mardi, 04 avril 2023 08:12

Des infirmières en colère de Haute-Loire ont rejoint un collectif national

Nadège Maille et Anne Savrot|| Nadège Maille et Anne Savrot|| ||

Un collectif d'infirmiers et infirmières en colère, en dehors de tout syndicat, s'est créé. Plusieurs libéraux de Haute-Loire l'ont rejoint. Ils expliquent les raisons de cette colère.

Ce collectif Infirmiers libéraux en colère est né en janvier 2023 et comptait 1100 membres au niveau national en mars. Sans vouloir paralyser le système de soins, ils entendent faire entendre leur voix. Sur les territoires, différents types d'actions "soft" et de communication se développent.

"On nous a applaudis, on nous a vite oubliés"

En Haute-Loire, on ne connaît pas le nombre d'infirmiers à avoir rejoint ce collectif. Nadège Maille, infirmière à Fay-sur-Lignon, et Anne Savrot, au Mazet-Saint-Voy, développent les arguments partagés par d'autres professionnels. "Pendant le Covid, on était toujours sur le terrain, sans matériel parfois. On s'est débrouillé, on a tenu. On nous a applaudis puis on a vite été oubliés." La première revendication est une revalorisation des prestations. "Sur les actes techniques, il n'y a eu aucune hausse depuis 2009, et sur les frais de déplacement depuis 2012. On a juste eu 4 centimes brut entre avril et décembre 2022 par déplacement."

L'acte infirmier, "c'est comme le Black Friday"

Anne Savrot continue : "On est tous en train de s'épuiser. L'activité est de moins en moins attractive. A 35-40 ans, certains émettent l'envie de changer de métier."

Les infirmières estiment qu'elles font du "Black Friday". "Lors d'une visite, le premier acte est payé 100 %, le deuxième 50 %, et la suite, rien du tout."

Les patients classés selon un algorithme

La goutte d'eau qui a fait déborder le vase est l'avenant signé en 2019 et qui régit le nouveau système de facturation des soins dispensés auprès des malades dépendants. Les patients sont classés en trois catégories, "selon un algorithme". "Les prises en charge les plus lourdes se voient moins rémunérées qu'avant 2019. La dépendance se voit traitée au rabais alors que le maintien à domicile est souhaité par tous. Une journée à l'hôpital, c'est 1800 €. Une infirmière qui intervient à domicile, c'est 28,70 € brut maximum et on semble encore coûter trop cher. Si on ne paie pas correctement, notre métier va disparaître. On demande la réécriture de la nomenclature, que tous les actes soient pris en compte."

Dernière modification le mardi, 04 avril 2023 09:28

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