquer leurs craintes sur les futurs projets : l'installation de l'atelier de pâtisserie de Cédric Grolet, la transformation du VVF de "Recharinges" à Araules, l'arrivée de nouvelles entreprises à "Marteveille" à Lapte. Et quid des arrivées de médecins à l'avenir pour remplacer les départs d'au moins trois généralistes à Yssingeaux ? "On va perdre 130 000 € de dotations par an", a calculé Pierre Liogier, maire d'Yssingeaux.

"A se demander si ce n'est pas voulu", se demande Nadine Defour, maire d'Araules, inquiète comme tous ses collègues qui regrettent l'absence d'informations. "On sait nous trouver pourtant quand on a besoin. Qu'on ne nous dise pas que les politiques n'étaient pas au courant", peste Alain Fournier, maire de Saint-Maurice-de-Lignon.

Jean-Pierre Vigier : "J'ai fait le maximum"

"On se sent lésé, c'est un cri de colère", ajoute Pierre Liogier, qui a mis son écharpe tricolore comme ses collègues pour une conférence de presse en urgence. "Surtout quand on voit que des communes sont intégrées au ZRR alors qu'elles disposent d'une densité bien supérieure à nous." Sur les Sucs, la densité va de 20 h/km2 à 91 (Yssingeaux). Sur l'agglo du Puy, elle peut être de 126 à Saint-Germain-Laprade, 664 à Vals ou même 872 à Brives. "Sur l'agglo, les petites communes font baisser la moyenne", reconnaît Jean-Pierre Vigier, député de l'ouest de la Haute-Loire, qui a porté le dossier des ZRR et qui insiste : "Plus de 90 % des communes de Haute-Loire sont intégrées dans le dispositif. "Si on en sort, ça veut dire qu'il y a une dynamique. Pour les Sucs, le ministère aura une attention particulière pour les aider via d'autres dispositifs. J'ai fait le maximum." Pas sûr que les élus des Sucs soient convaincus. Mais lils gardent espoir de faire infléchir le gouvernement pour réintégrer le dispositif ZRR, désormais appelé FRR (France Ruralités Revitalisation).

Pourquoi Retournac est repêché

Retournac ne serait pas concerné car la commune ferait partie d'un bassin de vie "fragile". Retournac serait rattrapé au même titre que d'autres villages du Plateau : Boisset, Saint-Pal-de-Chalencon, Solignac-sous-Roche, Tiranges et Saint-André-de-Chalencon. Patricia Goudard, maire de Retournac, a tout de même choisi de se montrer solidaire. "Le territoire est entier."

Dernière modification le lundi, 26 février 2024 21:58

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