mardi, 22 mars 2022 21:39

Jean-Pierre Larminier, l'homme qui correspondait avec Yvan Colonna

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Jean-Pierre Larminier, habitant du Mas-de-Tence, avait correspondu pendant cinq ans avec Yvan Colonna, avant de sortir un essai judiciaire où il prenait la défense du Corse. Au lendemain de la mort de l'indépendantiste, il assure : "C'est la mort d'un innocent."

Dans sa ferme du Mas-de-Tence, sur les hauteurs du Haut-Lignon, à la frontière entre la Haute-Loire et l'Ardèche, Jean-Pierre Larminier ressort son dossier autour d'Yvan Colonna. Sous la lampe, il montre les différents courriers qu'il a échangés avec Yvan Colonna. De 2004 à 2009, il a régulièrement échangé avec le militant indépendantiste corse, condamné à trois reprises pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998 à Ajaccio. Des accusations que l'accusé a toujours rejetées.

"La mort d'un innocent"

Jean-Pierre Larminier n'a que faire des trois condamnations. Pour l'Altiligérien, écrivain, berger, ancien ingénieur chez Alcatel ou encore instructeur parachutiste formé à la recherche et l'analyse du renseignement, Yvan Colonna est innocent. "C'est une erreur judiciaire dramatique qui aboutit à la mort d'un innocent. Combien de temps faudra-t-il pour qu'on découvre la vérité ? Personne ne peut répondre. On a mis 100 ans pour Seznec, 12 ans dans l'affaire Borrel. Cela peut durer."

Cinq années d'échanges de courriers

S'il n'a jamais rencontré ni parlé avec le "Berger de Cargèse", Jean-Pierre Larminier a correspondu avec lui à partir de juillet 2004. "Pendant un an, j'étais le seul qui pouvait échanger avec lui à la prison de Fresnes. Tous les autres courriers semblaient censurés.

Pendant cinq ans, les deux bergers vont s'envoyer mutuellement des lettres, tantôt en français, tantôt en corse. A écrire de tout et de rien, mais jamais de l'affaire judiciaire.

Un essai judiciaire sorti en 2009

En 2009, Jean-Pierre Larminier sort un essai judiciaire intitulé "Claude Erignac / Yvan Colonna, deux victimes pour une affaire d'Etat". "Il y a eu trois procès et à aucun moment, l'accusation n'a pu apporter la preuve de la présence d'Yvan Colonna. J'ai fait ce que j'ai pu pour lui. Je reste aujourd'hui persuadé de son innocence. C'est un immense gâchis. Il est un martyr de la cause corse. Je ne suis pas un proche de la Corse, ce qui m'insupporte le plus, c'est l'injustice."

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