jeudi, 25 mai 2023 12:02

Des assises ce week-end au Puy-en-Velay pour renforcer le soutien au saumon Loire Allier

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Les 26 et 27 mai, la Fédération de pêche et de protection des milieux aquatiques de Haute-Loire organise au Puy-en-Velay, à l'Hôtel du Département, des Assises pour le saumon Loire Allier. Cette manifestation sera l’occasion de faire un état des lieux de la situation de la population de saumons du bassin de la Loire, de débattre, d’alerter et de faire des propositions de renforcement de l’action publique et citoyenne.

Il y a urgence. Sur une population estimée à 100 000 adultes au XIXe siècle, il ne survit que quelques centaines de poissons dans le « dernier fleuve sauvage d’Europe ». En 2022, seulement 246 poissons ont franchi la passe à poissons de Vichy dans l’Allier. Au 16 mai 2023, seulement 88 saumons ont franchi ce barrage. Soit le plus faible retour depuis 25 ans.


Des propositions concrètes escomptées

Lors de ces Assises, des ateliers doivent permettre d'élaborer des propositions concrètes pour le retour de 830 saumons en 2027, et 1700 en 2030.

Malgré les efforts initiés par le Plan Loire Grandeur Nature en 1994, avec l’effacement de plusieurs barrages inutiles, la suspension de toute forme de pêche, la création de la plus grande salmoniculture de repeuplement d’Europe, les retours sont insuffisants.


Le réchauffement climatique en cause

Pour la Fédération de pêche, les raisons sont multiples : le réchauffement climatique, avec une augmentation moyenne de la température des eaux de la Loire de plus d’un degré en 20 ans ; la présence de trop nombreux silures et cormorans ; la persistance d’obstacles difficilement franchissables (dans les deux sens : montaison ou dévalaison) ; le manque d’entretien des ouvrages de franchissement. Tout ceci peut expliquer une partie des faibles retours. "Mais aussi une certaine absence de cohérence de l’Etat et de ses services dans la mise en œuvre du plan, notamment sur le volet repeuplement qui n’a pas été suffisamment porté collectivement ces dix dernières années", affirme-t-on à la Fédération.


Quatre axes d’actions pour relever les défis

Il n’est pas trop tard. Les Assises, organisées autour de quatre thèmes (le déclin de la population et la continuité écologique ; l’impact de la prédation ; le repeuplement ; l’halieutisme et la réouverture de la pêche) vont permettre de faire un état des lieux, de partager des connaissances dispersées.

Elles permettront d’afficher le soutien de l’ensemble des partenaires au nécessaire renforcement des actions de conservation portées par le ministère de la Transition écologique et les différents établissements et agences concernés. Des ateliers permettront aux participants d’élaborer des propositions qui seront transmises au ministre de la transition écologique, Christophe Béchu.

"Nous voulons rappeler que notre objectif est bien de voir revenir, conformément au Plan de Gestion des Poissons Migrateurs, 830 saumons de retour en 2027 et 1700 en 2030", indique Lionel Martin, le président de la Fédération de pêche et de protection des milieux aquatiques de Haute-Loire.


Mobiliser acteurs privés et publics

"La France, dans le cadre de sa Stratégie Nationale Biodiversité 2030 a une responsabilité éminente dans la sauvegarde de cette population de saumons de longue migration qui peuplaient autrefois tous les grands cours d’eau d’Europe : Rhin, Meuse, Seine, Dordogne, Garonne. Comme pour les autres migrateurs, anguille, lamproie, esturgeon, truite de mer, seule une mobilisation collective de qualité avec des coopérations entre acteurs très variés : scientifiques, pêcheurs de loisirs et professionnels entreprises, associations, collectivités, l’Etat et ses établissements."

Dernière modification le jeudi, 25 mai 2023 14:26

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